Martin Lacasse briguera la mairie de Saint-Charles

Conseiller municipal depuis 12 ans, Martin Lacasse briguera la mairie de Saint-Charles. Il affrontera Dominic Roy qui occupe ce siège depuis 2013.

Le principal intéressé a fait part de ses intentions lors d’une assemblée pour le moins houleuse qui s’est tenue le mercredi 23 août dernier. Près de 80 personnes étaient présentes à cette assemblée et ont applaudi le principal intéressé lors de son annonce.

Celles-ci ont aussi profité de la période de questions pour dénoncer l’attitude de M. Roy qui, ont-ils répété à plusieurs reprises, ne répond pas à leurs questions sur plusieurs dossiers épineux. Certains citoyens sont allés plus loin, qualifiant de dictature sa façon de gérer les assemblées et de mener les affaires de la municipalité.

Membre du conseil municipal, François Audet a annoncé qu’il soutenait la candidature du conseiller Lacasse. Il a également profité de l’assemblée du 23 août pour lire, devant les citoyens présents, une lettre dans laquelle il a signifié sa déception envers le comportement du maire Roy qui, lors d’une assemblée tenue le 30 juillet, lui aurait retiré son droit de parole au début de la période de questions. M. Audet souhaitait, selon ses dires, faire baisser la tension qui régnait à ce moment en offrant de répondre à certaines interrogations du public qui était, selon lui, insatisfait de certaines réponses fournies par M. Roy. Le conseiller, qui est en poste depuis huit ans, ajoute que le maire n’avait ni le pouvoir ni le droit de prendre cette décision qui, a-t-il ajouté, était une première dans les annales de la municipalité.

Ramener l’harmonie à Saint-Charles

Martin Lacasse souligne que s’il est élu le 5 novembre prochain, il entendait ramener l’harmonie et surtout la chimie qui, dit-il, ont disparu depuis quatre ans entre le conseil, les pompiers et les employés municipaux.

Il ajoute que la décision du maire Dominic Roy d’enlever le droit parole au conseiller François Audet était l’événement qui l’avait convaincu d’aller de l’avant et confirmer sa candidature. «J’y pensais depuis un certain temps. Je n’aime pas que les citoyens n’obtiennent pas les réponses auxquelles ils ont droit. Le maire leur répond de façon arrogante et ce n’est certainement pas comme cela qu’on fait les choses. S’il y a quelque chose qui ne fait pas son affaire, M. Roy refuse de répondre aux questions et met un terme à la période de questions, comme il l’a fait le 23 août. Ça ne fait qu’attiser les tensions», précise M. Lacasse qui ajoute que du temps des maires Martin Lapierre, Charles-Eugène Blanchet et Pierre Dugal, ces situations n’arrivaient pas puisque les élus prenaient le temps nécessaire pour vider chaque dossier ou question.

Les relations entre le conseil municipal et les pompiers ne sont pas au beau fixe depuis l’arrivée de M. Roy à la mairie et à cet égard, il rappelle que les pompiers jouent un rôle important à Saint-Charles. «Ceux-ci faisaient beaucoup de bénévolat, mais ont cessé d’en faire depuis quatre ans», signale-t-il.

Prenant écho sur les propos de plusieurs présentes à la rencontre du 23 août, Martin Lacasse a dit s’interroger sur la position du maire qui, à ses dires, a pris plusieurs membres de la famille Labrie en grippe, que ce soit son opposant à la mairie en 2013, Michel Labrie, le directeur du service incendie, Raynald Labrie, ou encore le directeur des travaux publics, Gilles Labrie, qui a été congédié pour quelques épisodes de double facturation alors qu’il intervenait sur les lieux d’un incendie à titre de pompier volontaire, tout en étant payé comme officier municipal. Cette situation a coûté 80 000 $ à la municipalité qui aurait pu, selon lui, s’en tirer pour 400 $.

Le maire Roy réplique

Invité à commenter le déroulement de la rencontre et la décision de Martin Lacasse de briguer la mairie, le maire Dominic Roy dit ne pas avoir apprécié, outre mesure, cette nouvelle démonstration hostile à son égard, bien que celle-ci ne l’ait pas surpris. Il dit n’avoir rien contre le fait que Martin Lacasse se présente à la mairie, ajoutant qu’il s’agit d’un geste démocratique. «Tout cela a commencé avec le congédiement de Gilles Labrie qui était directeur des travaux publics et pompier volontaire. Il a eu des avertissements, mais en a fait à sa tête. On ne l’a jamais remplacé et le travail se fait pareil. Tous nos employés manuels ont été rencontrés au départ et ils connaissaient notre orientation», signale le maire.

En réponse à d’autres critiques qui lui ont été adressées le même soir, il a mentionné qu’il n’avait rien contre les membres de la famille Labrie. «J’ai une ligne de conduite et je l’ai toujours maintenue pour tout le monde, que ce soit pour mon frère ou n’importe qui.»

Quant à la sortie du conseiller François Audet, il a souligné que lors de la rencontre du 30 juillet, il avait demandé à chaque conseiller s’ils avaient de quoi à dire avant la période de questions. Après un épisode de silence, la volonté de M. Audet d’intervenir au début de la période de questions n’était pas la bienvenue, d’où sa décision. «S’il avait attendu que la discussion soit entamée, il aurait été plus facile pour lui d’intervenir et je l’aurais permis, même si je ne savais pas ce qu’il souhaitait dire», s’est-il justifié.

En ce qui a trait aux élections qui approchent, M. Roy a dit vouloir mener une «campagne propre» et d’idées comme celle de 2013, de laquelle 14 de ses 15 priorités auraient été réalisées.