Massif du Sud: Saint-Philémon exerce finalement son jugement
BELLECHASSE. Souhaitant provoquer une avancée dans une possible vente de la Station touristique Massif du Sud, la municipalité de Saint-Philémon a décidé d’exercer le jugement qu’elle détient depuis mars dernier par la vente sous contrôle de justice des terrains où les taxes sont impayées.
La localité doit composer avec près de 700 000 $ de sommes non versées par l’entité. Celles-ci visent près d’une soixantaine de terrains pour les exercices financiers des années 2012 à 2015 auxquels s’est ajouté par la suite celui de 2016. Dans son jugement du 14 mars dernier, le juge Patrick Simard de la Cour municipale a condamné la Station touristique à payer 417 474 $ en capital, 95 961,65 $ en intérêts ainsi que plus de 6 000 $ en pénalités.
Le maire Daniel Pouliot a convenu que la démarche est stratégique, mais vise surtout à récupérer des sommes rapidement. «C’est complexe, car on souhaite à la fois préserver l’avenir de la station de ski et favoriser la vente des propriétés. Il y a toujours un acheteur dans les parages pour l’ensemble des propriétés et on doit en tenir compte. Nous aurons une stratégie qui tiendra compte des événements. Il y a beaucoup de scénarios possibles.»
La municipalité entend aussi être stratégique dans la mise en vente des terrains. «Nous avons le loisir de mettre en vente 5, 10 ou l’ensemble des terrains. Est-ce que ce sera à l’unité ou pour l’ensemble? Nous n’avons pas encore déterminé qu’elle serait notre façon de faire. Le but premier est de récupérer notre argent.»
La station de ski maintenant visée
Par ailleurs, le conseil municipal a aussi mandaté ses procureurs d’exécuter une autre réclamation, cette fois-ci contre la station de ski, pour des taxes sur des propriétés étant impayées jusqu’à maintenant en 2016. Une somme de 39 689 $ au 18 août, en capital et intérêts, demeure en souffrance et en sus des sommes reliées aux terrains. La station de ski doit régulariser sa situation d’ici le 26 août. «Nous avions changé notre règlementation il y a un certain temps et celle-ci oblige les propriétaires fonciers à payer l’entièreté de l’année en cours si un seul versement n’est pas fait à temps», a précisé le maire Pouliot.
Il ajoute que la municipalité ne devient pas propriétaires des terrains. «La station touristique demeure propriétaires et tributaire des terrains jusqu’à la vente. Nous ne faisons qu’appliquer le jugement obtenu. C’est un intermédiaire qui vendra ceux-ci. Nous continuons de travailler avec la firme Sinergix qui est chargée de vendre la station de ski et ses propriétés, de même qu’avec le groupe d’acheteurs potentiels qui s’est manifesté.
Plusieurs Centre Vidéotron
Daniel Pouliot réitère l’importance du poids de la Station touristique sur sa municipalité. «Pour une population de 700 habitants, c’est énorme. À Québec par exemple, il faudrait trois ou quatre Centre Vidéotron pour arriver à un impact semblable en termes de revenus.»
Il ne peut que constater l’impuissance de sa municipalité à appuyer certaines initiatives. «Nous aimerions faire du développement, mais nous avons les mains liées. Tout est arrêté tant que ce ne sera pas réglé. Nous aimerions aider la station comme nous l’avons fait dans le passé, mais là, nous ne pouvons rien faire».
Si des projets ont pu aller de l’avant, ce n’est que grâce à la capacité des promoteurs souligne-t-il. «Il y a un projet de glamping au Ranch Massif du Sud. Le projet est fort intéressant, mais demande un effort de la municipalité pour amener l’eau et les égouts à cet endroit. Tout cela à l’air facile, mais pas avec tous les points d’interrogation en suspens. Nous n’avons pas les sommes d’argent et la sécurité pour aller de l’avant et appuyer ce projet ou autre chose. Notre implication possible est nulle.»