Maxime Bernier réplique à Marcel Groleau
POLITIQUE. Député conservateur de Beauce et candidat à la chefferie de son parti, Maxime Bernier rappelle que ce n’est pas par intérêt personnel, mais plutôt pour permettre aux consommateurs de payer moins cher pour les produits sous gestion de l’offre, qu’il souhaite l’abolition de ce système.
M. Bernier répliquait aux propos du président de l’UPA, Marcel Groleau qui, lors de son passage à l’Expo-BBQ de Saint-Anselme, soulignait que le député de Beauce «semblait beaucoup plus soucieux de ce qui va lui arriver dans le cadre de la course à la chefferie du Parti conservateur que du bien-être des entreprises agricoles se trouvant sur son territoire.»
Selon lui, M. Groleau a mal interprété ses intentions. «Je suis le premier député qui se lève pour protéger les consommateurs qui paient beaucoup trop cher pour leur lait et leurs produits laitiers, pour leur poulet ou leurs œufs. Le cartel de l’UPA et ses bureaucrates sont responsables de la situation, car ce sont eux qui fixent à la fois les niveaux de production imposés aux producteurs ainsi que les prix qui sont artificiellement trop élevés.»
M. Bernier ajoute que l’UPA est un puissant groupe de pression qui représente tout d’abord ses membres. «C’est à leur avantage que nous ayons à payer le double du prix, pas à celui des consommateurs. Je suis prêt à débattre de cette question avec M. Groleau n’importe quand.»
Le député conservateur pense également que les producteurs québécois et canadiens auraient tout intérêt à s’ouvrir à la compétition. «Lorsque M. Groleau dit que les producteurs Québécois ne pourraient faire face à la concurrence venant des États-Unis ou d’ailleurs, c’est qu’il ne croit pas en la capacité de ses membres de se démarquer et d’offrir des produits de qualité qui seraient reconnus partout dans le monde. Certains producteurs pourraient fermer boutique, mais d’autres prendront assurément la relève et n’attendent que ça.»
Période de transition
Maxime Bernier dit par ailleurs trouver anormal que les producteurs laitiers aient à payer des quotas à fort prix pour avoir le droit de produire et vendre leur lait. En abolissant le système de gestion de l’offre, il préconise un remboursement des quotas «que les gens ont acheté de bonne foi». Cette mesure pourrait coûter entre 18 et 28 MM $, remboursable sur un certain nombre d’années. Une période de transition serait mise en place afin de permettre aux producteurs d’ici de s’adapter et de faire face à la concurrence mondiale.
«Avec l’argent qu’ils sauveraient, ils pourraient investir davantage dans la modernisation de leurs installations, ce qui leur permettrait d’être encore plus productifs. Ce sont des entrepreneurs et j’ai pleinement confiance en leur capacité de s’adapter.»
M. Bernier ajoute qu’il importe, dans cette démarche, de défendre le consommateur qui paie deux fois plus cher qu’ailleurs pour ces produits. Il souhaite aussi l’abolition des droits de douane de 300 % imposés sur les produits laitiers.
Lait diafiltré
Dans l’actuel dossier du lait diafiltré, Maxine Bernier souligne qu’il s’agit d’une preuve indéniable que le système de la gestion de l’offre ne fonctionne pas. «Nos transformateurs sont obligés d’en acheter et de les intégrer à leurs produits afin d’être compétitifs. Ça prouve qu’il y a une grande faille dans le système de gestion de l’offre et que celui-ci n’est pas compatible avec un contexte de libre marché», précise le candidat conservateur qui ne croit pas que le gouvernement libéral actuel donne suite à la demande de l’UPA d’interdire leur importation. «Si on le fait, certaines entreprises fermeront leurs portes ou déménageront, ce qui inévitablement entraînera des pertes d’emplois. De plus, cela irait à l’encontre du programme de libre-échange que nous avons signé avec les États-Unis et on se retrouverait avec d’importantes amendes à payer.»
Postes Canada
Maxime Bernier a par ailleurs réitéré sa volonté de privatiser Postes Canada et de mettre en place une véritable compétition dans l’envoi des lettres de 500 g ou moins, service qui est sous le monopole de la société d’État. «Cela pourrait amener une baisse des coûts pour les consommateurs et à nos petites entreprises. C’est le temps de libéraliser le marché, car ce n’est plus un service essentiel», précise-t-il, ajoutant que le nombre de lettres acheminées par la poste diminue de 5 % par année depuis dix ans et qu’au cours de la même période, les tarifs ont augmenté de 44 %.
Retour sur la campagne
Maxime Bernier se réjouit du déroulement de sa campagne à la chefferie. De retour du Stampede de Calgary où il dit avoir reçu un bel accueil des forces conservatrices là-bas, il entend profiter des deux prochains mois pour parcourir le Québec et l’Ontario, puis les Maritimes.
Il ne s’oppose d’ailleurs pas à la venue de Steven Blaney qui, contrairement à lui, souhaite la protection de la gestion de l’offre. «Avec Tony Clement cette semaine, nous sommes actuellement quatre candidats. La présence de plusieurs candidats est excellente pour notre parti, car cela suscitera les débats et c’est ce que je souhaite le plus.»