Mgr Lacroix favorable au changement
SOCIÉTÉ. L’Archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, continue de suivre avec grand intérêt l’évolution de la pratique religieuse dans la région, mais aussi les mouvements entrepris par les milieux relativement à la gestion des Fabriques et des églises en général.
Dans le diocèse de Québec, plus de 60 % des paroisses sont en déficit pour l’année courante. Alors qu’un processus de création des futurs conseils de fabrique unifiés est en marche, les milieux doivent aussi, en parallèle, voir à la mise en place de corporations ou de compagnies indépendantes qui auront pour mission de gérer les cimetières.
Rencontré à l’inauguration de la Croix de la Montagne, récemment restaurée, à Saint-Anselme dimanche dernier, Mgr Lacroix se réjouit tout de même de voir les populations demeurer conscientes de leur patrimoine religieux malgré la baisse de fréquentation observée dans les églises. «Nous avons un trésor patrimonial exceptionnel et on se doit d’en être fier. Seules, les communautés ne peuvent suffire et Dieu, merci, nous avons d’excellents partenaires. Les municipalités sont de plus en plus conscientes aussi de cette réalité de même que des gens issus du monde corporatif. Il faut avoir de l’aide».
L’avenir des églises
Au fait que plusieurs initiatives visant à augmenter l’utilisation des églises sont au cœur des discussions dans plusieurs milieux et ayant en tête des exemples comme La Durantaye, Lac-Frontière ou Saint-Jean-Chrysostome, Mgr Lacroix n’est pas contre la présentation d’un plus grand éventail d’activités dans les lieux de culte. «On ne peut penser conserver un bâtiment de cette ampleur, avec tous les coûts que cela implique, pour s’en servir une heure ou deux par semaine, ce n’est pas logique. Dans les milieux ruraux surtout, les gens s’identifient à leur église et ils souhaitent la conserver alors on se doit d’accepter qu’elles servent davantage».
Ainsi, qu’une église devienne un espace multifonctionnel va de soi selon lui. «De plus en plus, on choisit de séparer le cœur de la nef et lorsque c’est la messe, on enlève le grand rideau et on célèbre. Lorsque ce sont des activités de catéchèse ou sociales, on ferme le rideau pour être respectueux envers la présence du Seigneur et on peut faire autre chose.»
Fusion des unités pastorales et des conseils de Fabrique
L’archevêché espère réduire le nombre de fabriques à une quarantaine d’ici 2020. Mgr Lacroix juge la démarche nécessaire, mais sait qu’il y aura des déceptions dans certains milieux. «Tout changement provoque de la résistance. C’est comme un couple qui a demeuré pendant la majeure partie de sa vie dans le domicile familial et puis qui se retrouve dans une résidence ou doit aller vivre avec un proche. Ce n’est pas évident. Les communautés le vivent à l’heure actuelle. Il faut s’aider entre nous. C’est un geste de santé que de se rassembler. Les endroits qui l’ont fait depuis quelques années, qui ont composé avec certaines résistances de base et quelques guerres de clocher commencent à en voir les effets positifs. Seul, on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.»