Michel Tardif contre les promesses onéreuses
POLITIQUE. Candidat du Parti conservateur dans Bellechasse, Michel Tardif de Saint-Henri rappelle à qui veut l’entendre qu’il n’est pas un politicien dans l’âme. Du même coup, il n’embarque pas dans le lot des promesses chiffrées et sans fin comme le font la plupart des formations politiques depuis le début de la campagne qui, mentionne-t-il, seront pratiquement irréalisables, car trop onéreuses.
« Dans le comté, j’invite les gens à s’informer davantage sur les candidats sur le bulletin de vote, pas nécessairement sur les chefs qui ne vivent pas dans le comté. Ce qu’ils ont fait, ce qu’ils offrent, s’ils font des promesses grosses comme la lune. Moi personnellement, je n’en fais aucune », insiste-t-il en ajoutant que la seule chose qu’il promet aux élus municipaux et autres instances qu’il rencontre, c’est de s’asseoir avec eux à compter du 4 octobre pour travailler sur leurs demandes et apporter des avenues de solution à l’Assemblée nationale.
« Je ne veux pas arriver avec des problèmes dans les ministères, ils en ont déjà des chaudières à s’occuper et ils vont sortir des avenues de solutions qui existent déjà et qui ne seront pas appropriées pour nos gens et notre région. Cela prend des solutions locales, des projets-pilotes que nous pourrons implanter ensemble. Je serai la courroie qui transmettra les demandes de Bellechasse à l’Assemblée nationale et pour rapporter les solutions sur le terrain. On ne veut pas nécessairement imposer des avenues de solutions déjà toutes faites et les imposer aux gens de Bellechasse », poursuit-il.
M. Tardif souligne que depuis le début de sa campagne le 3 juin, il a parcouru pas moins de 15 000 km, ayant multiplié les contacts avec les gens dans différents événements sur le terrain. Il dit également avoir multiplié les rencontres avec les conseils municipaux qui l’ont interpellé sur différents sujets, particulièrement la loi 103 et ses effets en matière de développement régional.
« Tous les maires me disent qu’il faut que je travaille là-dessus si je suis élu, qu’il faut enlever la clause qui empêche les municipalités de développer leur territoire à leur guise s’il y a des terrains de libres dans d’autres localités. C’est une aberration. Si les MRC travaillent ensemble sur les demandes à déposer, la CPTAQ peut arriver et refuser un projet en disant que des espaces sont libres dans une municipalité voisine. Si une entreprise qui veut agrandir une chaîne de montage et qu’elle manque d’espace dans le parc industriel où elle se trouve, ce n’est pas d’un deuxième bâtiment ailleurs dont elle a besoin, c’est un agrandissement d’une chaîne de montage pour optimiser sa chaîne de production. C’est la même chose pour les futurs développements résidentiels. Les gens ont le droit de choisir où ils veulent vivre », poursuit le candidat conservateur.
Toujours sur le sujet, il s’élève aussi contre l’application de l’article 22 de la loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale qui a mené, entre autres, le maire de La Durantaye et préfet de la MRC de Bellechasse, Yvon Dumont, à payer une amende de 4 000 $, dans le dossier du casse-croûte local.
« Quand on regarde ce qui s’est passé à La Durantaye ou ailleurs, ce sont des lois qui ont été faites pour les grands centres et qui ne sont pas adaptées aux petites localités. Le mur-à-mur est plus facile à appliquer pour les fonctionnaires concernés, mais les régions sont différentes et si on décide de leur donner plus d’autonomie, ça prend des règles qui sont mieux adaptées pour les besoins de chacune d’entre elles », poursuit-il.
Troisième lien
Questionné sur le projet de troisième lien, comme la plupart des candidats à la présente élection, M. Tardif défend la position de son parti et de son chef, Éric Duhaime, qui préconisent un pont partant de la Rive-Sud et une traversée de l’île afin de rejoindre le nouveau pont qui doit éventuellement remplacer celui déjà en place et qui est désuet, datant de 1937.
« C’est certain que des ponts seraient plus facilitants pour le transport de matières dangereuses qui ne peuvent pas transiter par un tunnel. Cela permettrait aussi le développement de parcs industriels permettant de dynamiser les routes 279 et la 281 dans Bellechasse. Même si le maire Lehouiller n’est pas d’accord avec nous, il faut éviter le goulot d’étranglement que propose la CAQ avec un tunnel de -centre-ville à centre-ville. Il faut regarder cela dans son ensemble. Son point d’implantation est une chose, mais c’est une structure qui va servir autant à Chaudière-Appalaches et Bellechasse qu’à Charlevoix, la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent ou la Gaspésie. Il faut faciliter la fluidité du transport », rappelle-t-il en se disant lui aussi contre le tramway, préférant la position de son parti qui préconise la gratuité du transport en commun, de rendre celui-ci plus efficace et de s’assurer qu’il soit utilisé avant de développer de nouveaux équipements.