Motoneige dans le Massif du Sud: le ministère favorise la consultation
TOURISME. Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) souhaite jouer un rôle de facilitateur dans les démarches actuellement en cours visant à accroître la sécurité dans le Massif du Sud.
Mis au fait que son refus d’accorder un droit de passage au Club de motoneige des Etchemins avait causé des inquiétudes et attisé certaines tensions dans la région, le ministère indique vouloir plutôt favoriser la concertation.
Son porte-parole, Sylvain Carrier, précise que des consultations sont une démarche normale et que toutes les options sont à l’étude. «Avant d’émettre un nouveau droit en territoire public, le MERN doit procéder à la consultation de ses partenaires selon la procédure d’analyse d’une demande d’autorisation d’un promoteur à des fins d’utilisation des terres du domaine de l’État. Cette consultation permet de recueillir les commentaires et les préoccupations des différents utilisateurs du territoire public sur le projet déposé, dans ce cas-ci, le tracé du sentier de motoneiges.»
Il rejette toutefois l’argument du club de motoneige qui estime qu’il était là avant toute autre organisation. «Le Club Motoneige des Etchemins n’a jamais déposé de demande au MERN auparavant. Dans le passé, elle nous était transmise par la Corporation d’aménagement, raison pourquoi on considère que c’est la première fois. Par conséquent, on ne peut considérer que le sentier de motoneiges était là avant les autres sentiers.»
Un dialogue, et vite
Bien que le président de la Corporation d’aménagement Massif du Sud, Daniel Pouliot, indiquait la semaine dernière que son organisation avait demandé au ministère de prolonger d’un an le droit de passage actuel, M. Carrier indique qu’aucun droit n’a encore été accordé par le ministère à cet effet. «Il ne peut pas y avoir de prolongation dans la situation actuelle. Toutefois, les représentants du milieu ont exprimé verbalement le souhait d’identifier une mesure transitoire visant la prochaine saison. Une décision sera rendue uniquement lorsque le ministère aura obtenu toutes les informations nécessaires à l’analyse du dossier de la part du Club Motoneige des Etchemins, ainsi que des parties prenantes au dossier.
Daniel Pouliot ajoute que le développement de la motoneige et du quad figure parmi les priorités dans Bellechasse-Etchemins en matière de tourisme. «Nous allons assurément demander qu’une ressource de la MRC de Bellechasse nous appuie dans la suite des choses et une demande similaire sera faite à la MRC des Etchemins.»
Le préfet de la MRC des Etchemins, Richard Couët insiste lui aussi sur l’importance d’un dialogue entre les parties impliquées. «Lors de la dernière assemblée du conseil d’administration, la CADMS a demandé au ministère de surseoir et de prolonger d’un an le droit de passage, le temps que l’on étudie la question. De toute façon, il est trop tard pour changer les parcours, car les cartes sont faites et la promotion de Tourisme Chaudière-Appalaches est lancée.»
Selon M. Pouliot, les discussions futures doivent également porter sur l’assurance d’une pérennité des sentiers. «Il faut amener les clubs à nous parler. Il faut aussi traiter le dossier de manière plus globale. Qu’est-ce qu’on fait pour maintenir les tronçons sur une longue période», a-t-il conclu.
Président du Club de motoneige des Etchemins, Martin Nicol espère avoir une meilleure écoute de la part des parties impliquées sur l’importance du sentier pour le tourisme dans la région. «La Corporation connait très bien nos préoccupations. Lors de la réunion de mars dernier, nous avions clairement indiqué que le tracé qui nous était proposé ne nous convenait pas. Ce n’est plus la boucle du parc qui plait tant aux motoneigistes.»
Il se dit néanmoins d’accord sur l’importance de voir les choses globalement. «Si une table de concertation se forme, il serait effectivement bien de régler plusieurs choses. À Buckland et Saint-Philémon par exemple. Souhaitons tout de même que la priorité soit d’étudier les possibilités avec le tracé existant pour voir si nous pouvons le sécuriser. On pourrait le déplacer légèrement, mais il faut aussi tenir compte de toutes les implications: cours d’eau, montagnes, érablières et droits de passage et autres.»