Motoneiges hors-pistes : un engouement qui se confirme à Saint-Luc
TOURISME. Le projet de motoneige hors-pistes lancé il y a trois ans à Saint-Luc connaît beaucoup de succès, l’engouement pour ce sport étant en croissance constante.
Le maire François Michon confirme que malgré le manque de neige du début de l’hiver, l’achalandage est supérieur à celui de l’an dernier.
« La seule zone grise qui nous reste à éclaircir, c’est de s’assurer que le territoire choisi, celui des terres publiques entourant le Parc éolien Massif du Sud, soit suffisamment grand pour accueillir tous ces motoneigistes. Selon certains spécialistes, celui-ci ne serait pas encore à saturation », mentionne-t-il en ajoutant que tout sera fait pour que les motoneigistes n’aillent pas sur les terres privées.
« Ils doivent respecter les propriétés privées, c’est un incontournable pour que le projet fonctionne », rappelle-t-il en reconnaissant que l’achalandage est tel que plusieurs motoneigistes se stationnent le long de la voie publique, surtout dans le secteur du parc éolien.
« Le stationnement que nous avons aménagé près de la route du 10 est peu utilisé cette année, mais cette année, mais celui du parc éolien est toujours rempli à capacité, ce qui fait que les gens se stationnent le long de la route à cet endroit. Il y a peu de plaintes, mais on garde les yeux ouverts », poursuit-il en ajoutant que la Sûreté du Québec patrouille régulièrement dans le secteur.
« Les policiers du Centre de services de Saint-Georges font des patrouilles régulières dans le du parc éolien et ceux de la MRC des Etchemins font de même dans les secteurs avoisinants, notamment au niveau des stationnements. Aucune problématique particulière n’est notée et l’activité semble de dérouler selon les règles, du moins jusqu’ici », indique la porte-parole de la Sûreté du Québec, Hélène St-Pierre, qui reconnait que l’affluence dans le secteur du parc éolien est plus forte qu’à l’habitude cet hiver.
Soulignons que les fins de semaine sont très achalandées, surtout les samedis où on dénombrait, le 20 février par exemple, près de 150 motoneiges hors-pistes dans le secteur.
Directeur des opérations chez EDF, propriétaire du Parc régional Massif du Sud, Steve Lapointe mentionne que la forte présence des motoneiges hors-pistes, lors des week-ends, a peu d’impact sur les opérations du parc et qu’il en sera ainsi tant que les entrées vers les bâtiments demeureront accessibles et que les véhicules d’urgence pourront circuler, ce qui est le cas pour le moment, selon lui. Il ajoute toutefois que le principal enjeu en est un de sécurité, principalement pour ceux qui circulent près des éoliennes ou s’arrêtent à proximité de celles-ci pour prendre des photos ou manger.
« Notre signalisation est là, mais on rappelle aux gens qu’ils doivent demeurer à 260 mètres de nos éoliennes, car des chutes de neige ou de glace peuvent survenir en tout temps. Nos techniciens, qui se déplacent en BR, doivent également faire preuve de prudence, car une motoneige peut surgir à tout moment », précise-t-il.
Une application et une association
Le maire François Michon souligne qu’une étape importante dans la réalisation du projet de motoneige hors-pistes sera atteinte sous peu avec la mise en ligne prochaine d’une nouvelle application qui permettra aux adeptes de ce sport de mieux identifier les endroits réservés à la pratique de ce sport ainsi que ceux dont l’accès est interdit, principalement les terres privées. La création d’une association de motoneige hors-pistes, en vue de la prochaine saison, est également au programme et des démarches à cet effet sont en cours avec des adeptes de ce sport.
« Par le biais de cette association, les usagers seront appelés à devenir des intervenants avec lesquels on pourra échanger de façon directe, car ils auront à cœur d’établir une bonne entente avec les intervenants du milieu et les résidents », précise le maire qui est d’avis que le développement de cette industrie aura des retombées pour sa localité.
M. Michon ajoute qu’un groupe de sept ou huit usagers, qui sont très proactifs, travaillent avec les intervenants du milieu afin de faire avancer le dossier. Un événement spécial dédié à la motoneige hors-pistes, qui aurait lieu à la fin du mois de mars et permettrait d’informer les adeptes de cette activité sur la création d’une telle association, est également en préparation.
Des délinquants sur le versant nord
Si la situation de la motoneige hors-pistes semble être sous contrôle dans le secteur de Saint-Luc, la direction du Parc régional Massif du Sud note toutefois quelques écueils sur le versant nord du territoire où certains « délinquants », qui ne sont qu’une minorité rappelle le directeur général Jean-François Préfontaine, ne semblent pas respecter la règlementation en place et s’aventurent dans des secteurs interdits, ce qui nuit à l’ensemble de l’industrie et des efforts consentis du côté de Saint-Luc pour faire de cette activité un axe de développement.
« En fin de semaine passée, quelques-uns de nos patrouilleurs ont remarqué des intrusions de motoneigistes dans la Vallée du Milieu et dans l’ancien sentier de motoneige de la Vallée du ruisseau Beaudoin, qui sont des secteurs interdits à la motoneige hors-pistes. Certains auraient aussi pénétré dans le secteur de l’écosystème forestier exceptionnel, également dans la Vallée du Milieu, qui est un secteur uniquement réservé aux activités de plein air », précise-t-il.
M. Préfontaine rappelle que lorsque des motoneiges hors-pistes se lancent dans des secteurs comme ceux-ci, cela amène des bris et génère des commentaires négatifs chez la clientèle qui paie pour y avoir accès. Il se dit heureux de voir qu’une association ou un club de motoneiges hors-pistes pourrait voir le jour. « Cela voudra dire qu’il y aura des gens qui seront là pour faire de la sensibilisation et aider à faire respecter les règles en vigueur, alors c’est positif », conclut-il.