Mylène et Linda ont survécu au désert marocain

«Si on peut donner le goût à quelqu’un de relever un défi, peu importe lequel, ce sera mission accomplie.»

C’est ainsi que Mylène Larochelle et Linda Maurice de Saint-Magloire s’exprimaient quelques jours après leur retour du Maroc, où elles ont pris part à la sixième édition du Raid Cap Fémina Aventure.

Les deux etcheminoises sont revenues enchantées de ce périple lors duquel elles ont parcouru plus de 1 550 km dans le désert marocain à bord d’un 4 X 4 de marque Toyota Prado. Inscrites dans la catégorie 4 X 4, elles ont terminé 40es sur 51 équipes inscrites qui venaient d’Europe, du Québec et même de la Martinique.

«C’est toute une expérience. C’est difficile à décrire, car il le faut vivre absolument», précise Mylène qui qualifie les huit jours de course de «gros mélange d’émotions et d’expériences, de défi envers nous et l’organisation.»

Selon Linda Maurice, l’inconnu frappe l’imaginaire des participantes dès le départ. «Tu as beau te faire une idée de ce que c’est, mais tant que tu n’as pas passé une première journée sur place, tu ne peux pas savoir. On a eu du vent et de la pluie dès la première journée, mais ce n’était pas prévu dans notre préparation.»

Une tempête de sable est survenue dès la première journée, mais les deux équipières ne s’en sont pas aperçues, celle-ci étant loin derrière elles. «Ils ont dû arrêter la course à cause de cela, c’était une première en six ans. Ils ont rapatrié les équipes qui étaient loin derrière, afin d’éviter toute mésaventure», souligne Mylène.

De belles relations

Parties pour Casablanca le 3 octobre, elles ont pris une journée de repos afin de se remettre du vol de nuit et du décalage horaire. Elles ainsi que trois autres équipes du Québec, une de la Martinique et une de Belgique, ont récupéré leurs véhicules le lendemain, prenant la direction de Meknès, où était donné le coup d’envoi du raid.

«Nous sommes parties en convoi et dès ce moment, on a établi de belles relations avec ces femmes. Nos amies de la Martinique ont remporté la compétition en 4 X 4 et une Québécoise a fait de même avec sa coéquipière française en côte-à-côte. Nous étions très contentes pour elles», poursuit Mylène qui réside à Québec.

Linda Maurice souligne que ce n’est pas le temps, mais le nombre de kilomètres et les postes de contrôle franchis qui servent à déterminer les meilleurs équipages. Pour chaque poste manqué, l’équipage recevait une pénalité.

«On a fait ce qu’il faut pour vivre une belle expérience et éviter d’appeler l’organisation parce que nous étions mal prises ou incapables de continuer. On s’est perdues en masse, mais nous n’avons jamais paniqué et on finissait toujours par trouver notre chemin», affirme-t-elle.

Développer la patience

Franchir six étapes en huit jours en rallye, à raison de cinq à huit heures de route par jour en moyenne, requiert beaucoup de patience et de gestion du temps, reconnaissent les deux Magloroises. «Il faut savoir gérer chaque étape et c’est important de bien choisir sa partenaire. On apprend à travailler sur soi-même et il faut savoir se respecter là-dedans. Nous, ça s’est bien déroulé, mais pour d’autres, ça a été plus difficile. Ce ne sont pas des vacances, c’est de l’inconnu pour tout le monde. Heureusement, nous n’avons pas été malades, ce qui nous a aidés», ajoutent les deux aventurières qui conseillent à toutes les intéressées de vivre cette expérience un jour.

Aider les gens sur place

Dans la campagne et le désert du Maroc, les deux Etcheminoises ont vu de près la pauvreté qui frappe les résidents. «Ils sont très pauvres et n’ont pas grand-chose pour eux. Malgré tout, ils sont fiers de leur personne, sont très bien vêtus et surtout, ils sont très accueillants», signalent les deux femmes qui, avec leurs collègues et l’ensemble de l’organisation du raid Cap Femina, ont consacré une journée à peindre une école qui accueille une soixantaine d’enfants.

Au terme de leur périple, qui a nécessité des déboursés totalisant 20 000 $, elles entendent remettre une somme importante à l’organisme Cœur de gazelle qui vient en aide aux gens du milieu dans le besoin.