Pas de prolongement d’aqueduc à Saint-Magloire
SAINT-MAGLOIRE. La municipalité de Saint-Magloire a finalement choisi de ne pas prolonger son réseau d’aqueduc et d’égouts le long de la route 281, jugeant la démarche trop onéreuse.
Les discussions entourant le projet avaient débuté en mars 2015. Le prolongement en question, sur une distance d’environ 300 m pour l’aqueduc et 350 m pour les égouts, incluait une station de pompage et aurait nécessité un investissement avoisinant les 580 000 $. La somme devait être financée en partie par un règlement d’emprunt, ainsi que par l’application des redevances provenant des éoliennes du parc éolien Massif du Sud.
Le maire de Saint-Magloire, Émile Lapointe, était d’accord avec le projet sauf que sa population n’était pas prête à aller de l’avant selon lui. «C’est ce que j’avais l’intention de faire, mais la population ne veut pas que l’on investisse autant d’argent. Les conseillers auraient été en accord pour la plupart également», a-t-il mentionné.
Les inquiétudes émises par les citoyens à l’époque visaient surtout la quantité d’eau disponible, particulièrement en période de sécheresse ou encore lorsque les jeux d’eau du service des loisirs sont en opération. Des recherches effectuées depuis par la municipalité, de concert avec la MRC des Etchemins, ont toutefois permis de régulariser cette situation.
Des gens d’affaires déçus
Le prolongement du réseau aurait permis de desservir quelques résidences, le restaurant à La Bonne Heure et Les Moulures Modernes. Le propriétaire de cette dernière entreprise, Yvon Goulet, est visiblement déçu de la décision. «Les gens avaient dit non à l’époque parce que je souhaitais obtenir de l’eau en même temps que les égouts et certaines personnes avaient peur que cela ait un impact sur le village. La municipalité a trouvé de l’eau et en quantité suffisante, alors ce n’est plus une raison. Nous venons d’investir 2 M$ et employons une trentaine de personnes, la plupart étant des résidents de la municipalité. Même avec ça, nous n’avons pas réussi à les convaincre», a-t-il déploré.
Le maire Lapointe ajoute que la municipalité a accepté d’assumer les coûts d’aménagement d’une fosse septique pour les Moulures Modernes. «Au début, lorsque nous nous sommes informés, les gouvernements n’avaient pas de programme pour les prolongements de réseau. S’il y avait eu possibilité, à court ou moyen terme, de la venue d’une autre industrie, cela aurait pu être différent», a-t-il indiqué.
S’il apprécie le geste de la municipalité, Yvon Goulet estime que ce ne sera qu’une solution temporaire pour son entreprise. «C’est le parc industriel de la municipalité. Si on veut qu’une autre entreprise vienne s’installer, ça prend des services. Si l’opportunité d’une autre expansion se présente chez nous, il faudra aussi en tenir compte, car nous sommes déjà quasiment limite.»
Les propriétaires du restaurant à la Bonne Heure, Colette Larochelle et Fernand Émond, souhaitent vendre leur commerce depuis quelques mois. La décision de la municipalité freine cette possibilité selon Mme Larochelle. «Nous avons un acheteur potentiel qui souhaite agrandir le restaurant afin de pouvoir s’y loger et peut-être même y construire quelques unités de motel. Sans réseau, le développement qu’il avait en tête est impossible.»