Plan de relance des Etchemins : prendre le temps de bien faire les choses
ÉCONOMIE. Les promoteurs qui souhaitent profiter du plan de relance économique de la MRC des Etchemins, ainsi que d’une partie des 3,6 M$ qui y sont rattachés, devront s’armer de patience.
Le comité de gestion et l’ensemble des maires de la MRC entendent prendre le temps nécessaire pour établir les critères et modalités de ce plan de relance, ce qui n’a pas encore été fait cinq mois après son annonce en décembre dernier.
Le préfet Richard Couët a confirmé que certaines divergences d’opinions régnaient à la table de la MRC. Certains élus auraient préféré que l’argent soit réparti dans chacune des 13 municipalités pour la réalisation de divers projets, plutôt que de financer des projets régionaux structurants, comme le prévoit l’entente signée entre la MRC et le ministère des Affaires municipales.
«Il ne faut pas que ça devienne un nouveau pacte rural, ce n’est pas ça le but. On n’a pas le droit de se tromper», indique M. Couët qui rappelle que cette somme était consentie pour la réalisation de projets structurants. Une partie de celle-ci peut également servir de levier pour l’obtention de financement plus important. Il a cité en exemple la somme de 300 000 $ versée à l’Éco-Parc des Etchemins, pour la réalisation du projet de piscine à vagues, qui a permis d’obtenir 475 000 $ dans le cadre du Fonds d’aide au rayonnement des régions (FARR).
Plusieurs rencontres ont eu lieu avec les responsables du bureau régional du ministère des Affaires municipales (MAMOT) au cours des dernières semaines. Deux d’entre eux ont d’ailleurs rencontré les maires lors d’une séance de travail précédant la séance de la MRC, mercredi soir.
«Comme la plupart de mes collègues, j’étais très enthousiaste, car on nous offrait une enveloppe qui est souple, ce qui n’arrive pas souvent. On a été très rapide à vouloir s’embarquer là-dedans, car ça fait des années qu’on se bat pour avoir un plan de relance», poursuit M. Couët qui rappelle qu’à la base, chaque municipalité avait été consultée, par le biais de la firme Zins Beauchesne, pour établir les projets et priorités dans leurs milieux respectifs. Une mise en commun de ces priorités n’a toutefois jamais été réalisée.
Il importe donc pour la MRC, toujours selon M. Couët, que les critères et modalités entourant la mise en place de ce plan de relance soient cohérents et structurés, axés sur le développement collectif. À cet égard, les 13 maires devront travailler ensemble afin d’utiliser cette enveloppe à son maximum et faire de ce plan de relance économique un succès, ajoute le préfet. «Il y a d’autres MRC qui sont frustrées de voir ce qu’on a eu. On doit s’assurer que ces 3,6 M$ puissent produire un effet pour l’ensemble de la région.»
Le respect des trois enjeux prioritaires, soit le développement industriel, récréotouristique et villégiature, devra aussi être en compte. Pour les deux premiers, il n’y aura pas de problèmes selon lui puisque certains secteurs profiteront davantage du volet industriel alors que d’autres verront plus d’effet au niveau récréotouristique. Le volet villégiature risque toutefois d’être plus complexe en raison des limitations réglementaires venant, entre autres, de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ).