Plastiques Moore se tourne vers les Philippines

AFFAIRES. Après Exceldor, Rotobec et Baldor-Maska, bien connues pour leurs efforts de recrutement à l’étranger, des entreprises comme Plastiques Moore de Saint-Damien et Usipro de Sainte-Claire se sont tournées vers les Philippines pour combler une partie de leurs besoins de main-d’œuvre spécialisée.

Car comme dans plusieurs autres régions du Québec, le recrutement de cette main-d’œuvre tant convoitée demeure le principal défi des entreprises de Bellechasse-Etchemins. Chez Plastiques Moore, quatre nouveaux monteurs-opérateurs spécialisés dans l’installation et l’ajustement des moules à injection de plastiques sont en poste depuis les dernières semaines. «Cela fait plusieurs années que l’on cherchait à combler ces postes. Nos besoins en matière de main-d’œuvre sont importants et comme de nouveaux projets pointent dans le secteur médical avec notre salle propre, nous prévoyons procéder à de nouvelles embauches en 2015», souligne la directrice des ressources humaines, Stéphanie Godbout.

Une quarantaine de personnes sont présentement à l’emploi de Plastiques Moore. Si les besoins futurs semblent intéressants, Mme Godbout déplore toutefois le manque de finissants venant des programmes professionnels et centres de formation. Elle ajoute que les entreprises œuvrant dans le secteur du plastique, que ce soit Plastiques Moore, ITI ou d’autres, ont de la difficulté à combler leurs besoins en main-d’œuvre spécialisée. «L’industrie du plastique n’est plus aussi valorisée et ça rend le recrutement plus difficile. Pourtant, les conditions salariales sont compétitives», signale-t-elle.

Des employés bien formés

Noriel Regulacion, Felipe Gayacan, Patrick James Castillo et Jennie Aragon sont arrivés à Saint-Damien dans les dernières semaines de l’année 2014. Ceux-ci possèdent une formation similaire au DEP offert au Centre des plastiques de Saint-Damien. «C’est difficile de trouver des employés comme eux ici au Québec. Comme il n’y a pas beaucoup de finissants venant de Saint-Damien, cela rend la situation plus difficile», ajoute Mme Godbout.

Les quatre employés philippins ont été embauchés il y a plus d’un an par le biais d’une agence spécialisée. Ceux-ci travaillaient déjà dans ce domaine dans leur pays d’origine. Les conditions salariales et de vie, en général, les ont incités à venir à Saint-Damien. «Il y a beaucoup de pauvreté dans leurs pays. Il est difficile pour les gens malades et les familles de couvrir les frais médicaux ou s’offrir les soins de santé que requière leur état. Venir travailler ici leur donne l’occasion d’aider leurs familles. C’est un peu comme gagner à la loterie», poursuit-elle. Un peu gênés de parler à notre journaliste, les Philippins se disaient simplement très contents d’avoir trouvé un bon travail ici au Québec.

Souci d’intégration

Stéphanie Godbout précise que le processus d’intégration est important, d’autant plus que leurs nouveaux employés ne connaissaient pas beaucoup de choses de Bellechasse, du Québec et du Canada avant d’arriver ici. «On fait tout ce qu’il faut pour les aider à s’installer et s’adapter à leur nouvelle vie. Cela demande beaucoup de préparation et il y a beaucoup d’étapes à franchir. On a entre autres sensibilisé et formé notre personnel à l’interne», indique-t-elle, ajoutant que les travailleurs étrangers devaient suivre des cours de français avant de faire leur entrée au Québec. «Si on veut les garder, il fallait les amener à pratiquer un niveau de français suffisant afin qu’ils puissent demander leur statut de résident permanent», poursuit la gestionnaire qui précise que ces nouveaux employés ont signé des contrats de deux ans renouvelables.

En outre, plusieurs activités d’intégration ont lieu en dehors des heures de travail. Stéphanie Godbout ajoute que les employés philippins ont notamment dû apprendre à cuisiner et à utiliser les électroménagers. Ils ont également reçu de l’aide dans l’acquisition des vêtements d’hiver et plusieurs employés québécois ont contribué.

I. Thibault se tourne vers le Brésil

Également directrice des ressources humaines chez le fabricant de moules I. Thibault de Saint-Damien, Stéphanie Godbout précise que cette entreprise a embauché un machiniste CNC en juin dernier et a lancé un processus visant l’embauche d’un deuxième.

«Le processus a été différent de celui de Plastiques Moore, du fait que l’entreprise a fait affaire avec Québec International au lieu d’une firme spécialisée. Notre machiniste est une personne très qualifiée, son intégration se déroule très bien et on ne regrette pas son embauche, d’autant plus qu’il est arrivé à Saint-Damien avec son épouse.»

Que ce soit à ses installations de Saint-Damien ou celles de Lévis, Stéphanie Godbout souligne que de cinq à dix postes sont toujours à pourvoir. Cela sans oublier le fait que l’entreprise opère depuis juin 2014 une usine spécialisée dans la réparation et l’entretien de moules à Pueblas, au Mexique.