Portage tient ses 19e Jeux à Saint-Malachie

JEUNESSE. Pas moins de 85 jeunes provenant des cinq centres réadaptation en toxicomanie de Portage de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et du Québec ont participé aux 19e Jeux de Portage à Saint-Malachie la semaine dernière.

En plus de prendre part à différentes épreuves sportives, les jeunes ont profité de cette semaine de compétition pour partager leurs expériences personnelles avec d’autres, et ce, dans un contexte où ils pouvaient se dépasser.

Serge Comeau, directeur régional des services communautaires du centre Portage Saint-Malachie, précise que l’activité est organisée et dirigée par les jeunes. «C’est le développement des compétences et des habiletés sociales. On vise des objectifs tels que la participation, la capacité de demander de l’aide, et le travail d’équipe, tout ça est en lien avec notre programme et notre mission.»

Des jeunes ayant suivi le programme de Portage et qui vont bien à l’extérieur s’impliquent aussi bénévolement au sein de l’organisation dans les volets cuisine, logistique et autres. «Ils deviennent des modèles pour les autres jeunes et peuvent témoigner de leur réussite ce qui devient inspirant pour les autres», ajoute M. Comeau.

L’effet du groupe sans s’oublier soi-même

Trois jeunes que nous avons rencontrés participent à leur façon à ces jeux et ont eu un parcours différent dans leur vie. Leur cheminement au sein de Portage a été couronné de succès et nous pouvons percevoir que chacun a un effet positif sur les autres membres du groupe.

Samuel est de la Beauce et prend part au programme de Portage pour la deuxième fois. «C’est la troisième fois que je participe à des jeux du genre. Je me sens beaucoup plus à l’aise. Ça me permet de m’affirmer davantage et d’entretenir des liens différents avec d’autres personnes. Je partage aussi mon vécu. D’être capable de me lever devant les autres est un accomplissement pour moi.»

Il ajoute que cette fois, son séjour à Portage est une initiative de sa part. «La première fois, j’ai été obligé de suivre le programme en raison d’une décision de la cour. Cette fois-ci, je suis là pour moi. J’ai vraiment commencé à avancer à mon arrivée et ça fait visiblement la différence. La première fois, j’étais tout seul dans mon coin et ne parlais à personne. Maintenant, je suis ici pour moi et je profite aussi de l’aide des autres.

Sarah-Maude, de la région de Québec, espère repartir de Portage avec plus de confiance en elle. Dans son cas, le simple fait de nous rencontrer est une épreuve. «C’est un gros défi pour moi. J’ai toujours été gênée de nature. Demander quelque chose à quelqu’un est une aventure chaque fois. J’avoue que les objectifs du programme me rejoignent», précise la jeune femme qui a visiblement beaucoup de plaisir à participer aux jeux et dont les capacités sportives sont évidentes.

Bernard est originaire de Bellechasse, mais réside maintenant à Québec. Souvent cité en exemple comme individu ayant réussi à se reprendre en main, il est très ouvert à échanger sur les problèmes de consommation qu’il a connus dans le passé. «J’ai fait des témoignages dans plusieurs écoles. Souvent les jeunes aiment faire des liens. Lorsque tu leur parles de ton passé, ils se retrouvent dans ce que tu as été et demandent conseil. J’ai aussi un collègue de thérapie qui a décidé de revenir pour une quatrième fois. Il n’a jamais réussi à terminer le programme, alors je viens l’encourager à se rendre jusqu’au bout.»

Ne participe pas aux olympiades qui veut au sein de Portage ajoute Serge Comeau. «L’Ontario et le Nouveau-Brunswick ont de petites délégations d’une part pour les coûts, mais aussi parce que le désir de participer, la motivation et le cheminement des individus sont aussi des critères. Pour certains, la marche est encore trop grande, mais pour d’autres, c’est une activité inspirante et motivante.»