Projet de villégiature freiné dans les Etchemins

SAINT-MAGLOIRE. Amorcé en 2003, un projet de développement domiciliaire axé sur la villégiature bât de l’aile à Saint-Magloire, et ce, en raison d’un article du schéma d’aménagement qui empêche le prolongement ou la construction de chemins privés.

Natifs de cette localité et résidents de Pintendre, Manon Boutin et Bertrand Marceau possèdent deux importantes parcelles de terrain dans le rang Bellechasse, en bordure de la rivière des Orignaux, qu’ils morcellent et revendent à des citadins souhaitant aménager une résidence secondaire ou un chalet en pleine nature, aux abords d’un cours d’eau.

Une vingtaine de terrains situés sur la rive nord de la rivière et appartenant à M. Marceau ont été vendus depuis 2003. Ces terrains d’environ 60 000 pieds carrés ont tous une façade sur la rivière et sont accessibles par un chemin privé aménagé par M. Marceau. Des chalets ont été construits sur sept d’entre eux et d’autres le seront dans les prochaines années. Ce premier développement a été réalisé en deux phases et une troisième phase d’une dizaine de terrains est en attente.

M. Marceau et Mme Boutin, par le biais de la société de gestion MANBER qui leur appartient, ont en parallèle acquis un lot situé sur la façade sud de la rivière et où il serait possible de vendre une vingtaine de terrains supplémentaires. La mise en marche de ce nouveau projet de développement est également freinée par ce même règlement.

Pour tenter de régler ce litige, les promoteurs ont présenté en avril 2014 une première demande de dérogation qui a été appuyée par la municipalité de Saint-Magloire puis acheminée à la MRC et son comité d’urbanisme. Cette requête a été rejetée autant par le comité que par le conseil des maires.

Nouvelle demande

Après ce premier revers, Manon Boutin et Bertrand Marceau reviennent à la charge et tentent, une fois de plus, d’obtenir une approbation pour leur projet. Ceux-ci sont conscients que cela nécessiterait l’adoption d’une dérogation au schéma d’aménagement de la MRC pour la zone concernée ainsi qu’au règlement d’urbanisme de la municipalité de Saint-Magloire qui est en faveur de ce développement. Une correspondance a récemment été acheminée à l’ensemble des municipalités de la MRC, demandant à chacune de prendre position et adopter, le cas échéant, une résolution d’appui à leur requête.

«Nous savons que c’est un sujet assez délicat à la MRC. Ce que l’on souhaite, c’est que chaque conseil prenne le temps d’en discuter et de se questionner autant sur la réalité économique de la région que sur les moyens de contrer la dévitalisation. Notre clientèle est pour la plupart composée de citadins qui sont à l’aise financièrement. Ce sont des personnes cherchant la tranquillité et, surtout, la possibilité de s’évader en pleine nature, aux abords d’un plan d’eau. C’est ce que nous leur offrons», signale Mme Boutin.

Cette dernière ajoute qu’ils souhaitent ramener des gens dans la région et contribuer, à leur façon, au développement de Saint-Magloire et des paroisses environnantes. «La demande est forte. Les gens qui achètent nos terrains recevront leurs amis et familles. Ils investiront dans l’économie et ce sera bon non seulement pour Saint-Magloire, mais pour l’ensemble des commerces de la MRC», indique M. Marceau.

Témoignage

Lors du récent passage de LA VOIX DU SUD sur les lieux, Bruno Martel et Johanne Ferland, qui ont acquis un terrain de M. Marceau en 2005, confirment les dires des promoteurs. «C’est devenu notre coin de paradis. Nous avons été attirés par la beauté du paysage et la quiétude que nous offre la rivière», soulignent ces résidents de l’Ange-Gardien, sur la rive nord de Québec.

Des terrains adéquats

Les terrains vendus par Bertrand Marceau, ainsi que ceux éventuellement offerts par Gestion MANBER, sont dénués de services municipaux et d’électricité. L’entretien du chemin privé est effectué par Gestion MANBER qui refile la facture directement aux propriétaires de terrains qui doivent, dès qu’ils construisent leur chalet ou résidence secondaire, aménager une fosse septique avec camp d’épuration afin d’éviter tout déversement vers la rivière. «Nos terrains sont tous cadastrés à partir de la ligne des hautes eaux et leur superficie dépasse largement la norme minimale requise (43 400 pi2) pour la construction d’installations septiques», indique Bertrand Marceau qui ajoute que le chemin privé se trouve à plus de 250 pieds de la rivière, ce qui le protège de potentielles inondations.