Projet d’école alternative dans Bellechasse

Un groupe de parents souhaite l’implantation de deux écoles alternatives à plus ou moins brève échéance dans le nord de la MRC de Bellechasse, ce qui serait une première dans la région.

Le Collectif pour une éducation alternative dans Bellechasse, comité formé en septembre dernier, tenait une première séance d’information au Complexe municipal de Saint-Nérée le mardi soir 13 décembre. Une rencontre similaire aura lieu le mardi 20 décembre à La Durantaye.

Ceux-ci ont présenté à la vingtaine de parents présents les détails de ce projet qui vise l’implantation, à l’école L’Éveil ainsi qu’à l’école Plein-Soleil de La Durantaye, d’un nouveau système d’apprentissage, similaire aux écoles ouvertes ou de type Montessori par exemple, où l’enfant apprend à son rythme et développe son autonomie, dans le respect des apprentissages requis par le ministère de l’Éducation.

Membre du comité, Andrée Pelletier souligne que les deux écoles ont été choisies en raison de leurs similitudes. «Celles-ci accueillent une trentaine d’élèves chacun et fonctionnent déjà très bien en multiniveaux. On voulait des établissements qui avaient la capacité d’accueillir de nouveaux enfants dans le futur, car nous sommes convaincus que le concept intéressera des parents des paroisses environnantes», mentionne-t-elle.

Présidente du comité, Émilie Simard de Saint-Nérée a brossé un portrait complet du concept d’école alternative où, a-t-elle précisé, l’enfant est partie prenante de son développement personnel et peut lui-même bâtir son horaire en fonction de ses goûts et intérêts, de ses forces et faiblesses.

Fondateur et ancien directeur de l’école alternative Yves-Prévost de Québec, Marc Audet a également fait part de son expérience en plus d’expliquer le concept de la pédagogie Freinet qui a vu le jour en France dans les années 20 et que l’on souhaite implanter dans Bellechasse.

«Dans nos écoles, on apprend en faisant, en pratiquant et en expérimentant. C’est en revenant sur nos expériences d’apprentissage qu’on développe notre savoir-faire. On privilégie aussi l’écriture, car on pense que les gens apprennent à écrire en écrivant. On stimule les jeunes à écrire et on intervient comme enseignant en leur montrant les règles par la suite. C’est comme ça qu’on apprend dans la vie», précise-t-il.

Tâter le pouls

Les membres du comité soulignent que les soirées d’information de Saint-Nérée et La Durantaye visaient à informer les parents du projet, d’abord, mais aussi à vérifier leur intérêt envers celui-ci. «C’est certain que les parents doivent être en accord avec un tel projet avant de le lancer, c’est primordial», précise Andrée Pelletier.

Émilie Simard ajoute que non seulement les parents, mais aussi les enseignants doivent aussi adhérer au principe et aux valeurs de l’école alternative.  Une fois cette étape franchie, des discussions devront aussi être menées avec la Commission scolaire de la Côte-du-Sud qui, souligne-t-elle, est déjà au courant de leurs démarches.

Soulignons que le projet a reçu l’aval des conseils municipaux des deux municipalités concernées.

Un concept différent

Les écoles alternatives fonctionnant sous le principe de la pédagogie Freinet se distinguent, selon ses promoteurs, par ses nombreuses particularités. Parmi celles-ci, on retrouve :

– Création de petits foyers où des élèves de la maternelle à la sixième année se côtoient plusieurs fois par jour.

– Enseignement des matières de base par niveaux en avant-midi.

– Ateliers avec des parents et ressources du milieu en après-midi.

– Réalisation de projets personnels en après-midi, avec intégration des matières du programme académique.

– Implication des parents à divers niveaux.

– Augmentation de la réussite scolaire et déduction du décrochage scolaire.

– Développement d’un fort sentiment d’appartenance envers l’école

– Respect des règles de vie.