Projet porcin à Armagh: une nouvelle étape est franchie
CONSULTATION. Une nouvelle étape a été franchie dans le projet de construction d’une maternité porcine sur le rang de la Fourche à Armagh, dans Bellechasse.
Ce projet piloté par le Centre de développement du porc du Québec et ses partenaires, dont la Commission scolaire de la Côte-du-Sud, vise l’implantation d’une maternité de 600 truies avec 60 cochettes qui servira à la fois de centre de recherche de calibre international ainsi que de centre de formation.
Une centaine de personnes avaient pris part à une première assemblée d’information le 23 janvier dernier et une assemblée publique de consultation réunissant une foule similaire s’est déroulée le mercredi 14 août à la salle paroissiale de la localité.
Pilotée par la MRC de Bellechasse, qui avait reçu le mandat de la part de la municipalité d’Armagh, cette rencontre avait pour objectif d’informer la population sur le projet et son avancement, de connaître les préoccupations de la population quant aux inconvénients qui pourraient découler de sa réalisation, en plus de recueillir les commentaires des citoyens sur les mesures d’atténuation pouvant être exigées de la part du conseil municipal, afin de favoriser son insertion dans le milieu et contribuer à son insertion sociale.
Mairesse de Sainte-Claire et préfet suppléant de la MRC de Bellechasse, Denise Dulac agissait en tant que commissaire en chef lors de cette rencontre, accompagnée dans cette tâche par les maires de Saint-Lazare et d’Armagh, Martin J. Côté et Sarto Roy.
Mme Dulac souligne que cette assemblée était une étape importante dans le processus de réalisation du projet et de délivrance du permis de construction. Elle a rappelé que le projet répondait à la fois aux règlements d’urbanisme de la municipalité d’Armagh et au schéma d’aménagement de la MRC de Bellechasse, ainsi qu’aux critères établis par le ministère de l’Environnement.
«Les gens avaient besoin de connaître davantage le projet, de voir comment ça va fonctionner. Ils ont le droit de poser leurs questions et nous sommes là pour y répondre du mieux de nos connaissances», précise Mme Dulac.
Des représentants du CPDQ et des trois ministères concernés par ce projet étaient également présents à cette assemblée de consultation. Au cours des prochaines semaines, les trois commissaires se réuniront afin d’étudier les commentaires et interventions de la soirée.
Un rapport final sera présenté à la MRC de Bellechasse le 18 septembre prochain et la municipalité d’Armagh recevra copie de la résolution d’acceptation du conseil.
Plusieurs intervenants
La première partie de cette soirée de consultation a permis au directeur général du CPDQ, Jacques Faucher, ainsi qu’au chargé de projet Francis Pouliot de présenter un plan plus précis des installations et des critères qui ont mené au choix du site qui, de rappeler M. Faucher, devait se trouver au plus à 45 minutes du Centre de formation agricole de Saint-Anselme et à au moins trois kilomètres d’un autre élevage porcin, pour des raisons de biosécurité notamment.
Au retour de la pause, les citoyens et intervenants qui s’étaient au préalable inscrits pouvaient poser des questions en lien avec ce projet de maternité. Plusieurs d’entre eux ont notamment questionné le choix du site et une citoyenne, Nicole Bolduc, a déposé une pétition de 578 signatures s’opposant à ce choix.
À une question qui lui a été posée, le maire Sarto Roy a souligné que cette nouvelle maternité, en plus de respecter toutes les normes en vigueur, pourrait s’avérer un bel outil de développement du fait que des chercheurs et observateurs de partout dans le monde s’y rendront au cours des prochaines années, créant ainsi un achalandage qui profitera aux services de proximité de sa municipalité.
Projet hautement technologique
Le chargé de projet Francis Bourque a rappelé que la future maternité porcine fera appel à un système d’alimentation de précision et à l’intelligence artificielle. On y trouvera, indique-t-il, des équipements de haute technologie dans le secteur porcin, que ce soit au niveau des bâtiments ou des équipements qui sont toujours en commande.
Le projet se situe sur une terre de 19 âcres, dont 11 demeureront en culture et serviront à l’épandage du lisier qui, a-t-on mentionné, ne se fera qu’une fois par année, au printemps. La fosse, qui sera couverte, aura une plus grande capacité d’entreposage de lisier (3 900 mètres cubes) que les fosses conventionnelles. Celle-ci fera 127 pieds de diamètre contre 12 de profondeur
Le complexe sera situé à bonne distance des cours d’eau (182 m), à 226 et 269 mètres des résidences les plus près, à 49 mètres du chemin public, ainsi qu’à 2,2 km du Parc des chutes et 1 km de la piste cyclable, indique-t-on. Le bâtiment d’élevage et le réservoir d’entreposage du lisier seront situés à plus de 30 mètres de puits artésiens et à plus de 2 km des puits de la municipalité.
Si tout va comme prévu et que les permis sont délivrés à temps, la construction du complexe comprenant un bâtiment 44 800 pieds carrés, comprenant une fosse fermée et trois chemins d’accès, sera réalisée d’ici la fin de l’automne 2020 et les projets de recherche pourront débuter dès l’arrivée des premiers animaux.