Renaissance fragile du dépanneur d’Honfleur

DOSSIER. Les petites municipalités de la région ont de la difficulté à conserver certains de leurs services de proximité. À titre d’exemple, Saint-Raphaël et Saint-Nazaire ont perdu leur magasin général. Plus récemment, on a assisté à la perte du service d’essence à Saint-Léon et Saint-Magloire, ou encore à la fermeture des épiceries de Sainte-Rose, Saint-Louis, Saint-Philémon et Saint-Cyprien. Ces épisodes ont inspiré La Voix du Sud qui a tâté le pouls de certains commerces de proximité qui tiennent le fort, malgré les embûches.

Homme d’affaires bien connu et impliqué au sein du conseil d’administration du dépanneur local à Honfleur, Gaétan Fortier se rappelle que les citoyens de sa localité ont dû composer avec l’absence d’un tel service pendant deux ans avant qu’une coopérative prenne la relève en 2006. «Nous avons choisi d’aller de l’avant avec un dépanneur, mais en se gardant l’option de revendre le bâtiment comme résidence si cela ne devait pas fonctionner.»

Le cœur du village

Le dépanneur est devenu, comme ailleurs, le point de mire du village depuis la disparition du guichet automatique de Desjardins et la relocalisation du comptoir postal. Malgré cela, il y a une baisse depuis quelques années, convient la gérante du commerce, Annick Fillion. «Les gens le prennent peut-être pour acquis et l’attrait des grandes surfaces en ville nous affecte.» Huit employés y trouvent un travail, tous à temps partiel, à part la gérante.

La vente d’essence et les opérations régulières ne suffisent d’ailleurs pas au dépanneur pour boucler son budget. La tenue d’un festival familial dans la localité permet toutefois de recueillir plus de 12 000 $ annuellement, grâce à l’opération du restaurant sur le site. «Il y a deux ou trois ans, nous faisions environ 25 000 $ de profits. Depuis deux ans, c’est tombé à 5 000 $ ou 6 000 $. Nous vendons moins d’essence et les marges de profits sont plus basses, alors c’est certain que cela a des conséquences.»

La localité a une identité particulière, étant située à proximité des principales municipalités de la MRC. De plus, peu de résidents d’Honfleur travaillent dans la municipalité, ce qui les oblige à se déplacer à l’extérieur pour gagner leur vie. L’organisation du commerce songe à instaurer des promotions occasionnellement dans l’espoir de ramener des clients au bercail, indique Annick Fillion. «C’est ce dont on discute actuellement, des promotions sur le café ou autres, pour que les gens fréquentent davantage le dépanneur. Il faut être imaginatifs.»