Restauration : une industrie en pleine transformation

AFFAIRES. Résident de Sainte-Justine et propriétaire du restaurant La Grille de Saint-Prosper, Louis Robert est un acteur bien au fait de ce qui se passe actuellement dans le domaine de la restauration, que ce soit en Bellechasse-Etchemins ou ailleurs. Et surtout, de ce qui risque de survenir au cours des prochaines années.

Selon lui, les obstacles sont nombreux pour les acteurs du domaine de la restauration actuelle, car en plus de la pandémie, des mesures sanitaires et des fermetures fréquentes et forcées des salles à manger, il y a également la hausse récente du salaire minimum annoncée par le gouvernement du Québec et l’inflation sur différents produits.

« Certains de mes fournisseurs m’ont avisé qu’il y aurait des hausses de prix sur le fromage, le café, le porc et le bœuf, entre autres. Aller au restaurant, ça va coûter de plus en plus cher pour certains », indique-t-il en ajoutant toutefois qu’il était important, pour les restaurateurs, de savoir s’adapter et, surtout, d’innover.

À cet effet, il dit avoir tenu un sondage sur les réseaux sociaux et sur les 204 répondants, 56 % ont manifesté leur intérêt pour des boites-repas ainsi que du prêt-à-manger ou à cuisiner, dans le même sens que les produits offerts par le Marché Good Food et autres entreprises du même genre.

« Ça confirme ce que j’entrevoyais pour un futur plus ou moins rapproché », indique-t-il en ajoutant que « si du casse-croûte, ce sera toujours bon, de plus en plus les gens veulent autre chose également », poursuit-il en ajoutant que les gens réservent de plus en plus leur budget-restaurant pour les soupers, au détriment des déjeunes et des dîners.

En ce qui a trait aux déjeuners, les nouveaux travailleurs ont plus tendance, toujours selon lui, à faire la file dans les chaines de restauration rapide, puis d’aller en salle à manger les week-ends.

Se lancer en restauration : un défi

Selon Louis Robert, si quelqu’un veut ouvrir ou acheter un restaurant, la personne devra bien réfléchir à la question, surtout avec tout ce qui s’en vient. « C’est beaucoup de travail, surtout avec le manque de main-d’œuvre, la hausse des coûts et de salaires. Ça va se refléter dans l’assiette du client, sans oublier que cela réduira sensiblement nos marges de bénéfice net », indique-t-il.

Celui qui est aussi président du conseil d’administration de la Caisse des Etchemins convient également que le financement est un autre obstacle pour les promoteurs, la plupart des institutions financières étant « frileuses » à l’idée d’investir dans ce domaine ainsi qu’en hôtellerie ou dans les bars.

« À part les équipements qui ont une certaine valeur, ça reste souvent de l’intangible ou de l’immatériel et en ce sens, la plupart des institutions financières demandent des garanties équivalentes à 50 % ou 75 % du montant emprunté. Il n’y a à peu près que la Banque de développement du Canada (BDC) qui accepte de se financer des projets de ce genre », précise-t-il.

M. Robert mentionne enfin que sur le territoire Beauce-Appalaches-Etchemins, son fournisseur en système informatique lui a dit que 28 de ses clients avaient fermé définitivement dans la dernière année et qu’il s’attendait à une autre vague de fermetures au cours des six prochains mois, notamment en raison du manque de main-d’œuvre et du casse-tête que tout cela représente.