Robin Forgues: la pose d’arbres de Noël, une profession

BELLECHASSE. Natif de Buckland et maintenant résident de Sainte-Claire, Robin Forgues est un entrepreneur particulier. Son travail conventionnel est la taille et la récupération de haies de cèdres en été. Du 1er novembre au 18 décembre, c’est l’installation de sapins de Noël qui prend tout son temps.

Cette année uniquement, il aura installé pas moins de 2 300 sapins. Il a même atteint le cap des 2 460 sapins il y a quelques années. «C’est dans mon domaine, j’étais bûcheron avant. J’ai toujours œuvré dans le domaine du bois, avec l’érablière familiale par exemple. J’aime la nature.»

Son gagne-pain peut sembler particulier, sauf qu’il n’y a rien d’anodin à son avis. Les gens qui estiment que la fête de Noël n’est plus ce qu’elle était autrefois ont tort à son avis. Il répond à un besoin grandissant, ajoutant que la grande majorité de ses clients sont du volet commercial. «Il y en a beaucoup qui riaient de ça il y a quelques années, mais c’est un produit comme un autre. On réalise souvent des contrats d’importance. Certains varient entre 5 000 $ et 8 000 $. C’est dispendieux pour créer une ambiance, mais c’est ce que les gens veulent. Nous on offre le service et on fait de notre mieux.»

Sa clientèle se trouve surtout en milieu urbain, ce qui l’amène à se déplacer passablement au cours d’une année. «En ville, ils ne touchent à rien, ils font tout faire, la pose, les lumières, les couronnes, tout. C’est un produit clé en main. Les gens en ville semblent un peu plus festifs», observe-t-il.

Ces dernières semaines, Robin Forgues et son équipe auront réalisé plusieurs installations d’importance. Le Centre des congrès de Québec, des magasins Latulippe, des centres commerciaux et des succursales des Caisses Desjardins en sont quelques-unes. Son plus gros contrat cette année, le Mont Ste-Anne avec près d’une vingtaine de sapins, dont un de 25 pieds. Le plus imposant qu’il a installé faisait 30 pieds de hauteur.

Avant d’installer 2 300 sapins, il faut les trouver. Cette année, c’est dans la région de Lac-Mégantic qu’il s’est alimenté. «Certains dans la région peuvent le faire, mais c’est surtout vers l’Estrie que l’on peut trouver autant de sapins. Les sapinières doivent pouvoir nous alimenter en quantité, mais aussi en qualité, dans toutes les grandeurs, les formats, de 4 à 30 pieds de hauteur généralement.»

Être créatif

Sans être complexe, son travail implique toutefois plusieurs étapes. «Il faut d’abord cibler le sapin souhaité, le transporter, installer les lumières et fixer le sapin selon différentes méthodes pour s’assurer qu’il demeure stable. Certains clients nous exigent une présentation particulière. Il arrive que l’on crée un concept nous-mêmes. On discute ensemble de ce que l’on pourrait faire et on se lance. Il faut être plus créatif et proposer des nouveautés.»

L’installation d’arbres de Noël est une activité intense pour Robin Forgues et ses équipiers puisqu’elle se déroule dans une courte période.

Il observe que le marché pour ce qu’il a à proposer est à la hausse. Six personnes travaillent activement avec lui pendant cette période. «La demande est grandissante et on voit d’autres entreprises faire un peu comme nous. Le bouche à oreille est une chose, mais aussi les installations réalisées qui sont vues par les autres. Les gens s’informent à ceux chez qui on a fait des choses, un peu comme ça.

S’il réussit facilement à combler son emploi du temps, Robin Forgues croit qu’il pourrait réussir à faire davantage d’installations si le besoin l’exigeait, sauf qu’il ne forcera pas la note. «Augmenter la cadence est encore possible, sauf que trouver de gens pour le faire est difficile. Il faut offrir une qualité aussi. Les sapins, c’est des journées complètes, beau temps mauvais temps, car il faut respecter un calendrier et les délais de livraison. C’est un bon coup à donner.»

Son travail n’est pas difficile physiquement «J’aime beaucoup ce que je fais. C’est encore motivant de me lever le matin. J’ai mes fins de semaine pour me reposer et faire autre chose.»

Robin Forgues passera donc les prochaines semaines dans l’érablière familiale, jusqu’à l’arrivée du printemps, suivra le début de la saison des haies de cèdres, ensuite celle des sapins de Noël et ainsi de suite…