Saint-Damien amorce son virage
COMMUNAUTÉ. Le moment où les religieuses de la Congrégation des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours (NDPS) quitteront la localité de Saint-Damien approche et la municipalité se prépare à cette transition depuis plusieurs mois.
Près de 200 personnes se sont déplacées à la Maison de la Culture de Bellechasse, lundi soir dernier, et plus de 130 foyers étaient branchés sur le web pour une mise à jour de l’évolution des dossiers.
Si certains projets sont déjà en marche, d’autres sont en développement et certains toujours sur la planche à dessin. Néanmoins, les allocutions prononcées par Sœur Madeleine Fillion (NDPS), Charles Ouellet (Lac-Vert), Michel Boissonneault (Cœur villageois), Michel Tardif (Société historique de Bellechasse) et le maire Sébastien Bourget ont tracé un portrait assez précis de cette évolution.
Pour un, le maire Bourget estime que cette mise à jour était nécessaire. « On voit que ça intéresse les gens, même si certains éléments étaient déjà connus. On a saisi une mauvaise nouvelle, le départ des religieuses, et on tente de le transformer en opportunité. C’est un virage que l’on veut faire. Nous aurions pu dire que c’est aux religieuses et c’est à elle d’en faire ce qu’elles veulent. On a plutôt vu un potentiel de développement et de renouveau. Saint-Damien a déjà été un pôle et on veut changer les tendances, car on vit une décroissance », a-t-il résumé.
Il a tenu à préciser que l’ensemble des projets n’aura aucun impact sur le compte de taxes des citoyens. « Tout cela sera financé par la congrégation qui y consacrera un budget de fonctionnement. On s’est assuré que le tout ne se fasse pas sur le dos des citoyens. »
Des idées plus précises
Globalement, les personnes ayant assisté à la présentation ont pu apprendre que le site de la Maison-mère deviendra un point de chute pour l’hébergement temporaire de travailleurs étrangers de différentes entreprises du secteur. Une douzaine de logements pourraient aussi abriter des personnes retraitées autonomes et ainsi éviter leur exode vers les grands centres.
La boulangerie est déjà en exploitation et les ateliers de travail de la Barre du Jour y sont déjà installés. Le CISSS Chaudière-Appalaches s’installera également sur les lieux avec une clientèle en déficience intellectuelle, illustrant ainsi une certaine vocation sociocommunautaire, précise le maire Bourget. « On avait commencé des pourparlers avec certains organismes et certains se sont montrés intéressés. Résidence Bellechasse-Sud indique qu’il y a un besoin énorme pour loger ces travailleurs et estime pouvoir occuper 102 chambres de l’établissement. »
Le Domaine du Lac Vert et sa vocation touristique serviront autant la population locale, que régionale et de l’extérieur. Le développement du site sera d’ailleurs parrainé par la congrégation sur une période de cinq ans.
« On souhaite vraiment que notre projet ait un caractère régional, que le Domaine du Lac Vert devienne un incontournable et soit en partenariat avec les autres principaux attraits de la région, dont le parc régional Massif du Sud, la Cycloroute et les commerçants locaux, pour servir à la fois d’outil et de support au développement touristique », a confié Charles Ouellet qui pilote ce comité.
Une érablière de 9 300 entailles vient aussi de recevoir une approbation de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
Développer le cœur du village
Un autre comité, dirigé par Michel Boissonneault, souhaite mettre en valeur le « Cœur Villageois » de la localité. Aménagement d’un sentier pédestre, création de bandes riveraines, réfection du kiosque, promotion de la pêche et aménagement d’une scène flottante font partie des premières choses à être réalisées.
Le legs des religieuses du lac au cœur du village a également ouvert plusieurs possibilités, indiquait M. Boissonneault. « Le concept va se développer autour de la maison-mère. Au départ, la mise en valeur du lac et de développer des choses autour avait été retenu. On s’est mis à voir un peu plus grand et c’est là qu’on a regardé la maison-mère et le parc des Bâtisseurs, situé tout près. On réfléchit à une signature touristique et l’innovation pourrait être un thème intéressant. »
Michel Tardif de la Société historique de Bellechasse a illustré que l’implication de son organisme est déjà bien ancrée. La maison souvenir, la chapelle Notre-Dame-des-Montagnes, la maison généraliste et la grande chapelle font partie de l’équation, tout comme le Centre d’archives régional qui a vu le jour il y a quelques mois, grâce à l’appui de la communauté religieuse. « C’est beaucoup d’histoire. Non seulement celle de la congrégation, mais celle de Saint-Damien puisque le Père Brousseau en est le fondateur. Cette histoire est aussi celle de Bellechasse, puisque les religieuses ont œuvré à l’enseignement dans 14 des 20 municipalités de la MRC », a-t-il résumé.
La Société historique de Bellechasse a également pris en charge le Centre d’archives de la Congrégation et mis sur pied le musée de la congrégation, ainsi qu’un circuit patrimonial. À l’été 2022, le Centre d’archives des religieuses et celui de Bellechasse seront aménagés dans l’un des bâtiments pris en charge par la Société. L’exposition sur l’histoire de la congrégation sera aussi déplacée dans les jubés de la grande chapelle.