Saint-Nérée : l’épicerie coopérative fermera ses portes

COMMERCE. Six ans après son ouverture officielle, c’est la fin pour le Marché Saint-Nérée. Le conseil d’administration de la coopérative de solidarité a annoncé, au cours des derniers jours sur ses réseaux sociaux, que le commerce mettra un terme officiel à ses opérations ce dimanche 23 octobre.

Présidente de la coopérative, Murielle Labrecque a souligné que c’était avec beaucoup de tristesse que les membres du conseil d’administration avaient pris cette décision qui a été entérinée par les membres présents à une assemblée spéciale tenue le mardi 11 octobre dernier.

« On leur a présenté les plus récents états financiers et ceux-ci ont convenu que la décision de fermer était la meilleure, même si plusieurs auraient souhaité qu’on la garde ouverte », souligne Mme Labrecque qui ajoute que la coopérative faisait également face à un important manque de personnel, n’ayant que des employés à temps partiel et pas de gérant depuis le mois d’août.

« Les ventes des membres ont beaucoup diminué également et celles-ci étaient loin de couvrir les frais de base et les frais récurrents. Les gens vont plus vers les grandes chaînes, car celles-ci ont des spéciaux plus alléchants que les nôtres, mais si les gens avaient acheté un peu plus à Saint-Nérée, ne serait-ce que 50 $ par semaine par famille, cela nous aurait aidés », a-t-elle indiqué.

La présidente ajoute que la pandémie leur a fait beaucoup de mal du fait que la coopérative s’est privée d’entrées financières importantes. « En temps normal, nous préparions beaucoup de buffets, que ce soit lors de funérailles ou pour des familles. Nous n’en avons pas fait pendant deux ans et ce sont donc des entrées d’argent que nous n’avions plus », poursuit-elle en ajoutant que les buffets, le service de casse-croûte et les mets préparés ont permis au commerce de se maintenir à flot au cours des années précédentes.

Soulignons que le service de casse-croûte sera fermé lui aussi à compter de dimanche, à moins que quelqu’un décide de le louer à son compte. « Cela me fait de la peine, cela fait cinq ans que je suis impliquée là-dedans et qu’on tient cela à bout de bras. On aurait voulu faire des activités de financement, mais la pénurie nous a mis des bâtons dans les roues. »

Réactions de la municipalité

S’il se désole de la fermeture de l’un des derniers services de proximité dans sa localité, le maire Pascal Fournier mentionne que cette décision du conseil d’administration ne surprenait personne du fait que les gens allaient de moins en moins fréquemment à l’épicerie et que celle-ci vivait des difficultés financières depuis plusieurs mois.

« Cela faisait un bout que ça n’allait pas bien, on mettait entre 5 000 $ et 10 000 $ par année en plus de fournir la bâtisse et les équipements. On n’était pas pour mettre 50 000 $ par année dans ce dossier non plus », indique-t-il en rappelant que la majeure partie de ses concitoyens travaillent à l’extérieur et en profitent donc pour faire leur épicerie ailleurs.

Avec la fermeture de l’épicerie qui arrive à grands pas, rien n’est certain quant à l’usage du commerce et des équipements s’y trouvant, qui sont la propriété de la municipalité et devront assurément être liquidés, indique le maire qui se réjouit toutefois de l’implantation, en décembre prochain, d’une nouvelle garderie qui occupera l’appartement au-dessus de l’épicerie.

Un peu à l’image des nouveaux projets pilote de services de garde qui ouvriront en Chaudière-Appalaches, à Saint-Anselme notamment, cette nouvelle garderie sera opérée par deux propriétaires de services de garde en milieu familial de Saint-Damien et Saint-Raphaël qui ont décidé d’unir leurs forces pour ouvrir cette nouvelle installation de 12 places.