Saint-Philémon: controverse autour d’un chien abattu

Une histoire de chien abattu par un employé municipal vendredi dernier crée beaucoup de remous ces jours-ci à Saint-Philémon, ainsi que sur Facebook, où déferle une série de commentaires désobligeants envers la municipalité et l’employé concerné.

Le chien en question, un bulldog américain croisé pitbull d’un an et demi, a été abattu vendredi dernier par l’employé municipal qui en avait reçu l’ordre du maire, Daniel Pouliot.

« Ce n’est pas la première fois que nous avons des problèmes avec ce chien. On essayait souvent de l’attraper, car il errait souvent dans nos rues. À cette occasion, il était près de la cour d’école et faisait peur aux enfants. Il a aussi montré de l’agressivité envers nos employés municipaux, courant même après l’un d’eux. Nous étions pleinement justifiés d’agir ainsi », d’affirmer le maire.

« Plusieurs avaient peur de lui et s’empêchaient de sortir, de craindre de le croiser et d’être attaqués », poursuit-il, ajoutant avoir reçu de nombreux appuis de résidents de Saint-Philémon. « On voit aussi tout ce qui s’est écrit sur Facebook. Ce qui est un peu dommage là-dedans, c’est que la très grande majorité de ces commentaires proviennent de gens de l’extérieur, qui ne sont pas au courant de ce qui se passe chez nous. »

M. Pouliot ajoute que le règlement municipal est clair, mais qu’il est rarement appliqué à la lettre car les chiens qui se promènent ne sont pas agressifs, sauf exception. « À ma connaissance, c’est la première que la municipalité doit agir de la sorte. C’est vraiment un cas extrême. »

Le propriétaire réagit

Contacté mardi en après-midi, le propriétaire du chien, Jonathan Labrecque, dénonce cette décision des autorités municipales. Ce dernier songe même à poursuivre la municipalité pour non-respect de ses propres règles qui, selon lui, obligent la municipalité à garder tout chien errant capturé pendant au moins trois jours, afin de permettre à son propriétaire de le récupérer.

Toujours atterré de la perte de son animal, le jeune homme de 18 ans dit avoir averti les autorités municipales et la MRC de Bellechasse dès la disparition de celui-ci, vendredi. « Ils m’ont promis que dès qu’ils le verraient, ils m’avertiraient pour que j’aille le chercher. Finalement, après trois jours, j’apprends qu’ils l’ont abattu sans me l’avoir dit, ce qui est inacceptable et inconcevable », affirme-t-il.

S’il comprend que son chien pouvait faire peur à certains en raison de son allure, ou du fait qu’il était croisé avec du pitbull, il affirme que celui-ci était doux et aimait les gens, agissant un peu comme chien d’assistance auprès de sa mère, atteinte de surdité, même s’il n’avait pas été formé pour cela.

« C’est certain qu’un chien qui est entouré de trois ou quatre personnes peut se sentir menacé. À ce moment, il va être agressif, c’est certain. »

Le jeune homme a aussi averti la propriétaire du Centre canin de Bellechasse, Isabelle Duchesneau, qui a publié la nouvelle de la disparition sur sa page Facebook, mis des annonces partout dans la municipalité et rencontré des commerçants pour les avertir de la situation. Cette dernière s’explique mal la décision de la municipalité.

« C’est certains qu’ils ne voulaient pas s’embarrasser d’un chien pendant trois jours », mentionne-t-elle.

Jonathan Labrecque avait aussi contacté la Sûreté du Québec, dimanche, disant craindre que son animal ait été volé par un de ses voisins, avec lequel il avait des problèmes de voisinage. Après avoir fait des vérifications, dimanche et lundi, la SQ a fermé le dossier et averti M. Labrecque du décès de l’animal.

Débat au conseil municipal

Daniel Pouliot affirme que le règlement municipal sur les chiens errants et son application seront à l’agenda du conseil municipal du 11 novembre prochain. Le maire invite d’ailleurs la population à venir s’exprimer sur ce sujet. Mme Duchesneau, qui entendait assister à cette rencontre et poser des questions au maire Pouliot à ce sujet, a finalement décidé de ne pas y assister, préférant plutôt travailler à la réalisation d’un projet de contrôle animalier sur le territoire de la MRC de Bellechasse qu’elle proposera à l’ensemble des 20 municipalités du territoire.