Se parler, s’informer et s’organiser

SOCIÉTÉ. La région de Bellechasse réfléchit depuis quelques années déjà à l’avenir de ses églises et de son patrimoine en général. Un deuxième forum sur le patrimoine religieux s’est tenu vendredi dernier à Beaumont après une première mobilisation en 2008.

Sous le thème «L’avenir de mon église dans ma communauté», l’activité a permis à une centaine de personnes d’assister à différentes présentations avant de participer à une série de tables rondes sur le sujet.

Différents constats sont ressortis de cette rencontre. Si tous se sont entendus sur l’importance de protéger le patrimoine, ils ajoutent qu’il faudra lui trouver de nouveaux usages, le faire connaitre aux futures générations et aux nouveaux résidents des municipalités concernées.

Les participants se sont aussi entendus sur l’importance de ne pas déstructurer une municipalité simplement dans le but de conserver une église. Les milieux concernés devront réagir rapidement, car obtenir des consensus pourra être très long.

Agent culturel à la MRC de Bellechasse, Claude Lepage précise que les différentes présentations avaient pour but de permettre aux gens présents de se mettre à niveau sur la situation dans l’ensemble de la province. «On a plus insisté sur ce qui doit être fait pour se mettre en action. Il faut maintenant se parler et s’informer, car les gens ne sont pas tous à niveau, et on doit aussi s’organiser. Le colloque de 2008 a permis de sensibiliser et de se dire que ça s’en venait. Peut-être qu’un troisième dans quelques années serait utile pour voir où nous en sommes», selon lui.

D’autres vocations

Le responsable du département des fabriques au Diocèse de Québec, Rémy Gagnon, partage ce point de vue. «On sait qu’il devra y avoir d’autres occasions de dialogue entre le monde religieux et le monde politique, mais aussi avec les citoyens des villages sur le patrimoine bâti et religieux».

La précarité des organisations paroissiales n’ira pas en s’améliorant selon lui. «On constate l’incapacité des fabriques de pouvoir bien prendre soin du patrimoine bâti qui leur appartient. Nous avons une volonté d’établir des ponts avec d’autres organisations qu’elles soient civiles, culturelles ou économiques».

Toutes les églises ne fermeront cependant pas à son avis sauf que certaines serviront à autre chose que la pratique religieuse. «La majorité continuera d’avoir un usage aux fins du culte catholique, les paroisses continueront d’œuvrer aux fins de pastorales et de religion dans les milieux peut-être différemment, un certain nombre de lieux pourront être partagés avec d’autres usages notamment des services culturels, sociaux, municipaux ou autres».

M. Gagnon voit d’un bon œil que la région de Bellechasse se positionne. «On constate des initiatives du genre dans d’autres milieux, mais Bellechasse a comme une sensibilité particulière et les gens ont commencé à exercer une volonté de trouver des solutions pour conserver ce patrimoine tant matériel, archivistique et même immatériel».

Claude Lepage observe pour sa part que la région de Bellechasse est dans une situation avantageuse par rapport à d’autres régions. «Bellechasse, on est chanceux. Nous avons des églises en santé. De belles églises qui ont des bonnes cotes et qui ont accès à du financement ce qui n’est pas le cas dans des régions de colonisation plus récente. Deux églises dans Bellechasse sont maintenant la propriété de la municipalité, à La Durantaye et Saint-Vallier. Des choses changent et on doit accompagner ce changement-là. Il ne faut pas forcer les choses, mais ne pas les ignorer non plus».