Secteur public: des lignes de piquetage dans Les Etchemins

TRAVAIL.  Comme ce fut le cas dans l’ensemble de la province où 420 000 membres du front syndical CSN, FTQ, APTS et CSQ ont manifesté leur mécontentement vis-à-vis le gouvernement Legault en ce qui a trait au déroulement actuel des négociations dans le secteur public, des lignes de piquetage étaient dressées aujourd’hui dans la MRC des Etchemins.

Ce fut le cas tout d’abord au Centre de santé des Etchemins où plusieurs dizaines d’employés, membres de la CSN, de la FTQ ou de l’APTS, devaient à tour de rôle prendre le relais dans le stationnement de l’établissement, tout au long de la journée du 6 novembre.

Agente administrative et porte-parole syndicale pour le front commun, Nadia Vallières a dit déplorer les dernières offres patronales qui, a-t-elle précisé, étaient insuffisantes. Mme Vallières et son collègue Mathieu Gilbert, technologue en physiothérapie et porte-parole de l’APTS, ont rappelé que les conditions de travail et, surtout, les conditions salariales étaient au cœur du conflit.

« Nous accusons un important retard au cours des dernières années au niveau salarial et ils n’offrent même pas l’inflation depuis 10 ans. Nos salaires sont moindres que dans le privé et nous ne sommes même plus de calibre à ce niveau, nos gens étant de plus en plus nombreux à quitter pour aller dans le secteur privé », indique Mme Vallières en ajoutant, tout comme M. Gilbert, que les augmentations salariales proposées, soit 10,3 % sur cinq ans, sont loin d’être suffisantes quand on regarde celles offertes aux policiers (21 % sur 5 ans) qui ont d’ailleurs été rejetées par ces derniers.

« Les conditions de travail sont également au menu des discussions, mais un peu moins que lors de la négociation précédente. Les deux aspects sont importants, car il faut être plus attractifs que nous le sommes présentement, surtout avec l’importante pénurie de main-d’œuvre que nous vivons », insiste-t-il

« Le gouvernement veut maintenant jouer avec notre fonds de pension, ce qui est inacceptable. Il y a 17 ans, quand je suis entrée ici, on avait quatre semaines de vacances en commençant et c’est la même chose 17 ans plus tard. Il n’y a rien qui a changé. Ils voulaient que la 5e semaine arrive un peu plus tôt qu’à 25 ans de services. Ce sont plein de choses comme cela qui sont constamment rejetées au fil des négociations et c’est le temps de ça change », ajoute Mme Vallières qui, comme son collègue, mentionne que « les gens à l’interne sont tannés et c’est dans toutes les sphères du réseau, que ce soit à l’administration, chez les infirmières et autres. Les conditions ne cessent de se dégrader, nous sommes à bout de souffle. »

Le personnel scolaire aussi

Si le travailleur de la santé était en moyen de pression pour l’ensemble de la journée, les enseignants et le personnel œuvrant dans le monde scolaire, membres de la CSQ, étaient eux aussi dans la rue en avant-midi.

Président du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière, Dominique Loubier a mentionné qu’une dizaine de pôles de piquetage avaient été organisés sur le territoire de la Beauce-Etchemins, dont un à Lac-Etchemin réunissant une quarantaine de personnes. Ce dernier dénonce lui aussi la lenteur des négociations actuelles.

« Chaque fois, ça commence lentement et quand on intensifie les moyens de pression, les discussions s’accélèrent et des mandats en conséquence sont donnés aux négociateurs », poursuit-il en dénonçant lui aussi les augmentations salariales de 10,3 % sur 5 ans proposées par Québec.

« C’est en en deçà de l’inflation et c’est ridicule », insiste le président du syndicat qui rappelle lui aussi que les revendications en lien avec les conditions de travail, outre le salaire, touchent la composition de la classe et l’allègement de la tâche.

« Nous sommes encore loin de la moyenne canadienne. De meilleures résolutions faciliteront la rétention de gens », assure-t-il en rappelant que le front commun syndical a déjà annoncé la tenue de trois journées complètes de débrayage, du 21 au 23 novembre, si aucune avancée significative ou entente n’est survenue d’ici ce temps. « Cela laisse deux semaines aux deux parties pour se parler et en venir à une entente », indique M. Loubier en terminant.