Serge Léveillé : regarder en avant malgré les épreuves

SAINT-HENRI. Homme d’affaires bien connu dans Bellechasse, Serge Léveillé est un exemple de courage et de détermination hors du commun. Malgré les épreuves qui ne cessent de l’affliger depuis quelques années, rien n’arrête l’Henriçois qui vous dira, sans ambages, que la vie est belle !

L’année 2017 a été particulièrement éprouvante pour M. Léveillé qui a perdu son épouse Laurette Caron, décédée du cancer le 26 août, ainsi qu’une dizaine d’amis proches. Déjà amputé de la jambe droite cinq ans auparavant en raison de la bactérie mangeuse de chair, il a aussi perdu l’usage de sa jambe gauche, pour la même raison malheureusement, en octobre dernier.

Propriétaire du Dépanneur Pétro-Canada de Saint-Henri, Serge Léveillé a repris le boulot au cours des derniers jours, en plus de s’établir dans une nouvelle résidence, conçue spécialement pour sa nouvelle condition, qui se retrouve à proximité de son commerce.

Afin de souligner le tout, quelques parents et amis de M. Léveillé se réunissaient le 20 février dernier afin de le saluer et lui rendre hommage. Du nombre des invités, on retrouvait le député fédéral Steven Blaney, la représentante de la députée Dominique Vien, Marie-Pier Boutin, Denis Poiré de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), ainsi que Michel Lambert de Lévis, ami de longue date de M. Léveillé.

Serge Léveillé entouré des proches et amis venus le saluer le 20 février dernier.

C’est à l’initiative d’Odina Desrochers, consultant au sein de l’AMDEQ, que cette rencontre a été organisée. «C’est pas mal le fun de voir toutes ces personnes qui, à un moment donné, viennent te voir et te disent de continuer de te battre. Je veux continuer à donner de l’énergie aux autres et réaliser des projets», a précisé M. Léveillé.

Une année difficile

Après quelques années plus calmes suivant l’amputation de sa jambe droite il y a cinq ans, le monde de Serge Léveillé et Laurette Caron a de nouveau basculé en janvier 2017 lorsque cette dernière a appris qu’elle était atteinte d’un cancer et qu’il ne lui restait que six mois à vivre. Le couple a décidé de vivre cette épreuve dans la plus grande intimité, n’ayant partagé cette nouvelle avec leurs proches qu’un mois avant le décès de Mme Caron. «Après discussion avec son médecin, elle a refusé tout traitement et décidé de vivre pleinement ses derniers mois. Avant de partir, elle a vu tout son monde et c’était émouvant», précise M. Léveillé.

Dans les semaines suivant le diagnostic de cancer, ce dernier s’aperçoit qu’une plaie apparaît sous son pied gauche. C’est en sortant de sa douche que celle-ci se serait développée. «Je savais que j’étais fragile, le médecin qui m’avait opéré il y a cinq ans m’avait prévenu. J’ai décidé de ne pas le dire à Laurette, car je trouvais qu’elle en avait assez à supporter comme cela et je ne voulais pas l’inquiéter davantage», mentionne l’homme d’affaires.

C’est après le décès de son épouse qu’il se rend à l’hôpital pour traiter sa plaie, en se doutant toutefois que la nouvelle ne serait pas bonne. À la fin de septembre, les médecins lui ont d’abord coupé quatre orteils et une partie du pied. Il est sorti quelques jours pour régler des dossiers personnels (succession, avenir du magasin et autres) avant d’y retourner pour l’amputation complète de la jambe, quatre pouces sous le genou, le 15 octobre.

En tout, M. Léveillé a passé 69 jours à l’Hôtel-Dieu de Lévis, endroit où a eu lieu l’amputation.

Serge Léveillé continuera à voir à la bonne marche de son commerce.

De retour au dépanneur

Fort de l’appui de sa famille, il est de retour en selle et a repris la gestion de son dépanneur, en compagnie de son personnel pour lequel il voue beaucoup d’admiration. Toute la comptabilité et la gestion se font à partir du bureau installé dans sa maison et il traverse dans son commerce au besoin.

M. Léveillé a tenu à souligner le soutien de Brigitte Asselin et Carl Lachance qui ont géré le magasin en son absence. «Ce sont eux qui ont pris la relève. Ils ont mené les opérations comme si le dépanneur était à eux. Si je devais mourir sur la table d’opération, car il y avait un risque, tout était prévu. J’avais toutefois l’esprit tranquille et c’est encore le cas aujourd’hui», ajoute M. Léveillé.

Maison adaptée

Avant même de quitter l’hôpital en novembre, M. Léveillé a vendu son ancienne maison, où il ne pouvait plus vivre en raison des nombreux paliers, avant de se lancer dans la construction d’une résidence entièrement adaptée à sa nouvelle condition. Dans les semaines avant son installation, il a vécu en chambre de convalescente au Royal de Saint-Henri.

Dans sa nouvelle maison, tout a été conçu pour faciliter la vie de Serge Léveillé

C’est son frère Jean qui a mené le dossier de la construction de cette nouvelle résidence dans laquelle un logement a été aménagé au sous-sol. Ses frères Line et Luce ainsi que son frère Steve se sont occupés de la décoration en plus de déménager ses affaires de son ancienne maison à la nouvelle, en collaboration avec la famille Caron.

Quelques aménagements restent encore à faire afin qu’elle soit pleinement opérationnelle.

Religion et implication

En plus de ses tâches professionnelles, M. Léveillé a également repris ses activités bénévoles au sein de la communauté chrétienne de Saint-Henri et des Chevaliers de Colomb.

La religion occupe d’ailleurs une place importante dans la vie de Serge Léveillé qui, à Noël, a présidé une célébration de la parole à l’église de Saint-Henri. Il livrera d’ailleurs un témoignage lors de la célébration de la parole le 11 mars à l’église de Saint-Henri, sera président d’honneur de la Soirée reconnaissance des bénévoles de Bellechasse à Saint-Gervais en avril prochain.

La construction d’un columbarium, promesse qu’il a faite à Laurette, occupera une partie importante de son temps au cours des prochains mois. Il entend aussi travailler sur l’agrandissement du Centre d’entraide de Saint-Henri qui ne répond plus aux besoins actuels de l’organisme et de sa clientèle, souligne-t-il.

Serge Léveillé avec deux employées de son dépanneur.