Services ambulanciers: hausse des moyens de pression à Armagh et Saint-Charles

SANTÉ. Les ambulanciers des secteurs de Saint-Charles, Armagh et du Kamouraska augmenteront bientôt leurs moyens de pression dans le but d’inciter leur employeur, Dessercom, à revenir à la table de négociations.

Dès le vendredi 18 août, les paramédicaux utiliseront des moyens de pression administratifs qui n’auront aucun impact sur les services à la population et dans les soins offerts, assure Jean-François Gagné de la Fédération des employés du pré-hospitalier du Québec (FPHQ).

«Les moyens seront très simples. Aucune facture ne sera produite. Le nettoyage et le ménage des casernes et des couvertures ne seront plus faits par les ambulanciers, il y aura de la visibilité sur les camions grâce à des autocollants et de la gouache et aucun document non essentiel ne sera rempli. Aucun stagiaire ne sera supervisé non plus.»

Selon lui, les coupures à la convention collective des ambulanciers avoisineraient 50 % des avantages sociaux consentis pour les vacances, les congés de maladie, les primes et autres. «L’employeur tente d’absorber les coupures imposées par le gouvernement (23 %) non pas dans sa marge de surplus, mais à même la convention collective des paramédicaux qui est échue depuis juillet 2015, et en menaçant de couper des points de service ambulancier.»

M. Gagné déplore que les deux personnes habilitées à régler le dossier se renvoient la balle mutuellement, soit le ministre de la Santé, Gaétan Barrette et l’employeur, Dessercom. «M. Barrette dit que les employeurs privés ont tout ce qu’il faut pour régler nos conventions collectives sans couper dans les services, et notre employeur prétend qu’en raison des coupures, il n’aura pas le choix de couper dans la convention collective, les services ou les deux. Nous sommes pris entre l’arbre et l’écorce.»

Une nationalisation, la solution ?

La FPHQ a déposé un avis de grève en avril dernier qui prônait des moyens de pression limités, ajoute M. Gagné, en pensant que le conflit pourrait se régler assez rapidement. Au début du mois de juillet, l’employeur a déposé une offre avec des augmentations jugées modestes et insuffisantes. «Dans Bellechasse, on travaille fort pour faire tomber les horaires de type 7-14, où les gens demeurent chez eux et doivent partir pour se rendre à l’ambulance en cinq minutes, au besoin. Cela se répercute sur les services à la population et la volonté politique n’offre pas vraiment d’ouverture sur le sujet.»

Selon M. Gagné, une nationalisation des services ambulanciers serait peut-être la solution. «À mon avis, le gouvernement a peut-être raison, car lorsque l’on regarde les bilans financiers de Dessercom, on voit de beaux surplus. Le 23 % coupé par le gouvernement représente en gros la marge de profit des entreprises ambulancières. L’employeur semble plutôt intéressé à garder cette marge plutôt que de donner des services, même si l’entreprise est un OBNL qui fait des dons.»

M. Gagné aimerait aussi voir ses ambulanciers obtenir un pouvoir discrétionnaire sur la nécessité, ou non, d’un transport ambulancier dans certaines situations. «Le problème avec les compagnies privées est que tout transport est acceptable et légitime. Un appel à une ambulance pour une verrue sur un orteil est un transport pour mon patron qui fera des profits, mais pendant ce temps-là, à Armagh ou Saint-Charles il y a un risque de rupture de service. Les ambulanciers devraient avoir le droit de faire un peu de triage.»