Sirop d’érable: baisse notable de la production en Chaudière-Appalaches

ACÉRICULTURE. Si l’ensemble de la production de sirop d’érable au Québec a atteint de nouveaux sommets cette année, la région Chaudière-Appalaches a connu une baisse à ce chapitre par rapport à l’an dernier.

Les plus récentes estimations du Groupe AGÉCO pour la Fédération des producteurs acéricoles du Québec indiquent que les 3 287 entreprises de la région ont produit un total de 52?276?004 livres de sirop au cours de la plus récente saison, une diminution d’un peu plus de 6 millions de livres comparativement à l’an dernier (58 491 763 livres en 2016). Le rendement à l’entaille a été estimé à 3,14, le plus faible à égalité avec la région de la Mauricie. Ce taux est toutefois avantageux étant le deuxième plus élevé des 15 dernières années. Il était à 3,48 livres à l’entaille l’an dernier.

Président du Syndicat des acériculteurs de Beauce, Marcel Larochelle s’attendait à une légère baisse cette année. «Les échos nous disaient que c’était inférieur à l’an dernier. Majoritairement, les producteurs ont atteint leur contingent mais pas leur production de l’an dernier.»

Vice-président à la Fédération et président du syndicat dans Bellechasse et en Côte-du-Sud, Luc Goulet fait à peu près les mêmes constats sur son territoire. «C’est effectivement très variable, car il y a beaucoup de petites entreprises chez nous. Si certains ont une excellente production, c’est souvent en raison du fait qu’ils ont travaillé toute la saison. Certains se sont fait prendre tôt au printemps et d’autres ont cessé de produire voyant que la fin approchait, spécialement chez certaines entreprises familiales où la production est un passe-temps.»

Pourtant, selon la fédération, jamais les producteurs québécois n’ont produit autant de sirop d’érable. Les 13?700 acériculteurs du Québec ont réussi à récolter un record de 152,2 millions de livres de sirop contre 148 millions de livres en 2016, récolte qui avait battu le record de 120 millions de livres atteint en 2013. La région du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie est celle qui, cette année, a connu le meilleur rendement à l’entaille avec 3,89 livres de sirop d’érable. La moyenne de la province se situe à 3,45.

M. Larochelle indique de ne pas écarter le climat printanier comme réponse à l’équation. «Des producteurs ont eu de bonnes productions certaines journées alors que quelques kilomètres plus loin, c’était à peu près rien. Deux ou trois degrés peuvent faire la différence. Il y a eu plusieurs journées cette année où on flirtait avec la limite à plusieurs endroits.»

La saison des sucres 2017 en a toutefois surpris plus d’un avec son départ très hâtif, en février. Certains acériculteurs étaient prêts, d’autres non. Après ce départ rapide ont suivi plusieurs semaines de froid et d’attente. Ce retour du froid a permis aux acériculteurs d’ajuster leur équipement et d’être enfin prêts lorsque le redoux est de nouveau arrivé vers la fin mars.

M. Goulet avoue que la qualité des équipements devient un facteur non négligeable. «L’argent investi par les producteurs fait aussi une différence. Les équipementiers n’ont pas fourni à la demande, car justement, si les entreprises veulent devenir plus performantes, elles se doivent de le faire. Nous n’avions pas cette rentabilité il y a 15 ou 20 ans qui pouvait permettre des réinvestissements du genre.»

La Fédération rappelle aussi que, sur les cinq millions d’entailles octroyées à l’automne 2016, seulement 1,4 million était en production cette saison. Les acériculteurs ont deux ans, soit jusqu’à la saison 2018, pour exploiter ces nouvelles entailles.

ESTIMATION DE LA PRODUCTION DE SIROP D’ÉRABLE EN 2017 PAR RÉGION ACÉRICOLE DU QUÉBEC