Un traitement trop long des dossiers d’immigration

AFFAIRES. Une nouvelle, publiée par Radio-Canada il y a quelques jours et qui indiquait que les travailleurs qualifiés devaient maintenant patienter plus de deux ans avant de recevoir leur résidence permanente, en a fait réagir plusieurs.

Si les députés conservateurs de la région ont rappelé que le dossier traine en longueur depuis plusieurs mois et met en péril la survie de plusieurs d’entreprises d’ici, le premier ministre du Québec, François Legault, s’est fait plutôt cinglant, jeudi dernier, accusant le gouvernement fédéral de retarder l’arrivée de plus 50 000 dossiers de travailleurs qualifiés en pleine pénurie de main-d’œuvre.  Il a même ajouté que si le Québec n’avait pas atteint les seuils qu’il s’était fixés, c’était la faute du gouvernement fédéral.

« Il y a un backlog d’à peu près 50 000 dossiers à Ottawa. Obtenir toutes les approbations du fédéral, ça prend 27 mois, alors que dans les autres provinces, c’est six mois. Nous, donner un Certificat de sélection du Québec (CSQ), c’est en moyenne 31 jours. Donc l’année passée, on a été très en bas du seuil que l’on s’était fixé à cause du gouvernement fédéral », a-t-il expliqué.

Le reportage de la société d’État faisait état que plusieurs travailleurs étrangers avaient maintenant besoin de 27 mois (plus de deux ans) pour obtenir leur résidence permanente, contre 19 mois au début de 2019.

Après s’être renvoyé la balle avec Québec pendant plusieurs mois, le gouvernement Trudeau a finalement reconnu avoir volontairement ralenti, spécifiquement, le traitement des dossiers de travailleurs qualifiés. Une pause a été mise en place en 2019 pour l’analyse des nouveaux dossiers, évoquant un important nombre de demandes et souhaitant étudier les demandes existantes avant de traiter les nouvelles demandes.

Le député fédéral de Bellechasse, Les Etchemins et Lévis, Steven Blaney insiste depuis plus de deux ans sur la nécessité de réduire les délais en raison des problèmes de main d’œuvre des entreprises de la région. « Le manque de main-d’œuvre est un enjeu majeur pour nos entreprises. Une simplification du Programme des travailleurs étrangers temporaires et du Programme des travailleurs qualifiés leur permettrait de poursuivre leur expansion et réduire la charge et les soucis liés à l’obtention et le renouvellement des permis de travail, ce qui réduirait considérablement les délais. »

Le député fédéral de Beauce, Richard Lehoux a  le 3 mai à Marco Mendicino, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Signée par 14 entreprises de sa circonscription, elle dénonce les délais de traitement pour l’octroi des autorisations nécessaires permettant aux travailleurs étrangers temporaires de venir prêter main-forte à nos entrepreneurs.

« Aller chercher des travailleurs à l’extérieur du pays ne devient plus un choix, mais une nécessité. Depuis un an, plusieurs entreprises ont perdu des contrats. Certaines ont même confié leur envie de s’installer aux États-Unis, là où la main-d’œuvre est plus grande », a-t-il indiqué dans sa lettre, ajoutant que sa circonscription était tout près de la frontière américaine.