Sophie Brochu livre son message à la communauté d’affaires

AFFAIRES. La présidente-directrice générale d’Hydro Québec, Sophie Brochu, était l’invitée de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins dans le cadre d’un dîner-conférence de prestige présenté le mercredi 26 octobre à l’aréna de Saint-Henri.

Devant un parquet de 130 acteurs socioéconomiques des deux MRC, la PDG d’Hydro-Québec a souligné qu’à l’ère des changements climatiques et de la réduction des gaz à effet de serre, la décarbonation de l’économie québécoise et mondiale devenait une priorité.

« Nous sommes devant quelque chose qui est enthousiasmant et représente un beau défi à la fois. Nous sommes à l’aube d’une transition énergétique où on aura besoin de réduire les gaz à effet de serre dans tout ce qu’on fait, comme individu, comme entreprise ou comme industrie », a-t-elle mentionné en ajoutant que la décarbonation se fera en électrifiant certains usages, mais également par des changements de comportements, en économisant l’électricité par exemple.

« Cela ne veut pas dire que nous devrons nous priver de quelque chose, c’est de savoir bien utiliser l’électricité que nous consommons, que ce soit à la maison, dans nos commerces ou nos industries », poursuit-elle en ajoutant qu’une fois ce processus réalisé, Hydro profitera d’une marge de manœuvre lui permettant d’aider les entreprises d’ici et d’ailleurs à effectuer cette transition énergétique.

« Nous en aurons beaucoup besoin chez nous, surtout que nous jouissons d’une électricité qui est propre et abordable, ce qui est assez rare dans le monde. Il y a beaucoup de gens qui veulent s’installer chez nous, ce qui est une bonne nouvelle en soi, mais il faut planifier l’évolution du système électrique de manière à pouvoir continuer d’offrir des tarifs qui demeureront concurrentiels pour les ménages, nos commerces et nos industries », a-t-elle rappelé.

Mme Brochu a rappelé qu’un exemple probant de décarbonation avait été réalisé dans Bellechasse avec l’arrivée du gaz naturel, au moment qu’elle était à la tête d’Énergir. « Kerry Foods qui venait d’acquérir l’usine de Sainte-Claire, qui était dans l’agroalimentaire et qui utilisait du mazout, ce qui n’avait pas de bon sens. Les Américains disaient qu’ils allaient fermer l’usine si l’on ne transformait pas le système d’alimentation vers le gaz naturel. Les gens du milieu ont mis l’épaule à la roue et on a réalisé cela. Ils ont décarboné un grand bout de leurs émissions tout en sauvant et agrandissant l’usine. Cela veut dire que nos histoires portent et que chaque geste que nous posons est important. Passer du mazout au gaz naturel est un premier geste, mais convertir vers l’hydroélectricité permettra une décarbonation intéressante », a-t-elle indiqué.

Énergie éolienne et solaire

Appelée à se prononcer sur le développement éolien en Chaudière-Appalaches, Mme Brochu a convenu qu’il y avait assurément un potentiel éolien ailleurs sur le territoire, sans trop s’avancer sur le sujet.

« Ce sont les gens qui connaissent cela qui pourraient vous répondre et dire où sont les gisements éoliens. S’il y a des gens qui considèrent des territoires pour répondre aux appels d’offres d’Hydro Québec, ce sera parfait. Quand je suis arrivée en fonction, on a relancé la filière, signé des contrats et lancé des appels d’offres. On s’implique dans certains projets et il y en a d’autres qui s’en viennent », a-t-elle précisé.

En ce qui a trait à l’énergie solaire, sans rejeter cette solution du revers de la main, elle croit qu’il existe des solutions moins coûteuses pour le moment. « Selon moi, ce n’est pas le Klondike, actuellement du moins, car on a d’autres options qui sont plus performantes et moins coûteuses. On le regarde, on sait que la technologie va évoluer et que les coûts vont baisser. Un jour, on pourra dire que d’ajouter du solaire en communauté, cela fera plein de sens. »

Grand réseautage

Soulignons que le dîner-conférence a été suivi, en après-midi, du Grand réseautage 2022, activité qui a permis à plusieurs exposants de présenter leur offre de service et à 27 entreprises d’avoir des échanges lors des rencontres ciblées.

Deux conférences ont été également été offertes au cours de l’après-midi, soir celle d’Olivier-Don Truong de Raymond Chabot Grant Thornton sur la transformation numérique et technologique ainsi que celle d’André Amyot, vice-président aux opérations chez Kerry et président d’honneur de cette journée, qui a partagé sa vision des enjeux des entreprises pour les prochaines années et de sa perception des changements de mentalité à envisager pour les affaires dans un contexte plus difficile.

Soulignons que cette activité était officiellement la dernière de Jean DeBlois à titre de directeur général, lui qui quittera pour la retraite en décembre. La prochaine activité de la CCB-E sera l’assemblée générale du 10 novembre qui sera suivie d’un 5 à 7 marquant le 60e anniversaire de fondation de La Voix du Sud, le tout à l’aréna de Sainte-Claire.