Sous les ailes de Cabri : passionnés par les oiseaux exotiques

SAINTE-JUSTINE. Établis à Sainte-Justine depuis près de trois ans, Brigitte Nadeau et Jean-Marco Audy ont une passion sans bornes pour les oiseaux exotiques.

En 2001, alors qu’ils résidaient à Cookshire, en Estrie, le couple fondait Sous l’aile de Cabri, refuge abritant des oiseaux exotiques de toutes sortes, que leurs propriétaires ne pouvaient ou ne voulaient plus garder.

Depuis son arrivée dans le rang Ste-Marie-Est, le couple a maintenu ses opérations, en plus d’offrir un service de pension adapté aux besoins des propriétaires d’oiseaux qui doivent s’absenter de la maison pour des vacances, une période de convalescence ou autres.

«Nous venons en aide aux gens et aux animaux, afin d’éviter le plus possible les abandons. On s’adapte aux besoins des propriétaires de ces oiseaux pour qui nous représentons la seule solution qui leur reste, ou qui ont besoin d’une pause», indique Mme Nadeau qui abrite toutes sortes d’oiseaux exotiques tels que perruches, perroquets, aras, pinsons, tourterelles, conures, gris d’Afrique et autres.

«Les gens nous apportent leurs oiseaux parce qu’ils n’ont plus de place chez eux ou ne peuvent plus s’en occuper. En Estrie, on aidait à replacer leurs «bébés» dans d’autres familles, ce qu’on ne fait plus ici toutefois», poursuit la fondatrice qui ajoute qu’ils préfèrent garder ces oiseaux en permanence avec eux afin de leur éviter un stress supplémentaire.

Brigitte Nadeau est une passionnée des oiseaux exotiques.

Mme Nadeau mentionne d’ailleurs qu’en 2001, elle a profité d’un coup de main d’un ami qui avait gardé son chien lorsqu’elle et son mari avaient connu des moments difficiles. «On ne voulait pas s’en départir. Cela nous avait enlevé un poids immense. Nous avons alors décidé d’offrir ce service aux gens, pour éviter les abandons d’animaux.»

Plus d’espace

Le couple a décidé de s’établir dans Les Etchemins, il y a trois ans, car il avait besoin de plus d’espace afin de poursuivre ses activités. À Cookshire, la trop grande proximité de leurs voisins représentait, soulignent-ils, un frein à leur développement. «On ne se cachera pas que des oiseaux comme ceux que nous hébergeons, ça peut être bruyant assez souvent, surtout quand tu vis dans un quartier résidentiel», signale Mme Nadeau avec un certain amusement.

Lors de leur arrivée dans la région, le couple recevait une trentaine d’oiseaux dans leur résidence qui sert de refuge. Aujourd’hui, ils en hébergent près de 80, que ce soit de façon permanente ou en pension, pour des périodes de temps plus ou moins limitées.

Pour le moment, leur maison est remplie de cages, et ce, à tous les étages. Au deuxième, une chambre et une garde-robe ont été transformées en voilières. Une aire du solarium, fermée par des rideaux, a aussi été aménagée afin de permettre à plusieurs de ces oiseaux d’y voler en liberté chaque jour.

En 2018, le couple souhaite ériger un nouveau bâtiment, attenant à leur résidence, qui serait plus facile d’accès pour le public et offrirait un environnement plus adéquat aux oiseaux. Ce nouveau sanctuaire permettrait la mise en place d’activités similaires aux visites à la ferme. Les intéressés peuvent d’ailleurs se rendre sur place de midi à 17 h tous les jours, sauf exception, en plus de suivre les activités de l’entreprise sur son site internet et ses deux pages Facebook.

Plusieurs cages hébergent des oiseaux exotiques de toutes les couleurs.

Dans un avenir rapproché, Mme Nadeau et M. Audy souhaitent organiser des sorties éducatives à l’intention des écoles primaires et des CPE de la région. «Plus les enfants commencent tôt à côtoyer les oiseaux, plus il est facile de leur inculquer l’importance de bien les connaître et les respecter», précisent-ils.

Pour aider à financer ce service, les propriétaires comptent surtout sur les revenus de pension, les dons du public et des propriétaires d’oiseaux qui profitent de leurs services, ainsi que des dons versés par les personnes qui viennent visiter leurs installations.

Informer et sensibiliser

Brigitte Nadeau et Jean-Marco Audy se font un point d’honneur de bien informer les futurs propriétaires d’oiseaux exotiques avant leur achat. «On aide les gens à choisir l’oiseau qui leur convient le mieux. Tu peux avoir un coup de cœur pour une espèce plus qu’une autre, mais cela ne veut pas dire que ça va convenir. Bien souvent, les gens ne savent pas dans quoi ils s’embarquent, alors on peut les aider à choisir.»

À cet égard, Mme Nadeau rappelle qu’un oiseau ne s’élève pas comme un chat ou un chien. «C’est un animal très intelligent et ça ne donne pas sa confiance comme cela, au premier venu. C’est encore plus dur quand l’oiseau a été abandonné auparavant. Pour lui, c’est une coupure à chaque fois.»

Selon elle, plusieurs éleveurs d’oiseaux exotiques ne donnent pas toute l’information aux acheteurs, car ils ne cherchent qu’à vendre des oiseaux. «On s’en vient avec le même problème qu’avec les usines à chats et chiens. Il y en a qui font ça consciencieusement, mais il n’y a pas de lois qui régissent ces élevages et ça peut créer bien des problèmes de comportement chez ces oiseaux», indique-t-elle en ajoutant que le gouvernement n’aura d’autre choix que de légiférer un jour.

Les personnes qui souhaitent leur confier un oiseau sont invitées à communiquer avec eux 24 heures à l’avance, le temps de préparer l’espace requis pour l’accueillir. Le couple ne refuse aucun oiseau, à moins que celui-ci soit si mal en point qu’il risque de contaminer les autres. Il devra toutefois, preuve à l’appui, avoir vu un vétérinaire au moins une fois dans sa vie.

Donner au suivant

Comme ils le faisaient dans la région de Cookshire, Brigitte Nadeau et Jean-Marco Audy ont profité du mois de novembre pour amasser des fonds qui permettront d’offrir un repas de Noël à des personnes ou familles démunies de la région. Au 30 novembre, tous les dons amassés auprès des personnes ayant visité leur refuge servaient cette cause. Dans les prochaines années, ils souhaitent organiser des activités de financement à cet effet.

Lors de notre passage chez eux, M. Audy disait être en discussions avec deux boucheries de la région afin d’avoir des prix spéciaux sur la viande qui servirait à monter des paniers de denrées qui seraient distribués avec l’aide de bénévoles des Chevaliers de Colomb et d’organismes du milieu comme L’Essentiel des Etchemins ou les Frigos pleins de Bellechasse. Dans les prochaines années, le couple souhaite également avoir des animaux dont la viande serait remise aux démunis.

Une pièce a été transformée en voilière, à l’intention des cockatiels et des inséparables.