Trois employés de Rotobec devenus résidents permanents

IMMIGRATION. À l’instar de Jeffry Mata et des membres de sa famille (voir autre texte), deux autres employés costaricains de Rotobec ont reçu leur résidence permanente et visent l’obtention de leur citoyenneté canadienne.

Arrivé au Québec en même temps que Jeffry et Mario Chavez, qui est malheureusement décédé des suites d’un violent AVC, Ruben Aguero profite pleinement de la vie en terre etcheminoise. Il en va de même pour Aaron Carbajal, sur place depuis janvier 2015.

Ruben souligne que c’est le goût de l’aventure et l’envie de vivre de nouvelles expériences qui l’ont convaincu de tenter l’expérience. «Je suis arrivé ici à 29 ans, avec aucune base de français. On passait de +28 degré Celsius à -30. C’était gros pour nous», mentionne-t-il.

«La situation et les motivations de chacun sont différentes. Il y en a qui pensent qu’ils vont devenir millionnaires en venant ici, ce qui n’est pas le cas, mais c’est certain qu’on améliore notre condition et notre vie», poursuit Ruben qui a trouvé l’amour dans les Etchemins. Avec sa conjointe Mélanie, il est établi à Lac-Etchemin et a une fillette de deux ans.

Célibataire et sans enfants, Aaron reconnait que l’on retrouve, au Québec, de meilleures conditions avec les allocations familiales, l’assurance-maladie et, surtout, de meilleurs salaires que dans son pays, ce qui l’a motivé à venir ici. Tout comme ses deux amis, il aspire à devenir propriétaire, mais d’une résidence à revenus.

Ruben et Aaron mentionnent que leur adaptation s’est bien déroulée dans l’ensemble, reconnaissant toutefois que l’apprentissage de la langue française n’avait pas toujours été facile. Leurs démarches pour l’obtention de leur résidence permanente ont toutefois été plus rapides que pour Jeffry Mata et sa famille, du fait qu’ils l’ont fait individuellement. En tout, cela a pris 18 mois pour Ruben et 20 mois pour Aaron.

«Chaque cas est différent. Cela dépend aussi des agents qui étudient la demande, s’ils doivent faire venir certains papiers d’Amérique du Sud ou non», précise Cathy Roberge, conseillère en ressources humaines chez Rotobec.

Cathy Roberge, conseillère en ressources humaines chez Rotobec.

Pas de subventions pour l’embauche de travailleurs immigrants

Contrairement à certaines rumeurs qui courent dans la région, Rotobec et les autres entreprises qui font appel à la main-d’œuvre étrangère ne reçoivent aucune subvention à l’embauche d’employés immigrants.

«La part de l’employeur est assumée par l’entreprise et la leur par eux-mêmes. On leur avance de l’argent pour les étapes menant à leur arrivée ici et ils nous remboursent par la suite, par le biais de retenues salariales. C’est la même chose pour le paiement du premier loyer ou l’achat du coffre à outils dont ils auront besoin chez-nous», précise Cathy Roberge.

Mme Roberge ajoute que les travailleurs étrangers doivent se soumettre à des ateliers de sensibilisation sur la vie au Québec. «Chaque cas est individuel et on les accompagne là-dedans. Notre consultante, Viviana Cardenas, les suit de près et leur est d’un précieux soutien.»

Cathy Roberge rappelle que l’entreprise cherche à embaucher, dans un premier temps, des personnes ayant une bonne attitude, disposées à apprendre. «On va embaucher des manœuvres que l’on va former à l’interne pour devenir des aide-machinistes ou opérateurs de presse-plieuses ou autres. Mais pour certains postes comme machinistes, soudeurs, peintres, mécaniciens ou électromécaniciens, une formation de base est requise.»

Rotobec emploie actuellement 360 personnes à son usine de Sainte-Justine et compte 422 employés en tout. À Sainte-Justine, l’entreprise cherche actuellement à grossir les quarts de soir et de fin de semaine afin de répondre adéquatement à la demande.

Comme le CIMIC de Saint-Georges ne peut, malgré toute sa bonne volonté, fournir assez de finissants pour l’ensemble des entreprises manufacturières de la région, incluant Rotobec, et que ce n’est pas tout le monde qui veut travailler les soirs et les week-ends, surtout pour les emplois spécialisés, la venue de travailleurs immigrants est primordiale.

D’ailleurs, un nouveau groupe de 25 employés spécialisés, en provenance de Colombie, arrivera à Sainte-Justine sous peu.