Un Bellechassois représentera les Franco-Ontariens

LANGUES. Natif de Saint-Léon et longtemps résident de Lac-Etchemin, Carol Jolin sera le nouveau président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) à la suite de l’Assemblée générale annuelle du dimanche 30 octobre, à Sudbury dans le nord de la province.

Ancien président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), M. Jolin aura pour mandat de défendre les intérêts des 611 000 francophones vivant dans cette province. «Les gens ont tendance à penser qu’à la minute où tu franchis la frontière, le français s’évapore. Ce n’est pas ça du tout. J’ai fait les quatre coins de la province et nous avons 400 écoles, 100 000 jeunes y sont inscrits alors ça donne une idée de notre importance».

Le nouveau porte-parole des francophones en Ontario s’est établi à Welland, dans le sud de la province, il y a 33 ans soit à l’automne 1983, puis s’est installé à Toronto, Barrie, et finalement à Orléans près d’Ottawa où il réside aujourd’hui. Il avait toutefois fait ses études dans la Belle Province avant de choisir de s’exiler hors Québec. «J’ai fait mon primaire à Saint-Léon, puis un an à l’Institut La Mennais à Lac-Etchemin pour ensuite passer six ans au Collège de Lévis.» Il est également détenteur d’un Baccalauréat en éducation physique de l’Université de Sherbrooke et d’un certificat en journalisme à l’Université Laval.

Un mandat imposant

Il a déjà établi certaines priorités et aura à diriger des dossiers conjoints avec le Québec, le Nouveau-Brunswick et le gouvernement fédéral. «Il y a beaucoup de sujets avec Patrimoine Canada par exemple. Nous avons 200 institutions et organismes communautaires francophones répartis un peu partout en province alors c’est un titre important en termes de représentation. Mon travail sera de discuter avec toutes ces institutions et de faire cheminer tous les dossiers que l’on veut faire avancer et qui visent la cause des francophones de la province.»

L’un des principaux objectifs de l’association est d’obtenir le statut de province bilingue sauf qu’il y a beaucoup de chemin à faire selon Carol Jolin qui ajoute toutefois que la population francophone est en constante progression. « Il y a beaucoup d’immigration qui arrive et qui s’installe dans la région de Toronto entre autres. Si actuellement Ottawa est le bastion de la francophonie en Ontario, on sait que dans 10 ans, ce sera la grande région de Toronto et tout le sud-ouest en raison de l’immigration. Il y a beaucoup d’écoles qui s’y construisent à l’heure actuelle».

Parmi les autres buts visés, il note la restructuraturation du système de santé et les services en français, celui d’Ottawa capitale bilingue où d’autres provinces sont aussi impliquées et l’accès à des institutions postsecondaires francophones pour les étudiants ontariens. «On a un bon système petite enfance, primaire et secondaire sauf que c’est plus difficile pour la suite. La mise sur pied d’une université de langue française véritable est une priorité. Le renouvellement de la feuille de route des langues officielles et la refonte de la loi sur les services en français en Ontario en sont quelques autres.»

Conscient que ces choses ne sont pas nécessairement connues de tous, il conclut en disant que certaines institutions devraient davantage s’attarder à leur réalité. «Radio-Canada, qui est censé être national, devrait porter attention à ce qui se passe en Ontario. Les gens du Québec ne savent pas qu’il y a toute une francophonie qui est vivante et pas seulement ici, ailleurs au pays aussi. Je me suis promené partout au Canada et on s’aperçoit que ça vit en français, ça travaille en français, même au Nunavut. Nous sommes partout et malheureusement, ces nouvelles-là ne se propagent pas. Radio-Canada devrait être un outil privilégié pour faire connaitre ce genre de choses et parler de l’Ontario français».