Un changement de garde inévitable

MUNICIPAL. Il était assuré qu’une nouvelle personne occuperait le poste de maire à Saint-Raphaël à la suite du décès de Gilles Breton, qui avait été élu une première fois en 2008. La partie se jouera entre Richard Thibault et Laval Bérubé.

M. Thibault a été conseiller dans le passé, mais avait dû quitter, ayant déniché un emploi à l’extérieur. Aujourd’hui retraité, il occupe son temps en conduisant un autobus scolaire et se dit prêt à prendre le relais. « On avait commencé à me solliciter au cours de l’été. M. Breton avait déjà quelques mandats de faits et devait composer avec la maladie en plus. À la suite de son décès, je me suis laissé convaincre. J’ai toujours été impliqué à Saint-Raphaël. J’ai eu un commerce pendant 17 ans, en plus d’être Grand Chevalier de Colomb. Je me suis impliqué dans les fêtes du 150e anniversaire. Je suis connu et je n’ai pas de conflit avec personne et je ne veux pas en avoir. »

Son opposant à la mairie, Laval Bérubé, a une attitude un peu différente. Ses prises de bec avec certains dirigeants municipaux sont connues de tous. Il assure toutefois que ce n’est pas ce qui le motive à se présenter, mais plutôt une meilleure communication de la municipalité avec ses citoyens. « Il y a beaucoup de roulement au bureau municipal depuis un certain temps. C’est quand même la quatrième personne à la direction générale en quelques années. Ce roulement de personnel a aussi des coûts indirects. Il y a un manque de transparence et d’honnêteté. On ne sait plus rien. On pose des questions et on se fait regarder de travers. Le fait que M. Breton ait été malade a nui à certaines choses, car il était moins là, ce qui était normal. C’est règlement d’emprunt par-dessus règlement d’emprunt. Il faut être un peu plus prudent et vigilant. »

Clinique médicale et garage municipal

Deux dossiers semblent se distinguer au sein de la collectivité. Chacun des candidats à sa vision des choses. Pour M. Thibault, ces choses doivent suivre leur cours. « On veut compléter le dossier de la clinique médicale et que sa construction puisse débuter, tout comme celui du garage municipal qui est déjà en cours, en plus des dossiers de développement déjà ouverts. L’équipe de conseillers en place est expérimentée et je les connais tous. »

Laval Bérubé lui, doute de la construction d’une clinique médicale à Saint-Raphaël. « Le projet a maintenant un étage de plus et je pense que ce sera uniquement des appartements. On sait que le recrutement de médecins et d’infirmières est difficile. S’il y avait eu une clinique médicale dans le futur, ce serait écrit sur l’affiche en bordure du terrain. »

L’idée de la municipalité de louer un local dans ce bâtiment n’est pas la meilleure idée non plus, à son avis. « Si Passion-FM quitte le centre communautaire au printemps, les trois locaux seront vacants. Pourquoi louer des locaux ailleurs ? On pourrait attendre que l’économie se redresse. »

Le dossier du garage municipal traîne aussi en longueur, selon ses observations. La création d’un deuxième journal municipal n’était pas une bonne idée non plus, selon lui. « La première chose que je fais, j’abolis ça. On paye 14 000 $ par année pour ça. Ce sont deux copies conformes avec le même contenu, les mêmes commanditaires. »

La réfection d’infrastructures et la consolidation de certains services font davantage partie du discours de M. Thibault. « Des commerces de proximité ont disparu et il faudrait travailler à en ramener un ou deux. Certains sont presque essentiels, car nous sommes loin des grands centres. Il serait intéressant de voir la possibilité d’avoir un poste ambulancier directement chez nous, on a quand même 64 kilomètres de routes à couvrir ici. Nous sommes un territoire de chasse et de pêche, un commerce du genre pourrait être viable. Les infrastructures de la municipalité sont vieillissantes et il y aura du travail, ça fait plus de 40 ans que c’est fait. Il y a encore quelques terrains de disponibles, sauf qu’il faut aussi prévoir en disponibiliser d’autres », résume-t-il.

Laval Bérubé offre son expérience à la population de Saint-Raphaël. « Je commence à connaitre le code municipal, je suis là-dedans depuis huit ans, je n’ai pas raté une séance depuis 2013. Je sais qu’il y a de la critique, mais je veux y aller avec mon jugement et utiliser ce que j’ai appris au cours des dernières années. »

De son côté Richard Thibault espère lui aussi recevoir l’appui de la population. « J’ai du temps et je mettrai le temps qu’il faut. Je serai à l’écoute des gens. Ils m’ont sollicité pour que je me présente, ils auront des choses à me suggérer pour la suite. »