Un changement pour le mieux, selon le CISSS

Le 1er avril 2016, le Centre intégré de Santé et Services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches rapatriait la gestion du prêt d’équipements et d’aides techniques pour le maintien à domicile des personnes à mobilité réduite et des aînés.

Si le dossier avait fait couler beaucoup d’encre dans la région des Etchemins, la poussière semble être retombée, un an plus tard. Responsable du département de logistique au CISSS, Carole Bordes reconnaît que la dernière année a été des plus chargées.

«Avant de rapatrier les 1 300 équipements localisés chez TSS-CA (Télé-Surveillance Santé Chaudière-Appalaches), il fallait procéder à des travaux d’amélioration au sous-sol du Sanatorium de Lac-Etchemin pour accueillir ce matériel. Il n’y avait aucun doute pour nous que ceux-ci devaient rester à Lac-Etchemin», signale la gestionnaire qui précise que la configuration de lieux a permis d’aménager des aires spécifiques dédiées à la réception des équipements souillés et à leur nettoyage, puis à l’emballage et au stockage de ceux-ci, avant livraison chez les usagers qui en font la demande.

La prise en charge du service par le CISSS s’est traduite par l’élaboration de nouvelles procédures qui, aux dires de Mme Bordes, ont permis d’éliminer les listes d’attente, que ce soit au programme d’aide à la vie domestique et à la vie quotidienne ou à la «fonction élimination» (fourniture de culottes d’incontinence), sans avoir à limiter l’accès à certains services ou injecter de nouvelles sommes d’argent.

Carole Bordes ajoute que 1 888 usagers différents ont été desservis en Chaudière-Appalaches au cours de la dernière année, contre 1 697 l’année précédente. Le CISSS traite en moyenne 130 demandes par semaine, contre 110 l’an dernier. Au cours de l’année, 9 717 livraisons ou récupérations d’équipements ont été effectuées chez les usagers. Ces équipements, de taille moyenne ou imposante, comprennent des lits, des lève-patients et des matelas, ainsi que des fauteuils roulants et «autosouleveurs», notamment.

Marier les expertises

Selon Carole Bordes, le succès du nouveau projet implanté par le CISSS s’explique par le mariage des expertises entre la direction de la logistique, dont elle est responsable, avec celui des ergothérapeutes qui ont l’expertise et la compétence clinique sur le terrain. Auparavant, toutes les demandes passaient devant un comité multidisciplinaire regroupant des représentants des différents CSSS qui se réunissaient aux six semaines chez TSS-CA afin d’étudier chaque demande, ce qui alourdissait grandement les délais. «Cela n’est la faute de personne, surtout pas des gens de TSS-CA qui faisaient leur possible avec les moyens dont ils disposaient», poursuit-elle.

Grâce à ce nouvel outil, un usager en soins palliatifs recevra les équipements, adaptés à sa situation et sa pathologie, dans un délai de 24 à 48 heures. Pour les personnes handicapées et les aînés choisissant de demeurer à la maison, ce délai sera de quatre à cinq jours ouvrables.

Contribution du personnel

Actuellement, quatre personnes sont en charge du parc d’équipements au CISSS. Trois sont basées au Sanatorium Bégin et une agente administrative est basée à Lévis. La gestion des enveloppes financières et du déploiement des équipements, ainsi que de l’analyse des factures, surtout en ce qui a trait au remboursement des culottes d’incontinence, se fait à cet endroit alors que le traitement des demandes venant des ergothérapeutes s’effectue à Lac-Etchemin. «Les gens se sont investis énormément ici. Je sais que ça a été douloureux pour les employés de TSS-CA, nous en sommes conscients. On a embauché un d’entre eux à titre de remplaçant et le transporteur, MEDD’S Express, avait fait de même avec un livreur qui a pris sa retraite depuis ce temps», signale Mme Bordes qui précise que le CISSS a lancé de nouveaux appels d’offres pour un contrat de service de trois ans, renouvelable pour deux années supplémentaires, pour la livraison des équipements.

Si les relations avec TSS-CA étaient difficiles après la décision de rapatrier la gestion de ces équipements, Carole Bordes est d’avis que celles-ci se sont améliorées depuis, le CISSS ayant conservé un lien avec l’entreprise qui a conservé les activités de télésurveillance.