Un manque de respect envers les usagers, selon Bernard Poulin

Membre du comité des usagers de Beauce, Bernard Poulin de Sainte-Justine s’élève contre les réaménagements apportés à la cafétéria de l’Hôpital de Saint-Georges et la décision du CISSS de cesser le service des déjeuners à cet endroit.

Présent au dépôt d’une pétition de plus de 3 100 signatures réclamant le maintien de ce service, mercredi matin, M. Poulin ne cachait pas son désarroi devant cette décision annoncée à la fin du mois de novembre.

«Pour l’établissement, c’est un service non essentiel, nous en sommes conscients, ils ne sont pas obligés de le donner. Cependant, pour les usagers qui viennent de l’extérieur, les proches, les accompagnateurs et bénévoles, il est primordial que la direction de l’hôpital continue à servir les déjeuners», affirme-t-il.

Ce dernier rappelle que le CHBE dessert une population venant de plusieurs dizaines de municipalités et que le fait de ne plus servir de déjeuners serait nuisible, non seulement à ceux qui viennent de loin, mais aussi à ceux qui doivent passer des examens à jeun tôt le matin et doivent ensuite manger, surtout si d’autres séries d’examens les attendent par la suite.

«Devront-ils sortir de l’hôpital pour aller manger au restaurant, où c’est plus cher, puis revenir et payer un autre stationnement de surcroît ? C’est de manquer de respect envers les usagers qui doivent être au cœur de la réforme implantée par le docteur Barrette.»

«C’est beau parler de rentabilité du service, mais il y a quand même toujours entre 20 et 30 personnes qui profitent de la cafétéria chaque matin et ce nombre est souvent supérieur par moments. Ils ont la structure pour servir de 250 à 300 repas par jour, alors c’est quoi d’ajouter les déjeuners ? Ils n’ont qu’à les vendre un peu plus cher, nous allons payer. Tu peux modifier ton menu en conséquence ou tu peux donner ça à des concessionnaires. Les solutions sont nombreuses.»

Bernard Poulin croit également que la décision est nuisible aux personnes qui, comme lui, ont des conditions médicales ou de santé particulières. «Les diabétiques comme moi qui doivent se soumettre à la dialyse trois fois par semaine ont besoin de manger quelque chose de substantiel dans le temps qu’ils sont connectés. Il en va de même pour ceux qui sont traités pour le cancer et autres.»

M. Poulin déplore que la direction de l’hôpital n’ait pas offert de solutions de rechange autre que la simple installation de machines distributrices. Il s’indigne aussi du fait que les comités d’usagers n’aient été avisés que quelques mois à l’avance de cette fermeture de service et que personne n’ait été consulté.

«Tout le monde a été surpris, que ce soit les usagers, les employés et même les médecins. Ils veulent avoir des usagers-partenaires, comme le dit la loi, mais ça veut dire quoi ? Ils prennent des décisions et on n’a aucun mot à dire. Un partenariat entraîne nécessairement des discussions, des échanges et des compromis, ce qui n’est pas le cas ici», poursuit M. Poulin qui croit que la direction a pris pour exemples les centres hospitaliers de Montmagny et Paul-Gilbert à Charny, où on ne sert plus de déjeuners depuis longtemps, pour prendre leur décision. «Ce n’est pas le même bassin de population et les établissements diffèrent.»