Un organisme à vocation entrepreneuriale
Fondé en 1995, le Groupe d’entraide l’Éveil, basé à Lac-Etchemin, a développé un volet entrepreneurial qui le distingue des autres organismes communautaires de la région.
Au fil des années, plusieurs microentreprises ont vu le jour, celles-ci donnant de l’emploi à une trentaine de personnes annuellement.
Après la petite menuiserie en 1996, l’organisme a ouvert une boulangerie, un atelier de couture, une savonnerie (L’Éveil des senteurs), une entreprise d’entretien ménager ainsi qu’une boutique, La maison jaune, qui est située depuis trois ans à la Promenade Etchemin.
Au cours des dernières semaines, le Groupe d’entraide L’Éveil a fait l’acquisition du Fleuriste Dorchester, entreprise propriété de Fabienne Plante et qui a maintenant pignon sur rue au centre commercial, en face de La maison jaune.
M. Pouliot, qui œuvre au sein de l’organisme depuis près de 21 ans, souligne que les microentreprises ont un double objectif de réinsertion sociale et socioprofessionnelle pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale ou souhaitant réintégrer le marché du travail après une longue absence. «J’avais plein de gens qui venaient me voir pour travailler. Comme il n’y a pas beaucoup d’entreprises dans le coin, on a décidé de mettre en place ces microentreprises pour répondre à la demande», mentionne-t-il.
«Nous sommes à la base un organisme communautaire desservant une clientèle atteinte de maladie mentale. Au fil des ans, on a développé une approche en santé mentale et en prévention. On accueille plein de gens, notamment des jeunes pour qui ça ne marche pas à l’école ou sur le marché du travail pour des raisons diverses. Nous avons aussi des gens qui souhaitent intégrer le marché du travail, mais qui n’ont pas d’expérience et sont insécures face à tout cela. Nous leur intégrons à l’équipe et les aidons à reprendre confiance en eux.»
Bon timing
L’acquisition du Fleuriste Dorchester, en novembre dernier, arrivait à bon point pour l’organisme. «Nos entreprises virent pas pire, mais au fil des ans, on voyait certains ralentissements. Notre atelier de couture n’échappe pas à ce qui se passe dans ce secteur d’activités. J’ai quelques personnes qui y travaillent et si je voulais garder les postes ouverts, il fallait acheter autre chose», poursuit M. Pouliot qui ajoute que la fleuristerie offre un volet créatif qu’il apprécie tout particulièrement. «Ici, on fait de la couture, du savon, des articles de bois et toutes sortes de choses, alors la fleuristerie cadrait bien là-dedans», ajoute-t-il.
Le commerce devait initialement fermer ses portes le 31 octobre, mais Mme Plante a accepté de poursuivre ses activités jusqu’en décembre, le temps que la transaction soit complétée. Cette dernière a assuré la transition et aidé à la formation du personnel de l’Éveil.
«Nous avons tous appris à travailler avec les fleurs et préparer des bouquets», mentionne avec fierté le directeur qui souligne que les premières semaines d’activités, sous la nouvelle direction, sont très positives.
Des revenus intéressants
Le Groupe d’entraide l’Éveil reçoit une subvention de base de 145 000 $ du ministère de la Santé, sommes auxquelles s’ajoutent des contributions venant d’autres ministères comme l’Éducation et l’Emploi.
«En dehors de cela, nos microentreprises s’autofinancent et comptent entre le tiers et le quart de notre budget d’opération. Nous n’avons pas eu besoin d’emprunter pour acheter le fleuriste, nous avions les liquidités nécessaires pour le faire.»
Pierrot Pouliot ajoute que les revenus d’entreprises s’élevaient à 80 000 $ au cours de la dernière année et a bon espoir de franchir le cap du 100 000 $ avec leur nouveau commerce qui a conservé le même site Internet et la même page Facebook.
Des partenariats
«On voit de plus en plus de gens qui viennent ici par eux-mêmes. Ils ont entendu dire que notre organisme pourrait les engager, alors que d’autres ne veulent pas le faire. Cette année, on a eu trois jeunes qui nous ont appelés pour cela. Des fois on a du travail, d’autres fois non», mentionne Pierrot Pouliot qui ajoute qu’une fois leur séjour à l’Éveil terminé, plusieurs profitent d’un suivi personnalisé en entreprise de la part de M. Pouliot et des intervenants en place.
Plusieurs employés qui transitent au Groupe d’entraide l’Éveil sont référés par Emploi Québec, le Carrefour jeunesse-emploi ou même le Service d’accroissement et d’extension de la main-d’œuvre (SAEMO), organismes avec lesquels l’Éveil travaille en étroite collaboration.
S’ajoute le Groupe Alpha des Etchemins où plusieurs suivent des cours de français, anglais et mathématiques qui les aident à intégrer le marché du travail régulier ou même obtenir leur permis de conduire.