Sainte-Hénédine: un projet de pub du terroir en suspend
COMMERCE. Un pub du terroir devrait bientôt voir le jour dans une partie des locaux abritant la Caisse Desjardins de La Nouvelle-Beauce, à Sainte-Hénédine. Le nom choisi, Le Local, illustre inévitablement que les produits locaux y seraient en vedette.
Le concept développé par Anne-Marie Royer combinerait un service de bar et de restauration avec, comme fer de lance, les alcools et aliments produits localement. « Ce sera le plus local possible, mais je vais aussi élargir à tout Chaudière-Appalaches. J’ai déjà des ententes de conclues avec les principales microbrasseries de la région et j’attends pour en conclure d’autres. Je veux offrir mon concept à d’autres domaines aussi, comme les alcools fabriqués dans la région et ailleurs si le produit n’est pas produit dans le coin. Je vais alors chercher ailleurs au Québec et au Canada pour mes alcools forts et les vins notamment », explique l’initiatrice du projet.
Sa restauration serait aussi à base de produits locaux, mais sans cuisine comme telle. « Ce sera un permis de restauration chaud-froid où je ferais par exemple des smoked-meats, où j’ai déjà un partenariat, les samedis Tartare avec un autre partenaire, des pizzas semi-cuites et autres. Il n’y aura pas de produits internationaux, justement pour promouvoir l’achat local et la consommation de produits régionaux. »
L’aspect divertissement serait aussi assuré par des artistes locaux. « Même au niveau des spectacles qui seront présentés, je veux encourager les musiciens et chansonniers du coin. Je veux vraiment mousser qui nous sommes ici, dans la région. »
Retenue par l’organisation du Défi OSEntreprendre à titre de lauréat local pour les commerces en démarrage, Anne-Marie Royer est allée chercher divers appuis pour étoffer son dossier. « J’ai l’appui de Tourisme Chaudière-Appalaches et de la municipalité. Les intervenants en tourisme me disent que c’est vers cette voie qu’ils s’en vont. »
Victime de la pandémie
Conseillère en développement touristique depuis neuf ans, Anne-Marie Royer entend mettre à profit toutes ses expériences et son vécu dans le projet. « Je fais déjà ça des projets du genre pour des MRC, des plans de développement touristiques et autres et je pense qu’on a ce qu’il faut pour aller chercher une clientèle touristique. La pandémie a ramené plusieurs choses, du genre le retour à l’essentiel, le retour à la terre, l’achat local, et tout ça. »
Elle constate d’ailleurs dans son travail que le développement durable est de plus en plus intégré à plein de choses. « Mon concept est aussi un concept durable, alors le choix des matériaux, tout autant que les entrepreneurs, sont dans cette lignée. Je veux utiliser des choses recyclées ou recyclables, mon ébéniste utilisera des retailles d’une maison à titre d’exemple. Je vois très loin. »
Mme Royer aurait bien aimé se lancer à temps pour l’arrivée du printemps. La fermeture des bars et l’instabilité entourant l’opération des restaurants semblent toutefois rendre ses partenaires financiers indécis. « J’aurais aimé ouvrir au début du printemps, le 1er mai, mais mon dossier est toujours reporté. Tant que je n’ai pas tout mon financement, je ne peux pas entamer de travaux. C’est plus long en raison de la pandémie et c’est normal, tout ça crée une certaine incertitude. »
Elle demeure toutefois convaincue que son concept saura plaire et rejoindre à la fois les gens localement, ainsi qu’une clientèle touristique. « J’ai une quarantaine de cartes VIP de vendues, en temps de pandémie. L’été dernier, les régions ont été les grandes gagnantes au niveau touristique et la situation devrait se résorber avec l’arrivée du beau temps. Je veux justement miser sur une terrasse naturelle que je vais aménager. Je ne suis pas fermée à avoir une vraie cuisine un jour, si la demande est là et la pandémie derrière nous. »
Native de Sainte-Hénédine, Anne-Marie Royer estime en terminant que sa localité a besoin d’un endroit du genre. « Je suis native d’ici et j’ai longtemps travaillé au bar le Relais. C’était plus qu’un bar, c’était l’endroit où se rassemblaient les gens pour discuter. On a besoin d’un endroit comme ça. Le casse-croûte et l’épicerie ont connu leur meilleure période estivale l’été dernier. Il y a de plus en plus de tourisme qui se fait dans la région et les gens seront à la recherche de terrasses et d’endroits du genre l’été prochain. J’espère que les choses pourront bouger bientôt. »