Une coopérative pour relancer l’épicerie

SAINT-NÉRÉE. Exaspérés par la constante diminution des services offerts par leur épicier au cours des quatre dernières années, les citoyens de Saint-Nérée souhaitent plus que jamais la création d’une coopérative qui pourra relancer, sur une base solide, les opérations de ce commerce de proximité.

Plus de 225 personnes ont assisté, samedi matin, à une assemblée d’information convoquée par le conseil municipal et les membres d’un comité de travail qui se penche sur cette question depuis la fin du mois de septembre. Ceux-ci ont d’ailleurs donné, dans une proportion de 83,4 %, le mandat de poursuivre les démarches.

Le maire Pascal Fournier a rappelé que ce projet avait été classé prioritaire lors d’un rassemblement citoyen tenu en mars 2014. D’autres projets avaient également été ciblés à ce moment, puis étudiés par des bénévoles réunis au sein d’un comité local de développement.

Puis le 29 septembre dernier, les élus annonçaient leur intention d’acquérir l’actuelle épicerie, puis de la louer à la future coopérative. Le conseil a déposé une offre d’achat de 153 600 $ pour le bâtiment et de 86 400 $ pour les équipements s’y trouvant. En tout, la municipalité investirait 265 000 $ dans ce projet, le tout bien sûr conditionnel à la création de la coopérative.

En enlevant une contribution de 50 000 $ de la Caisse des Seigneuries de Bellechasse, le conseil avait alors adopté un règlement d’emprunt de 215 000 $ sur dix ans. La municipalité attend toujours l’approbation du ministère des Affaires municipales (MAMOT) avant d’aller plus loin dans le processus. En appliquant la redevance annuelle de 10 000 $ venant du parc éolien communautaire de Saint-Philémon, la municipalité se retrouverait avec un remboursement annuel de 18 000 $ sur cette période, ce qui se traduirait par une majoration de 24 $ du compte de taxes pour une résidence évaluée à 94 000 $.

Rentable en trois ans

Agent de développement rural au CLD de Bellechasse, Guy Boudreau a souligné que selon les études menées par le comité de travail formé à la fin de septembre, la coopérative pourrait être rentable dès sa troisième année d’opération. Pour ce faire, toutefois, l’appui de la municipalité et une réponse favorable de la population sont primordiaux. En plus d’acquérir elle-même la bâtisse et les équipements, la municipalité lui chargera des frais de location de 3 600 $, somme équivalente aux taxes municipales.

La future entreprise devra amasser 263 000 $ avant de lancer ses opérations, dont 75 000 $ provenant de la vente de parts sociales et 50 000 $ de subventions et contributions diverses. Une entente avec la chaîne Metro lui permettra aussi de recevoir 138 000 $ sur dix ans. La création d’un fonds de roulement, l’achat d’inventaire, les salaires et frais fixes, les améliorations locatives et le versement d’une pénalité avec la bannière GEM seront aussi couverts par cette somme.

Le public présent à l’assemblée ayant donné son aval aux démarches menées jusqu’ici, un comité provisoire devra être formé rapidement. Celui-ci aura pour mandat de jeter les bases de la future coop, d’inciter les citoyens à en devenir membres.