Une déception pour Yvon Dufour

SOCIÉTÉ. L’homme d’affaires Yvon Dufour est déçu de la tournure des événements dans le dossier de relocalisation du magasin Coop-IGA de Saint-Anselme. Il a tenu à corriger le tir à la suite de l’assemblée des membres de la coopérative, lundi soir dernier.

«Mon but n’est pas de planter personne, ni de nuire à personne ou à un quelconque projet. Il a toutefois été dit que je m’étais retiré en novembre dernier, ce qui est totalement faux», a tenu à préciser l’homme d’affaires.

M. Dufour est à l’origine de la revitalisation du secteur, à l’angle du boulevard Bégin et du Chemin St-Jacques, qui devait au départ recevoir le nouveau magasin prévu par la direction de la coopérative. Le conseil d’administration a toutefois annoncé à ses membres qu’il avait choisi un autre emplacement.

«Dans le dossier de l’épicerie, j’ai commencé à acheter des terrains et des bâtiments il y a trois ans afin de faire du ménage dans le cœur de Saint-Anselme et essayer de recréer un endroit qui serait plus neuf, plus moderne, avec des services dont la localité avait de besoin. Je remarquais que Saint-Anselme prenait de l’expansion et qu’il y a une administration dynamique en place», confie l’homme d’affaires.

Il estime avoir travaillé d’arrache-pied pour satisfaire les besoins de tous dans cette aventure. «Ce n’étais pas qu’un seul dossier, il y avait celui de l’épicerie et un concernant un dépanneur avec station-service. Les deux étaient reliés et inséparables. C’est pourquoi j’ai refusé la première offre. Je n’ai jamais fermé les portes à une amélioration quelconque. Les affaires sont les affaires. C’est la vie, les gens font des choix, je respecte ça».

Une offre généreuse

La tournure des événements n’a toutefois pas été à son avantage même après une relance généreuse pour faire avancer le dossier. «J’ai offert un terrain de première qualité, à un endroit stratégique et à un prix ridiculement bas, inférieur au coût de la démarche actuellement envisagée. Un terrain aménagé, arpenté, décontaminé et prêt à creuser. Et encore là, la réponse a été négative. J’ai finalement compris que jamais ce projet ne verrait le jour sur mon terrain.»

Il avoue avoir bien du mal à comprendre la décision. «On pense à défricher une érablière et à ajouter un quatrième feu de circulation alors qu’un terrain à un coût imbattable était disponible. Est-ce que c’est de ma faute, je n’en suis pas convaincu mais c’est possible.»

Yvon Dufour estime tout de même avoir agi pour le bien de sa communauté. «J’ai eu cette idée, car je pensais aux gens de Saint-Anselme qui ont été bons pour moi depuis que je suis arrivé ici il y a plus de 25 ans. C’est pour cela que j’ai piloté d’autres dossiers comme celui du pont Morissette, la salle du club de l’âge d’or et autres».

Sans afficher d’amertume, on sent toutefois chez lui une déception évidente. «Ce n’est pas contre IGA. C’est plutôt que ce dossier-là est maintenant traité par des gens de l’extérieur et je pense que la gérance de Saint-Anselme aurait dû demeurer à Saint-Anselme. Les gens du conseil d’administration auraient pu avoir la décence de m’appeler avant de signer, moi qui réside ici, et de me dire M. Dufour, est-ce qu’il y a quelque chose qu’on peut se dire, voir, ou faire rapidement. J’aurais pu dire oui ou non mais c’est certain que j’aurais dit oui».

Alors que la municipalité de Saint-Anselme étudie le projet dévoilé lundi dernier via son comité consultatif d’urbanisme, Yvon Dufour indique qu’il ne se mêlera pas des réflexions actuellement en cours. «Il faut toutefois faire attention au message que l’on diffuse à la population. Ce sera à la municipalité de jouer son rôle. Les gens de la coopérative devraient toutefois faire attention, car on ne peut pas dire n’importe quoi au gens.»

Il termine en disant qu’il n’est pas là pour entraver le projet de la communauté. «Je souhaite que Saint-Anselme ait son épicerie neuve, c’est un besoin. Je vais de toute façon continuer à travailler sur des projets qui viseront à améliorer la situation des gens d’ici. J’ai encore plein d’idées et plein de projets et je ne m’arrêterai pas en raison d’une déception ou d’un échec. J’ai toujours des plans B et des plans C. Je suis comme ça».