Une division au conseil municipal met son avenir en péril

BEAUMONT. Visiblement déçu du peu de soutien des gouvernements et de la municipalité, le propriétaire du Moulin de Beaumont, Jacques Leclerc, a indiqué qu’il pourrait fermer ou tout simplement vendre l’établissement récemment rénové.

La présence d’un conseil divisé et de citoyens peu intéressés au développement de la municipalité lui causeraient passablement d’ennuis. «Il y a un groupe qui ne veut pas de moi, je dérange. Pourtant je ne veux pas jouer les hors-la-loi. En faisant l’acquisition de la propriété, je souhaitais simplement sauver un site patrimonial et attirer une clientèle touristique», indique M. Leclerc visiblement à bout de patience.

Le maire André Goulet n’a pas tardé à réagir, réclamant une rencontre avec la direction de l’établissement et souhaitant que la municipalité joue le rôle de facilitateur en vue de régler les différends actuellement sur la table, dont une concernant l’affichage du commerce. «On n’a pas les moyens de perdre une entreprise du genre à Beaumont. On souhaite les aider notamment à régler leur problématique d’affichage. On veut jouer le rôle de facilitateur avec le ministère des Transports qui est propriétaire de l’endroit où le moulin aimerait s’afficher».

Mis au fait des intentions du maire, M. Leclerc ne se berce pas d’illusions. «Le maire est de mon côté, je le sais, mais il est minoritaire. Est-ce que fermer en attendant une prochaine élection municipale serait la solution?» se questionne-t-il, indiquant avoir reçu plusieurs constats d’infraction, dont un de 1 200 $ pour l’utilisation d’une affiche amovible.

L’homme d’affaires précise que ses intentions sont nobles. «Je ne fais pas ça pour l’argent. J’ai beaucoup de peine parce que j’aime le patrimoine», soupire M. Leclerc qui vient de se porter acquéreur du Moulin du Petit-Pré à Château-Richer.

À Beaumont, le moulin, la boulangerie et le restaurant sont désormais fermés au public, les contrats signés pour la tenue de réceptions et de mariages en 2016 seront tout de même honorés.

La mise en valeur et la rénovation du Moulin de Beaumont, dont la construction remonte à 1821, ont été réalisées au cours des derniers mois moyennant des investissements de plus de 1,5 M$. Parmi les aménagements, on note la réfection du moulin, du restaurant et de la salle de réception.

Dissidence évidente au conseil

Par ailleurs, la séance du 23 novembre dernier a permis de constater la mésentente qui règne au sein des membres du conseil municipal. Le maire André Goulet a choisi d’utiliser son droit de veto pour empêcher l’adoption de cinq résolutions, dont certaines visaient à apporter des modifications au contrat de travail de la directrice générale, Angèle Brochu. «On se doit de discuter de ces choses-là avant de les présenter au conseil», a commenté le maire qui a rappelé que la demande pour la tenue de cette assemblée spéciale n’a été déposée que le vendredi précédent, soit le 20 novembre.

Le véto n’est valide que pour une période d’un mois. Le dossier a été transféré pour étude au ministère des Affaires municipales et le maire Goulet a dit espérer une réponse rapide du MAMOT à ce sujet.