Une fermeture décevante qui ne surprend pas

CULTURE. La fermeture permanente du Village des Défricheurs ne surprend pas les gens s’étant impliqués dans l’organisation.

Fabien Roy est celui qui a eu l’idée de créer le Village des Défricheurs. Originaire de Saint-Prosper, il a participé à l’établissement de la charte et du conseil d’administration de ce musée à grande échelle.

Grâce à une collecte de fonds, une somme de 1,2 M$ et 8000 objets anciens avaient été recueillis auprès du public. Fabien Roy a siégé sur le conseil d’administration de 1989 à 2009 avant de quitter pour des raisons de santé.

«Je me suis beaucoup impliqué là-dedans, mais je savais que le Village vivait des difficultés depuis quelques années. C’était une attraction touristique très importante en Chaudière-Appalaches, mais les citoyens de Saint-Prosper ne se sont pas occupés de leurs affaires», prétend Fabien Roy.

Celui-ci espère que le Village des Défricheurs renaîtra sous une autre forme. «Rendu à mon âge (87 ans), je suis à la retraite et je pense à autre chose. Il faut que quelqu’un se réveille, car il y a toujours du potentiel à exploiter», d’ajouter M. Roy.

Économie plus difficile

En 2009, le Village des Défricheurs est venu près de fermer ses portes à cause d’une dette de 130 000 $. Pierre Grenier avait alors été choisi pour présider le conseil d’administration, un poste qu’il occupera pendant quatre ans. Après un travail acharné, les membres du conseil et autres bénévoles ont acquitté la dette du Village le 20 août 2012.

«Le Village des Défricheurs avait retrouvé un avenir prometteur, mais les conditions économiques ont changé rapidement. Ça prenait un meilleur soutien du gouvernement pour que le Village poursuive ses activités, mais il y a des coupures partout», soutient Pierre Grenier.

Selon lui, les gens offrant du temps comme bénévole à Saint-Prosper étaient également fortement sollicités ailleurs.

«Des activités comme Nashville en Beauce ou le Défi Beauceron demandent beaucoup de temps et sont aussi importantes pour amener des visiteurs à Saint-Prosper. Quand on s’implique, on fait ce qu’on peut. On n’est pas surhumain», stipule-t-il.

Maire de Saint-Prosper, Richard Couet confirme que la municipalité ne laissera pas disparaître ce que contient le Village des Défricheurs.

«Pour donner un coup de main, la municipalité avait investi dans des actifs. On ne laissera pas partir tout ça sans rien dire. On espère que ça reviendra dans une autre forme. Pendant 25 ans, le Village a été tenu à bout de bras par des bénévoles qui ont fait un travail extraordinaire», de dire Richard Couet.

En cas de résurrection, il pense que le Village des Défricheurs devra offrir un produit complètement différent. «Ça restait complexe de faire marcher une structure pendant 25 ans sur le même modèle», estime M. Couet.