Une première provinciale pour SOS Miss Dolittle

FAUNE. L’organisme SOS Miss Dolittle de Saint-Henri, qui depuis 9 ans accueille les animaux sauvages en détresse dans le but de les soigner et les réhabiliter avant de les retourner dans la nature, dispose maintenant d’un service vétérinaire d’urgence, une première du genre au Québec.

Profitant d’une journée portes ouvertes tenue le samedi 24 septembre dernier et à laquelle ont assisté divers donateurs et partenaires de l’organisme, la propriétaire Jennifer Tremblay a profité de l’occasion pour présenter ce nouveau service qui, contrairement à d’autres similaires en province, peut compter sur la présence d’une vétérinaire à temps plein.

Native de la région de Sherbrooke et seule vétérinaire de la province dédiée uniquement à la faune, Marianne Thibodeau œuvre au sein de SOS Miss Dolittle depuis 2017. Elle réside à Saint-Anselme avec son conjoint depuis l’obtention de son diplôme en médecine vétérinaire de l’ITA de Saint-Hyacinthe en 2021.

« J’ai commencé comme technicienne en santé animale et dès ma graduation, j’ai commencé ma carrière de vétérinaire ici », indique-t-elle.

Mmes Tremblay et Thibodeau ont donc profité de cette activité pour dévoiler ce nouveau service vétérinaire d’urgence qui a été aménagé dans une ancienne roulotte de chantier. « Avec 30 000 $, nous avons pris cette vieille roulotte et y avons installé plein d’équipements usagés que les gens nous ont donnés. Grâce à cela, nous sommes en mesure de donner le meilleur soin possible à nos pensionnaires », précise Mme Tremblay.

À l’intérieur, on y retrouve un laboratoire permettant de faire des analyses sanguines et de selles, une salle d’examen avec des cages de soins intensifs, un appareil de radiographie et une salle de chirurgie munie d’un appareil d’anesthésie qui permet d’endormir les animaux traités le temps de l’intervention.

« Les radiographies sont super importantes, car nous recevons des animaux qui arrivent ici à la suite d’un trauma quelconque et cela permet de déterminer le niveau de la blessure », précise Mme Thibodeau.

« On a parfois des cas d’euthanasie humanitaire, car nous sommes là pour répondre à la détresse animale et il arrive parfois que les blessures soient trop importantes. Dans d’autres cas, ils peuvent être ici jusqu’à 18 mois, car le processus de guérison peut être long, comme chez les humains », précise Mme Tremblay qui ajoute qu’une fois guéris, les animaux sont retournés en nature, comme le dicte la mission #1 de SOS Miss Dolittle.

« Nos trois missions principales sont de recevoir les animaux sauvages en détresse en vue de les réhabiliter, de permettre aux gens de mieux connaître la faune et d’apprendre à cohabiter avec celle-ci, puis de travailler avec le plus d’instances scientifiques possible, par le biais d’échanges de connaissances, pour la conservation de cette faune », précise également Mme Tremblay qui rappelle que SOS Miss Dolittle en est à sa 9e année d’existence et que près de 1 300 animaux sauvages orphelins ou en détresse ont été accueillis au cours de la dernière année seulement.

« On vit de dons, de partenariats, ainsi que du support des particuliers et d’entreprises. On ne reçoit aucune subvention gouvernementale et cela prend le support de nombreux passionnés des animaux pour rendre tout cela possible », poursuit Mme Tremblay qui ajoute que de « de zéro dollar dans le compte, zéro employé et zéro bénévole » lors de l’an 1, l’organisme qu’elle dirige dispose d’un budget de fonctionnement de 300 000 $ et peut compter sur le support de neuf employés rémunérés et près de 100 bénévoles.

« La moyenne de dons pour chaque animal qui entre au refuge est de 23 $, mais il en coûte 180 $ pour chacun d’entre eux. Nous sommes en pleine campagne de financement, on fait des parrainages et on a une boutique en ligne. On pédale, comme des petits canards, pour faire nos frais, offrir le service et pouvoir payer notre vétérinaire pour qu’elle puisse continuer à offrir des services à nos animaux tout en payant nos factures. »