Une relocalisation de 7 M$ est proposée

ÉCONOMIE. Le conseil d’administration du magasin coopératif Coop-IGA de Saint-Anselme a profité de son assemblée générale, lundi soir, pour présenter les plus récentes avancées de son projet de relocalisation et de construction d’un nouveau magasin.

Le commerce qui a célébré ses 75 ans cette année pourrait ainsi être déménagé dans un nouveau bâtiment de 25 000 pieds carrés, auquel s’ajouterait une option de 5 000 pieds carrés supplémentaires dans un horizon de 5 ans, selon les tendances du marché de Saint-Anselme.

Alors que plusieurs voyaient le nouveau magasin être érigé à la jonction du chemin St-Jacques et du boulevard Bégin, le conseil d’administration jette plutôt son dévolu sur un terrain boisé situé, voisin de l’entreprise Info-Maniac. «Nous avions une option d’achat sur ce terrain-là depuis trois ans, conditionnelle bien entendu à la réalisation du projet. L’autre site était aussi convenable, mais le propriétaire du secteur (Yvon Dufour) s’est retiré en novembre dernier», a indiqué le directeur général Jean-François Carrier devant l’assemblée.

La coopérative comptait 1 602 membres au 24 janvier dernier et affiche un déficit de plus de 84 000 $ cette année, alors qu’il était de 7 626 $ l’an dernier. Une baisse des ventes jumelée à une hausse des coûts d’opération explique ce résultat selon M. Carrier. Nous avons atteint un chiffre d’affaires de 220 000 $ par semaine il y a deux ans, mais nous avons écœuré des gens en raison du peu de stationnements disponibles, du manque de produits dans les tablettes et du manque d’espace pour circuler dans les allées. Pendant ce temps, nos compétiteurs ont rénové et d’autres joueurs se sont ajoutés. Nous sommes revenus à une cadence d’environ 205 000 $ par semaine pour ces raisons. Nos résultats sont décevants, mais reflètent ce que nous disons depuis un certain temps, soit que si on ne fait rien nous allons mourir», insiste-t-il.

Nouvelles possibilités

Le site proposé permettra la mise en place de plusieurs nouveautés comparativement aux produits offerts par le magasin actuel. «Il y aura un endroit un bistro où les gens pourront manger sur place, un fumoir, une table à glace, un comptoir personnalisé pour le poisson, sept caisses avec trois caisses de courtoisie et environ 175 places de stationnement. Nous ferons notre propre compostage, afin de diminuer nos déchets, et un service à l’auto sera aussi disponible pour répondre aux nouvelles tendances du marché qui font que bien des gens font maintenant leurs emplettes sur le web ou par téléphone».

Variété, choix, service, rapidité, disponibilité et une meilleure expérience de magasinage sont plusieurs qualitatifs utilisés par M. Carrier pour illustrer les bienfaits du projet. «Si le comité consultatif d’urbanisme de la municipalité donne son aval, nous serons prêts à débuter la construction en août prochain pour une ouverture en mars ou avril 2017. Les études de marché nous indiquent que nous devrions atteindre les 240 000 $ de vente par semaine, mais je prétends que l’on pourrait se rendre à 250 000 $».

Un projet à multiples volets

L’entreprise Construction Dutran de Pintendre sera le promoteur pour ce vaste chantier qui nécessiterait un investissement global avoisinant les 10 M$, dont 7 M$ uniquement pour le nouveau magasin Coop-IGA. Sur le même site, un autre bâtiment commercial sera érigé et pourrait abriter un nouveau commerce ou permettre la relocalisation d’un commerce déjà existant. Un troisième endroit plus modeste serait construit et serait dédié à de la restauration rapide. À cet égard, plusieurs voient idéalement la chaîne Tim Hortons s’y installer.

Le magasin Coop-IGA compte actuellement 65 employés et devrait recruter 25 personnes supplémentaires. Une entente de sept ans avec les travailleurs assure à l’entreprise une paix syndicale pour plusieurs années, indique M. Carrier qui estime que la démarche pourrait se traduire par une centaine d’emplois de plus à Saint-Anselme, lorsque les trois bâtiments seront construits et en opération.

L’édifice abritant le magasin actuel deviendrait la propriété du promoteur précise M. Carrier. «Il n’était pas question que l’on demeure avec une bâtisse vide. La vendre, la louer ou autre, ce n’est pas notre mandat alors nous avons fait inclure cette condition dans notre entente».

Sentiments partagés chez le maire Bonneau

Le maire de Saint-Anselme, Michel Bonneau, a accueilli avec satisfaction la volonté du Magasin Coop-IGA d’ériger un nouveau commerce. Il demeure toutefois hésitant face à l’emplacement choisi par le conseil d’administration. «C’est un beau projet et un projet d’avenir pour Saint-Anselme. Il est toutefois encore entre les mains du comité consultatif en urbanisme. Nous l’avons reçu jeudi dernier et comme c’est un dossier trop imposant pour être traité rapidement, il est à l’agenda de la séance du 16 mai prochain».

M. Bonneau indique que la démarche devra faire l’objet d’un dézonage du secteur. «On verra si le conseil municipal juge l’idée pertinente. Il ne faut pas oublier aussi qu’un dézonage et un règlement d’emprunt dans une municipalité sont les deux seules choses sur lesquelles les citoyens peuvent se prononcer. Pour le reste, ce sont les élus qui ont à le faire. Les gens qui sont en zone contiguë avec le projet pourront ainsi se prononcer à savoir si un tel voisin est compatible avec leur réalité et si cela leur convient».

Certaines personnes au conseil municipal et au sein de la population souhaitent depuis longtemps voir un carrefour commercial être érigé près du centre du village, particulièrement sur les terrains appartenant à l’homme d’affaires Yvon Dufour. Le maire Bonneau en fait partie. «Nous croyons encore que les terrains situés à la jonction du chemin St-Jacques représentent le «spot» à développer, sauf que le commerce ne s’est pas entendu avec le promoteur privé alors on n’y peut rien».

L’ajout potentiel d’un autre feu de circulation pour les besoins du commerce n’est pas une idée qui semble plaire au maire Bonneau. «Le ministère des Transports n’installe pas de feu de circulation pour le plaisir et déjà on se fait dire que trois feux du genre à Saint-Anselme, c’est beaucoup. Il y a un questionnement sur l’endroit choisi pour le projet. Quant au projet lui-même, c’est ce dont on a besoin».