Une voiture pour un finissant de l’école des Appalaches

GÉNÉROSITÉ. Originaire de Lac-Etchemin et œuvrant dans le domaine de la finance depuis de nombreuses années, lui qui est actuellement conseiller en gestion de patrimoine pour le compte de la Financière Banque Nationale, Olivier Deblois offre à un finissant de l’école des Appalaches la chance de profiter d’un « prêt » à long terme d’un véhicule lui appartenant. Il songe même à le donner au lauréat (ou à la lauréate) d’ici 3 ou 4 ans, si certaines conditions sont respectées.

M. Deblois a lancé, dans les murs de l’école secondaire ainsi que sur les réseaux sociaux, ce concours qui vise une clientèle spécifique. Le véhicule en question est une Jetta GLI 2017, à transmission manuelle, évaluée à près de 16 000 $. Celle-ci vient avec les pneus d’été, le changement d’huile et un réservoir d’essence plein. Le lauréat (ou la lauréate) n’aura qu’à assumer les frais d’entretien et d’assurance, son essence et les pneus d’hiver pour l’an prochain.

« Ma voiture est entièrement payée depuis un certain temps déjà. Je m’en suis acheté une autre et après avoir voulu la vendre, je l’ai louée à un ami qui l’a gardée pendant deux ans et demi avant de me la redonner, car il n’en avait plus besoin. Comme tout va bien dans ma vie personnelle, dans mes investissements ainsi que dans mes affaires à la Banque Nationale, et que je n’avais pas besoin de l’argent si je la vendais, j’ai eu l’idée d’en faire profiter quelqu’un d’autre », souligne celui qui, en dehors de son travail à la Banque Nationale, est président et trésorier de la Fondation de Lauberivière à Québec.

« En reprenant mon véhicule, je me suis rappelé que lorsqu’on veut aller au Cégep ou à l’université, notamment à Québec, ça prend un appartement et un véhicule et il qu’il faut travailler, en plus d’étudier, pour cela. Il y a des jeunes qui viennent de milieux plus aisés et dont leurs parents peuvent acheter un véhicule pour eux, mais d’autres pas », précise-t-il en mentionnant qu’il avait discuté avec son ami Maxime Lessard, qui est directeur adjoint de l’école des Appalaches, de son idée d’aider un finissant de l’établissement scolaire en lui fournissant un véhicule pour qu’il puisse poursuivre ses études l’an prochain et les années subséquentes.

Ce dernier s’est dit ravi de l’initiative de son ami d’enfance et a accepté de passer le message parmi les étudiants de 5e secondaire.

« On a préparé une affiche à cet effet. On a déjà reçu quelques applications et on espère en avoir d’autres dans les prochaines semaines », indique Olivier qui invite les intéressés à se manifester d’ici la fin du mois d’avril. Le choix du lauréat (ou de la lauréate) devrait être annoncé d’ici le début du mois de juin.

Procédure à suivre

Comme on le mentionnait précédemment, les élèves de l’école des -Appalaches intéressés à profiter de cette occasion qui leur est offerte par M. Deblois devront, d’ici la fin du mois d’avril, présenter une lettre de motivation dans laquelle ils ou elles indiqueront en quoi ce véhicule sera utile et quels sont leurs projets pour l’avenir. Les intéressés devront acheminer cette lettre par courriel à l’adresse olivier.deblois@bnc.ca.

Un tri parmi les candidatures acheminées sera fait et les personnes choisies devront fournir leur bulletin scolaire, leur lettre d’admission au Cégep ou tout autre renseignement pouvant être utile dans l’évaluation de leur demande. « Du lot, je choisirai trois candidats que je vais rencontrer en entrevue, avec leurs parents, avant de faire mon choix final », poursuit Olivier qui rappelle, comme on le mentionnait précédemment, que si le jeune choisi performe bien, qu’il a de bonnes notes, que la collaboration est bonne et qu’il suit bien son cheminement, il pourrait lui donner le véhicule de façon définitive d’ici trois ou quatre ans.

« Si ça va moins bien dans ses études pour des raisons spécifiques ou qu’il devait changer de branche d’études parce que c’est plus approprié pour elle ou lui, ce sera correct aussi, il ne sera pas pénalisé pour cela tant que sa démarche demeure sérieuse », poursuit Olivier qui qualifie son action de « prêt coaché » en ce sens qu’-au-delà du véhicule, il souhaite offrir un soutien à l’élève, si celui en manifeste le besoin.

Olivier Deblois et Maxime Lessard devant l’auto qui a passé une bonne partie de l’hiver à l’abri, dans le garage de ce dernier.

« Je pourrai le supporter ou le mentorer dans ses choix d’études ou ses réflexions. C’est bon, à cet âge-là, d’avoir le soutien extérieur de quelqu’un qui est passé par là avant. Ce qu’il est important de dire, c’est que ça se fera toujours en collaboration avec les parents », précise le donateur qui ajoute que peu importe son cheminement, le jeune doit demeurer sérieux dans sa démarche.

« Ce que je souhaite, c’est qu’il sache que s’il prend une mauvaise tangente, il va perdre mon véhicule que je vais offrir à quelqu’un d’autre, rappelle-t-il également.

Bon timing pour les jeunes

Maxime Lessard dit apprécier et supporter, à titre personnel, l’initiative de son ami d’enfance. « Quand tu es finissant, tes préoccupations sont simples. C’est le bal, ce que tu feras après le secondaire et obtenir ton permis de conduire. Vers la fin de l’année scolaire, le stationnement des élèves est de plus en plus plein, car les jeunes savent depuis longtemps que pour avoir une certaine liberté en région comme ici, ça prend une voiture. De fait, c’est l’une de leurs priorités, surtout que nous n’avons pas de transport en commun en région comme ici. »

Les deux amis espèrent que cette initiative créera un mouvement et que d’autres suivront cet exemple. À cela, Olivier Deblois ajoute qu’il donnera assurément la priorité à ceux ou celles qui ont besoin d’un véhicule, mais dont les parents n’ont pas nécessairement les ressources financières suffisantes pour leur en acheter un.

Aider son prochain

Olivier -Deblois mentionne que par ses fonctions à la Fondation Lauberivière, il se fait un devoir d’aider les gens dans le besoin. Cette propension à aider est naturelle dans sa famille, rappelle-t-il. « Chaque année, mon grand-père fabriquait 150 pâtés des Fêtes pour les gens qui n’en avaient pas, même s’il n’était pas riche. Il me disait toujours, « Olivier, tu manges trois repas par jour, on est dans un pays libre où il n’y a pas de guerre, tu as un toit sur la tête, alors tu es riche, compte-toi chanceux, ce n’est pas le cas de tout le monde. » Ça m’est toujours resté dans l’esprit », mentionne-t-il enfin.