UPA en Chaudière-Appalaches: la pérennité de la zone agricole toujours à l’agenda

AGRICULTURE Quelque 170 délégués se sont réunis au Centre Caztel de Sainte-Marie, le 24 octobre dernier, dans le cadre de l’assemblée générale annuelle (AGA) de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches et afin de faire le bilan des points marquants lors de la dernière année.

Plusieurs échanges animés ont eu lieu, notamment afin de mieux protéger les terres cultivées et cultivables et ainsi, limiter les pertes de la zone agricole. Les projets éoliens, les lignes électriques et les normes environnementales toujours plus restrictives ont fait partie des éléments observés, a résumé le président de l’UPA en Chaudière-Appalaches, James Allen. « On l’a vu dans Lotbinière récemment où la MRC a modifié son schéma d’aménagement en conséquence. Le versement de redevances à des propriétaires risque de faire en sorte qu’ils délaissent l’agriculture, ayant des revenus assurés par la présence d’éoliennes sur leurs terres. Nous aimerions plutôt que les MRC soient plus prudentes et les accueillent sur des terres boisées, plutôt que sur des terres cultivables. »

L’UPA régionale amène souvent sur la table le sujet des terres déjà en culture, inquiète de perdre des possibilités avec le temps. James Allen indique que l’un des principaux irritants actuellement observés est en lien avec certaines lois liées à l’environnement, un phénomène que l’on observe dans le sud de la région, notamment. Il souhaiterait surtout voir une législation qui obligerait les acheteurs ptoentielles de ces terres de continuer à les cultiver.

« Des entreprises achètent des terres pour éventuellement y replanter des arbres et se donner un bilan carbone positif. Le problème est que cela se fait au détriment de la terre agricole. Ces terres ne sont pas entretenues par la suite et les municipalités sont tentées de les acquérir pour en faire des parcs industriels ou augmenter leur périmètre urbain. Dans d’autres cas, elles ne servent tout simplement qu’à faire de la spéculation », explique-t-il en disant déplorer que le ministère de l’Environnement tarde à approuver une initiative de la MRC des Etchemins qui espère aller de l’avant avec un avis agronomique pour toute terre du genre vendue à un nouveau propriétaire.

Météo et autres

Les producteurs ont peu effleuré le sujet de la météo des derniers mois et de la gymnastique qu’ils ont dû emprunter pour tenter de limiter les pertes. Des discussions sont toutefois en cours avec la Financière agricole pour revoir certains aspects, explique James Allen. « On dirait que les programmes actuels sont conçus pour faire face aux sécheresses et non à d’autres aspects de la météo, dont un été pluvieux comme on vient de connaître. Heureusement, le travail était déjà commencé et des aspects ont été revus. »

Le sujet des écofrais, qui sont entrés en vigueur le 1er octobre dernier et qui sont maintenant appliqués dans les coûts des produits d’alimentation animale ensachés, a aussi fait partie des sujets abordés. Cette pratique, utilisée au Québec, est un autre fardeau dirigé vers les producteurs et éventuellement, les consommateurs, estime James Allen. « On nous ajoute une surcharge de 60 cents du kilo pour tout ce qui est plastique d’ensilage, en plus des pneus qui coûtent aussi plus cher. Ce qui choque les producteurs, c’est que du plastique ira à l’enfouissement malgré tout. Pourrait-on organiser la filière récupération des plastiques avant toute chose. Ce qui est désolant aussi, c’est que le fardeau de la récupération et les coûts qui y sont reliés reposent uniquement sur les producteurs ou presque, parce qu’il y a peu de points de dépôt et pas de consigne, non plus. »

Enfin, les délégués ont adopté une résolution d’urgence à la fin, enjoignant les décideurs à initier une certaine concertation qui pourrait mener à la préservation d’une certaine forme d’abattage dans la région. « Il manque d’abattage dans toutes les espèces, pas seulement le porc. Une fois que l’usine sera fermée, il est certain que nous voudrons explorer d’autres possibilités. Il faut réfléchir en société là-dedans. Les petites fermes de la région, qui font leur mise en marché, n’ont pas d’endroit pour le faire. C’est même une question de bien-être animal. »