Voirie locale: la tournée s’arrête dans Bellechasse

SAINT-LAZARE. Une cinquantaine d’élus et administrateurs de municipalités de Bellechasse, Les Etchemins et de la Beauce ont pris part à une rencontre visant à améliorer la gestion des programmes de voirie locale.

Responsable d’un volet de la tournée, le député de Côte-du-Sud, Norbert Morin, a tenu à écouter les élus et dirigeants présents à Saint-Lazare, mais connaissait déjà plusieurs de leurs préoccupations. «Tous demandent un meilleur financement, mais aussi plus de flexibilité dans les projets. Les municipalités sont les mieux placées pour connaitre les besoins des milieux et une meilleure planification est nécessaire, c’est clair».

Il existe sept programmes d’aide financière à la voirie locale. Ceux-ci viennent à échéance le 31 mars 2018, et une approbation du Conseil du trésor sera requise pour leur renouvellement. M. Morin convient qu’il y a peut-être trop de programmes et qu’une harmonisation de ceux-ci serait possiblement nécessaire. «Je l’ai entendu souvent aujourd’hui aussi. Certains ont de la flexibilité, d’autres rendent difficile l’admissibilité de certaines localités. Ça doit être revu. Les budgets doivent être augmentés aussi, ce qui n’est pas le cas depuis 1993».

Même s’il quittera dans quelques jours ses fonctions de président de la Fédération québécoise des municipalités, l’ex-maire de Saint-Elzéar, Richard Lehoux, a assisté à la rencontre. Selon lui, les objectifs de l’implantation de certains programmes d’aide aux municipalités étaient louables au départ. Une meilleure fluidité des échanges entre les organisations passe nécessairement par moins de paperasserie et plus de flexibilité à son avis. «Que les municipalités aient des comptes à rendre est normal, mais la complexité et la lourdeur administrative font que nous sommes souvent en décalage pour des travaux qui devraient être effectués plus rapidement. Les délais pour recevoir les réponses sont un peu trop longs».

Enlever l’asphalte plutôt que réparer?

Selon Norbert Morin, l’une des problématiques souvent remarquées concerne l’équité pour les petites localités comparativement à celles dont la population est plus importante. «L’aide vient souvent en lien avec la population des milieux et pas sur le nombre de kilomètres de routes à entretenir. Certaines municipalités ont à peine quelques centaines de résidents, mais aussi plusieurs kilomètres de routes et de rangs à entretenir. D’autres n’ont pas les moyens de réparer leur partie de certains tronçons alors que la municipalité voisine a pu le faire. Il faudra du gros bon sens dans l’application de nos programmes».

Ainsi, des localités auront possiblement des choix à faire dans le futur si le financement n’est pas à la hauteur de leurs besoins ont convenu certains élus présents à la rencontre. Enlever l’asphalte de certains tronçons plutôt que de les réparer deviendra peut-être l’ultime solution. «Nous l’avons entendu à quelques reprises au cours de nos rencontres. Ce sera aux municipalités de faire ces choix et à personne d’autre. C’est clair qu’il est plus facile d’entretenir un rang sur le gravier que sur le pavé et surtout, beaucoup moins dispendieux», ajoute M. Morin.

Il avance également que certaines municipalités ou MRC auraient peut-être avantage à se doter d’une ressource spécialisée en la matière. «Peut-être qu’un technicien ou un ingénieur avec un mandat précis pourrait faire le tour de son territoire, faire certains constats et appuyer les directions municipales dans leurs démarches. On pourrait peut-être sauver du temps.»