Yvon Dufour souhaite relancer les discussions

AFFAIRES. L’homme d’affaires Yvon Dufour aimerait pouvoir relancer les discussions dans le but que le nouveau magasin Coop-IGA de Saint-Anselme soit situé sur ses terrains situés au coin de la route Bégin et du chemin St-Jacques, ou qu’à tout le moins, cette option redevienne une possibilité.

Il y a un différend de plus en plus visible entre M. Dufour et la direction de Sobeys, qui chapeaute le projet au nom du conseil d’administration du magasin, les discussions étant rompues entre les deux partis depuis plusieurs semaines. «Je n’ai pas discuté avec les gens de Sobeys depuis février dernier. Je n’ai pas eu de discussions avec des gens du conseil d’administration du magasin depuis longtemps également», confie M. Dufour visiblement déçu de la tournure des événements. «Les gens doivent comprendre qu’en affaires, on n’écarte jamais rien. Une négociation n’est jamais terminée tant qu’il n’y a pas de signature ou de rupture qui surviennent pour les bonnes raisons. Je considère que le projet est toujours faisable et viable».

Il souhaite maintenant tendre la main aux dirigeants des deux entités. «Je suis toujours prêt à m’asseoir avec les gens qui seront de bonne foi et qui voudront faire les choses correctement et je sais que tous les intervenants impliqués le sont ou à tout le moins peuvent l’être. J’aimerais avoir des contacts avec le conseil d’administration. Ce n’est pas parce que les discussions ont été arrêtées pour une option qu’on ne peut pas se parler».

C’est faux de dire qu’il n’y a qu’un seul terrain propice pour recevoir le magasin comme le prétend Sobeys selon lui. «La municipalité a des espaces commerciaux à la sortie nord du village. Mon emplacement est prêt à recevoir le magasin. Il a été travaillé pour ça, de concert avec Sobeys, dans cet objectif. La route Bégin, c’est l’axe Lac-Etchemin – Lévis, et le chemin St-Jacques est l’entrée vers la Beauce. Tout le monde localement et ailleurs s’accorde pour dire que c’est l’emplacement idéal».

Ces espaces font partie du plan de développement développé par la municipalité précise le maire Michel Bonneau qui dit travailler selon des barèmes bien précis. «Quand nous souhaitons avoir du terrain additionnel pour développer notre périmètre urbain, la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole) scrute notre territoire et nous dit généralement de combler les espaces disponibles avant tout le reste. On nous a dézoné 15 hectares de terrains dans le parc industriel et commercial dans le passé. Il faudrait maintenant que je leur demande de me libérer 250 000 pieds carrés de terrain boisé?»

Le maire dit avoir l’appui d’une majorité de la population dans le refus relatif à la demande de dézonage faite par Sobeys. «La population appuie notre position de préserver le boisé qui avait été ciblé par l’entreprise. On se dit simplement qu’on doit être conséquent. Sobeys prône des arrêts de déforestation sur son site internet et nous sommes en accord avec cette position. Nous avons été les deuxièmes au Québec à interdire les sacs de plastique sur notre territoire. Sobeys et le magasin Coop avaient bien répondu à cette décision».

Le monde des affaires

M. Dufour estime avoir beaucoup de respect pour les membres du conseil d’administration du magasin. «Ce sont des gens qui sont là bénévolement et qui s’y trouvent pour les bonnes raisons. Le travail du conseil est toutefois de représenter ses membres et tous celles et ceux qui m’approchent veulent que le magasin soit situé sur mes terrains. Si ça ne m’appartenait pas, je dirais la même chose. Ça s’adonne que c’est à moi parce que j’ai travaillé pour».

Il observe toutefois que les administrateurs du magasin n’ont peut-être pas tous les outils pour travailler efficacement. «Peut-être n’ont-ils pas toutes les ressources ou la connaissance des affaires pour bien les guider dans un dossier aussi complexe. À Saint-Anselme, plein de monde pourraient les conseiller, s’asseoir avec eux pour discuter de chiffres et d’autres et voir comment tout cela pourrait être relancé. Moi-même je dois m’entourer de personnes compétentes de mener à bien mes dossiers même si je suis en affaires depuis longtemps.»

Il réitère que les terrains dont il est propriétaire sont tout indiqués pour accueillir le nouveau magasin. «Il est inconcevable que l’épicerie aille à un endroit où les gens n’en veulent pas parce que ce ne serait pas convivial ou à proximité, etc. Ils ont la chance de le faire et je leur ouvre la porte. Je leur demande de le faire. Il n’y a pas de hargne, d’égo ou autres. Le contrat avec Couche-Tard ne touche en rien cette possibilité, même si l’entreprise est un joueur du domaine de l’alimentation».

Il considère toujours avoir fait une offre plus que généreuse dans le passé pour faciliter les choses. «J’ai déjà fait une offre généreuse qui a été refusée à ma grande surprise. Aujourd’hui, j’aimerais me rasseoir et discuter du projet. Je suis un promoteur, je suis de Saint-Anselme, je pense que j’ai le droit d’y participer», ajoutant toutefois avoir d’autres plans pour ses espaces advenant un échec de la démarche. «J’ai faire quatre études de marché que j’étudie actuellement et que je compte présenter à autant de partenaires potentiels. J’aurai possiblement quelque chose à annoncer à l’automne pour une réalisation en 2017», a-t-il conclu.