Camerises St-Philippe: une mise en vente à succès

AGROALIMENTAIRE. 600 bouteilles vendues en un peu plus de deux heures. Tel est le constat qu’ont fait les propriétaires de l’entreprise Camerises St-Philippe qui lançaient un nouveau gin le samedi 12 septembre dernier à Saint-Anselme.

«On le sentait qu’il y aurait du monde, mais nous sommes vraiment surpris. Quand les gens venaient à l’autocueillette cet été, on en parlait déjà, puis le bouche à oreille et les réseaux sociaux ont fait le reste», racontent Denis Carrier et Nancy Jacques qui souhaitaient présenter leur nouvelle boisson à base de camerises, tout en racontant l’histoire autour de son appellation, Saisie38.

Une saisie de contrebande d’alcool à cet endroit le 30 août 1938 est à l’origine du nom alloué au nouveau produit.

L’histoire est très simple. C’est une saisie de contrebande d’alcool à cet endroit le 30 août 1938 qui est à l’origine du nom alloué au nouveau produit. «Peu de gens connaissent cette histoire. Même dans les archives de Saint-Anselme, on n’y fait pas ou peu allusion. Plusieurs choses ont été écrites lors des événements entourant les anniversaires de la municipalité. J’avais écrit un petit quelque chose la dernière fois et ça n’avait pas paru», se remémore M. Carrier.

«C’est mon père qui m’en a régulièrement parlé. Il avait 16 ans à l’époque, alors il a tout vu aller ça. Il racontait que dans le temps, il y avait cinq gros bergers allemands devant la porte de la grange. Les personnes ici parlaient surtout anglais, alors il se passait quelque chose, c’était évident», ajoute-t-il.

Le manège n’aurait pas duré longtemps selon M. Carrier, mais suffisamment pour qu’une bonne production clandestine soit fabriquée. «Quand ils se sont fait prendre, ils devaient 200 000 $ de taxes d’accise… en 1938. Alors, ils ont sûrement sorti quelques bouteilles», dit-il en riant.

Il ajoute que des textes parus dans le journal Le Soleil à l’époque ont ensuite inspiré l’étiquette. «Ce sont des textes que nous avons trouvé aux archives nationales. La direction du Soleil a accepté de nous céder les droits des articles dont on se sert pour illustrer la chose. C’est pourquoi il y en a sur l’étiquette et sur le petit bâtiment.»

Un maillon de la chaîne

«Nous sommes d’abord des amateurs de vin. Un consultant nous a suggéré d’acheter un alambic et d’en faire une boisson. La mode est au gin et le hasard fait que c’est du gin qui avait été saisi à l’époque», explique Mme Jacques.

Le lancement de cette nouvelle boisson a naturellement un seul but, promouvoir la camerise. «L’autocueillette a été le départ pour faire connaitre le fruit. Maintenant, nous avons ajouté plein de produits transformés, comme la confiture ou autres. Le gin est un maillon de la chaîne c’est tout», poursuit Denis Carrier.

Le lancement d’un nouveau produit ne veut pas dire qu’il sera produit à grande échelle, précise Mme Jacques. «On veut garder ça petit. C’est notre projet de retraite. Nous ne sommes pas friands de voyages, on préfère rester à la maison. On cherche à s’occuper, chez nous, et comme j’aime le public, la vente de nos produits à la ferme est un monde idéal.»

Autre variable à considérer dans la production de boissons alcoolisées, la complexité de la démarche, ajoute-t-elle. «La fermentation pour notre vin nécessite un mois au minimum. Ensuite, notre alambic est très petit. C’est un 50 litres et à la fin, ça donne 6 litres seulement. Alors, ça nécessite beaucoup de préparation et de temps. Nos installations ne se prêtent pas nécessairement à ça non plus, faire de la boisson».

Entretemps, le couple est déjà à préparer une deuxième cuvée qui pourrait être disponible au cours des prochaines semaines, tout en ayant d’autres produits dérivés de la camerise en tête. «Notre deuxième cuvée est presque déjà vendue. Il y a eu un engouement la première journée, mais ça va s’estomper. Ensuite, on pourra ajouter deux types de vins à notre répertoire.