Révision du règlement forestier : les autres MRC emboiteront le pas
FORÊTS. Les MRC de Bellechasse, de Montmagny et L’Islet, de même que la Ville de Lévis, devraient suivre l’exemple de la MRC des Etchemins et revoir certains éléments du règlement régional sur la protection et la mise en valeur des forêts privées actuellement en vigueur.
Le règlement avait fait l’objet de critiques lors de son adoption et de récentes pannes d’électricité, causées par la chute d’arbres sur des éléments du réseau d’Hydro-Québec le mois dernier, incitent les MRC à accélérer la révision dudit règlement.
Pour un, le préfet de la MRC de Bellechasse et maire de Saint-Nazaire, Clément Fillion, avait été mandaté par ses pairs pour suivre l’évolution des rencontres et confirme que des discussions ont eu et auront lieu. «Nous avons convenu de tenter de maintenir un règlement régional uniforme. La MRC des Etchemins sera la première à adopter des amendements et nous, on s’attend de présenter les mêmes amendements après les fêtes pour une adoption avant l’été.»
Sur l’uniformité d’un règlement, M. Fillion ajoute qu’il est possible d’y parvenir malgré les différences visibles sur le territoire. «Certaines localités n’auront pas à s’en servir, le long du littoral par exemple, mais là où la forêt est plus dense, il faut légiférer, même si les producteurs sont davantage sensibilisés que dans le passé. Des coupes à blanc, nous n’en voyons presque plus, alors jusqu’où on doit aller, c’est ce que nous devrons déterminer.»
S’il approuve la nécessité d’ajustements au règlement, M. Fillion insiste sur la pertinence d’une règlementation sur le sujet. «Il faut régir, mais avec le temps, on remarque qu’il y avait lieu d’assouplir. La question des bandes protectrices le long des routes avait été instaurée pour faciliter l’entretien des routes. On remarque les irritants que cela cause au niveau du réseau électrique. La longévité des bandes protectrices et les essences d’arbres qui la composent font partie des réflexions que l’on a actuellement.»
Quelques intervenants du milieu forestier, à qui le journal a parlé, espèrent que les modifications qui seront apportées au règlement ne seront pas que cosmétiques sauf que déjà, les premiers indices leur font croire que peu de choses seront modifiées.
Un peu d’histoire
Le conseil des maires de la MRC des Etchemins avait adopté un projet de règlement en mai 2010 et l’avait soumis en consultation à Sainte-Rose juillet 2010. Cependant, en juin 2011, les maires avaient choisi, sur division (8 pour et 5 contre), de conserver le règlement antérieur qui datait de 2005. Le règlement forestier actuel a été adopté le 9 octobre 2013 dans la MRC des Etchemins. Là aussi, une consultation avait été préalablement tenue à Sainte-Rose en septembre 2013.
La situation a été différente dans la MRC de Bellechasse qui a adopté son règlement en 2011 en autorisant 20 % de coupe intensive et l’a à nouveau modifié en 2013 pour revenir au 30 % de coupe intensive permise pour les municipalités du sud de la MRC, afin de demeurer semblable aux Etchemins.
Tout au long du processus, groupements forestiers et syndicats de producteurs de bois s’étaient généralement dissociés de la démarche. «Il y avait eu quelques assouplissements à l’époque, sauf que le compromis proposé par les élus du moment avait été rejeté en grande majorité puisqu’il était davantage restrictif que dans le passé», se souvient l’un d’eux.
Un autre intervenant se souvient avoir prévenu les autorités municipales que le nouveau règlement aurait des effets pervers. «On leur avait dit que cela leur reviendrait dans le visage et qu’il y aurait des problèmes. Les récentes pannes d’électricité sont un bel exemple.»
Pour d’autres, le droit de produire, de rentabiliser leur investissement et la liberté d’agir sur leurs propres propriétés, sont leurs principaux arguments, les mêmes que lors de l’adoption du règlement en 2011. Certains suggèrent la formation d’un comité qui permettrait aux forestiers d’expliquer leur réalité aux élus et vice-versa, sauf que cette idée a toujours été rejetée jusqu’à maintenant.