L’économie sociale aux quatre coins de la région: la résilience des Etchemins
CHRONIQUE. La MRC des Etchemins se trouve loin des centres urbains, l’économie y est un enjeu important.
Dans ce milieu, les entreprises d’économie sociale ont comme mandat d’attirer les touristes, de faire connaitre la MRC, de maintenir des services de proximité et de créer de l’emploi. Ce n’est pas une mince tâche étant donné le vieillissement de la population et l’exode des jeunes, mais ces entreprises continuent de croître et créent 321 emplois.
L’économie sociale pour sauvegarder des services de proximité
La MRC des Etchemins mise sur l’économie sociale, car le marché n’est souvent pas suffisamment intéressant pour qu’un entrepreneur privé s’y installe. Dans plusieurs cas, les entreprises d’économie sociale reprennent des commerces issus du privé qui ont décidé de quitter le milieu.
«Souvent aucune autre entreprise privée ne veut reprendre ces commerces, l’économie sociale est une solution très valable et ces entreprises ont un taux de survie plus long que celles issues du privé », explique la directrice générale de la Société d’Aide au Développement de la Collectivité (SADC) Bellechasse-Etchemins, Marie-Claire Larose.
L’enjeu majeur selon Marc Lacroix, directeur général de la coopérative du Mont-Orignal, est de «faire vivre la région, faire travailler du monde de la région». Ces entreprises permettent à la population de se rallier derrière une cause. On voit émerger une envie de s’impliquer et de s’identifier à son village.
Promouvoir le modèle
Pour Marcel Rancourt, président du conseil d’administration de Radio Bellechasse-Etchemins, l’économie sociale est un levier essentiel, surtout en région. « On gagnerait beaucoup à prendre le temps d’écouter les différentes missions des entreprises d’économie sociale, on pourrait venir en aide à davantage d’individus sur le territoire et mieux soutenir ces entreprises ». La clé réside dans l’éducation et l’information aux citoyens, car certaines entreprises sont mal comprises ou tout simplement mal connues.
Marielle Lemieux, mairesse de Saint-Magloire, affirme qu’elle a été surprise de constater que «tous les secteurs d’activité peuvent être investis par l’économie sociale, il faut que les gens soient conscientisés pour que ce type d’entreprises rayonne encore plus.»
D’un autre côté, les entreprises d’économie sociale ont un rôle important à jouer dans l’éducation et la mobilisation de leurs milieux. «L’entreprise doit maintenir son milieu animé, informer les gens, encourager ses membres à rester, aller chercher de nouveaux membres et mobiliser son village», explique madame Larose.
Compter sur l’appui du milieu
Marc Lacroix affirme que le Mont-Orignal bénéficie de l’aide d’une centaine de bénévoles tout au long de l’année. « Ici, c’est entre 6000 à 8000 heures de bénévolat par année, les entreprises privées ne peuvent pas mobiliser autant d’individus pour donner autant de leur temps », explique-t-il.
Monsieur Rancourt souhaite parler des belles histoires de sa région via le média qu’il représente. « On veut vendre Radio Bellechasse-Etchemins aux gens d’ici, qu’ils écoutent une radio qui parle d’eux. On est là pour montrer les réussites et promouvoir les bons coups de la communauté.»
«On soutient les entreprises d’économie sociale pour maintenir une qualité de vie dans la MRC, il faut des services de proximité dans une communauté, créer des emplois et mettre de la vie dans le milieu, tout ça fait partie d’un cœur villageois», conclut Madame Larose.
Cette chronique a été réalisée par la Table régionale d’économie sociale de Chaudière-Appalaches (TRÉSCA). La TRÉSCA a pour mission de promouvoir l’économie sociale, de soutenir le développement des entreprises collectives et en favoriser l’émergence en Chaudière-Appalaches. Pour lire toutes les chroniques, rendez-vous au www.tresca.ca.