1749-2024, Saint-Charles célèbre son 275e anniversaire 

Saint-Charles est située dans les terres au sud du fleuve Saint-Laurent  à environ vingt kilomètres de Québec. Cette ravissante municipalité de près de 2 500 habitants, qui célèbre en 2024 son 275e anniversaire de fondation, mérite une visite. 

Vous serez charmés par le cœur de son village avec ses maisons anciennes bien conservées, la beauté de l’architecture de son église, de son presbytère, de son couvent et par le Parc de La Boyer propice à des pique-niques en famille et des randonnées dans ses sentiers. Une balade s’impose aussi dans les rangs, Sud, Nord et de l’Hétrière où le panorama champêtre agricole et les nombreux producteurs de légumes, de petits fruits, de produits du terroir et d’alcools sauront vous séduire, et cela avec en prime… un accueil très chaleureux de ses producteurs.

 

Au cours des festivités du 275e anniversaire de Saint-Charles, de nombreuses activités sont à l’honneur durant l’année 2024. Pour consulter la programmation : loisirs@saint-charles.ca . Si vous désirez en savoir plus sur l’histoire de Saint-Charles, la Société historique de Bellechasse y consacre plusieurs pages dans la revue Au fil des ans d’avril 2024.

SAVIEZ-VOUS QUE ?

Saint-Charles, nom donné en l’honneur du seigneur Charles Couillard

 

Fondée en 1749 à la suite de son détachement partiel des seigneuries de Beaumont, Livaudière et La Martinière, cette nouvelle paroisse porte alors le nom de Saint-Charles. C’est  Mgr Henry Dubreuil de Pontbriand, alors évêque de Québec, qui érige cette paroisse en lui donnant pour patron saint Charles Borromée en l’honneur du seigneur Charles Couillard. Ce saint, Charles Borromée (1538-1584), était le neveu du pape Pie IV.  Il fut nommé cardinal en 1560 et archevêque de Milan. 

 

La deuxième église de Saint-Charles construite sur la précédente

 

Le 17 juillet 1748, Mgr Henry Dubreuil de Pontbriand accède aux nombreuses requêtes qui lui sont présentées et qui sont de bâtir une église pour répondre au besoin d’éloignement des habitants. En 1748 on procède d’abord à la construction d’un presbytère doté d’une chapelle, qui accueille l’année suivante le premier curé, l’abbé Louis-Pascal Sarrault, et qui servira de culte jusqu’en 1757. Le chantier de la première église Saint-Charles dure cinq ans comme le relate Le répertoire du patrimoine culturel du Québec et la première messe est célébrée le 8 mai 1757.

 

L’église devenue trop petite pour le nombre croissant de ses habitants, une deuxième église est mise en construction entre 1827 et 1829. Fait particulier, cette nouvelle église est érigée sur le même site tout en conservant  la structure du chœur en hémicycle suivant les plans de Thomas Baillairgé. L’église actuelle fut donc construite par-dessus l’ancienne, démolie une fois les travaux de charpenterie effectués et le toit couvert. Les pierres récupérées servent à élever les premiers murs du cimetière, précise Jean-Pierre Lamonde dans l’édition d’avril le la revue Au fil des ans publiée par la Société historique de Bellechasse.

 

Des Acadiens à Saint-Charles

 

Ayant échappé à la déportation en 1755 et 1760, de nombreux Acadiens arrivent au Québec sur des embarcations précaires, affamés, malades et se réfugient sur la Côte-du-Sud.  Michel-Hugues Péan, seigneur de Saint-Michel et de Livaudière, accueille un bon nombre de familles acadiennes et leur concède des terres dans une partie de la paroisse de Saint-Charles. Ces Acadiens s’établissent sur le rang de l’Hétrière et défrichent les Première et Deuxième Cadie, aujourd’hui Saint-Gervais. Une plaque commémorative a été installée sur le mur du cimetière, rappelant les nombreux Acadiens qui y ont été inhumés, victimes de la petite vérole développée lors de leur pénible voyage.

 

Le capitaine Joseph Nadeau pendu à la vergue de son moulin à vent

 

Meunier de profession comme son père et capitaine de milice, Joseph Nadeau a connu un bien triste sort. James Murray, gouverneur de Québec, ordonne que le capitaine Nadeau soit pendu à la vergue (aile) de son moulin à vent. Selon l’histoire, Joseph Nadeau est accusé d’avoir encouragé plusieurs miliciens de sa compagnie à se joindre à l’armée de Lévis qui venait de remporter la bataille de Sainte-Foy en 1760. Il aurait également fourni des vivres à l’armée française. Furieux et désirant  créer un climat de terreur dans la colonie, Murray le condamne sans aucune forme de procès. Ce patriote est demeuré fidèle à sa patrie jusqu’à sa mort. Une plaque commémorative est apposée au sol sur le lot qu’il lui avait été concédé.

 

L’éducation, un apprentissage important pour les Charléens

 

Le développement du système éducatif à Saint-Charles a depuis longtemps été important pour les Charléens. Un réseau de 10 écoles est mis en place par la fabrique, dont 8 écoles de rang avant l’arrivée des Commissions scolaires en 1841. L’institutrice, alors appelée maîtresse d’école, y enseigne de la première à la septième année. Ces institutrices habitent généralement le bâtiment et s’assurent de bien le chauffer par temps froid. Selon les archives de Saint-Charles, en 1860 l’institutrice Angèle Fortier reçoit  le maigre salaire de 92 $ l’an. Après l’instauration des Commissions scolaires, les fabriques cèdent progressivement les terrains et les écoles à la nouvelle institution. Par la suite les écoles de rang sont progressivement vendues. Deux écoles ont survécu : l’une est l’école no 3 du Bas du Nord qui a bénéficié d’une belle restauration et l’autre, du rang no 7 dans l’Hétrière Ouest est devenue Les Jardins de la vieille école où l’on vend des fruits et légumes et propose des visites guidées durant la saison estivale.

 

Passage de la reine en 1939

 

L’annonce en 1855 d’un chemin de fer qui passera au nord du village et la construction d’une gare à Saint-Charles cinq ans plus tard ont grandement contribué au développement des commerces : hôtels, magasins, barbier, salon de coiffure, etc. Les voyageurs en provenance du Sud de Bellechasse peuvent enfin se rendre plus rapidement à Lévis.  

En 1939, juste avant la Deuxième Guerre mondiale, le roi George VI et de la reine Elizabeth sont en visite au Canada. C’est la première visite d’un monarque régnant sur le pays. Lors de leur traversée du pays d’Est en Ouest en train, ils font un arrêt le 12 juin 1939 à Saint-Charles, accueillis par une foule venue les acclamer. Des fleurs sont remises à la reine par des enfants du village.